Résumé :
Au nom de la reine, de l’Angleterre et de la parfaite théière.
Quand Prudence Alessandra Maccon Akeldama – surnommée Rue dans l’intimité – hérite d’un dirigeable, elle fait ce que ferait n’importe quelle jeune femme dans des circonstances similaires, elle le baptise : La Coccinelle à la crème. Et elle s’envole pour l’Inde. Là-bas, elle tombe au beau milieu d’un complot mené par des dissidents locaux, du kidnapping d’une femme de brigadier et d’une famille de loups-garous écossais qu’elle ne connaît, hélas, que trop bien. Devant tous ces dangers, Rue devra s’en remettre à sa bonne éducation et, bien sûr, à ses aptitudes surnaturelles pour s’en sortir…
Mon avis
On peut dire que je suis une grande fan de Gail Carriger qui m’avait totalement séduite avec sa saga Le protectorat de l’ombrelle et son personnage haut en couleurs, à savoir Alexia Tarabotti. C’est donc sans surprises que j’étais impatience de découvrir la suite de cette série à l’annonce de sa sortie. Le premier tome du Protocole de la crème anglaise se passe environ 20 ans après la fin de la saga principale et je vous conseille donc vivement de la lire avant au risque de ne pas tout comprendre ou carrément de vous spoiler. Ayant pratiquement lu tous les tomes du Protectorat avec ma copine Ibidouu , on a décidé de continuer sur cette lancée avec une lecture commune de Prudence. Bien que ce tome n’a pas été aussi addictif que son homologue du Protectorat, j’ai passé un bon moment de lecture et je ne me suis pas du tout ennuyée.
On retrouve donc Prudence Alessandra Maccon Akeldama, lady à la pointe de la mode, fille privilégiée de Lord Akeldama et seule métanaturelle connue dans le monde. Prudence, aussi surnommée Rue, va se retrouver embarquée dans une aventure improbable lorsque son père adoptif lui offre un dirigeable et lui demande, par la même occasion, de s’envoler pour l’Inde afin de lui rapporter une nouvelle variété de thé. Pour mener à bien cette mission de la plus haute importance, Rue va se constituer une équipe de choc, en sollicitant l’aide de sa meilleurs amie Primrose Tunstell, irréprochable en matière de convenances sociales, de Percy le frère jumeau de la précédente et scientifique chevronné et enfin, Quesnell Lefoux, talentueux ingénieur doublé d’un séducteur très insolent. Le voyage s’annonce des plus mouvementés !
Dès les premières pages j’ai eu comme une impression de déjà-vu et pour cause, on retrouve sans mal l’univers du Protectorat de l’ombrelle, un bit-lit sur fond de steampunk victorien. On reconnait très vite la patte de l’auteur et son style à la fois décalé et so british. L’intrigue, bien que prenante dans l’ensemble, met un peu de temps à décoller mais, une fois que l’action pointe le bout de son nez, tout devient vraiment plus rythmé et intéressant. J’ai, par ailleurs, apprécié de retrouver la plume de Gail Carriger qui nous offre comme à son habitude des dialogues teintés d’ironie, de frivolités et autres non-sens, ainsi que de joutes verbales pour le moins amusantes. Ce spin-off se démarque aussi de son prédécesseur par une a la communauté surnaturelle du récit.
En ce qui concerne les personnages, Prudence est à la fois attachante et extrêmement agaçante. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de faire la comparaison avec sa mère car elles se ressemblent autant qu’elles sont différentes l’une de l’autre. Si d’un côté, j’ai bien aimé le franc parlé de Rue, son caractère intrépide et , j’ai été moins emballée par le fait qu’elle n’ait pas cette curiosité scientifique caractéristique d’Alexia ou encore son esprit d’analyse et de déduction, car je ne vais pas vous mentir mais Rue peut être affligeante par sa bêtise. Primrose et Percy sont quant à eux plutôt sympathiques et dieu merci n’ont pas hérité du caractère de leur mère. Ils forment avec Rue une drôle de fratrie ayant tous les trois grandi ensemble. Quesnell est un personnage que j’ai bien aimé malgré sa réputation de Don Juan et son arrogance non dissimulée. Sa relation avec Rue demeure assez ambiguë et il me tarde de voir comment elle va évoluer. De nouvelles têtes font leur apparition comme Spoo et Virgile, deux personnages qu’il me tarde de connaître davantage par la suite ou encore Mlle Sekhmet, qui est particulièrement mystérieuse. On retrouve également des personnages qu’on a eu l’occasion de côtoyer dans le Protectorat de l’ombrelle, même si j’aurai aimé qu’il y ait plus d’interactions avec la nouvelle génération, d’autant plus que j’ai été particulièrement déçue de la relation qu’entretient Rue avec Alexia dont la personnalité semble avoir changé depuis, ce qui est vraiment déstabilisant.
En bref, ce tome est principalement introductif et pose les bases de manière efficace. Gail Carriger nous entraîne à travers un voyage dépaysant mêlant étiquette et surnaturel et c’est avec plaisir qu’on se laisse transporter par sa plume aussi atypique qu’excentrique. Je n’ai pas eu de coup de cœur pour le premier opus du Protocole de la crème anglaise mais je suis curieuse de lire la suite qui me semble assez prometteuse.