Negan est de retour, après Criminal Loft, pour vous parler "trucs qui font peur". Comme vous le savez peut-être (pas), je suis une grande fan de tout ce qui touche à l'horreur, la terreur, le fantastique en général. J'ai dû éplucher tout le catalogue Netflix en terme de films d'horreur, j'ai lu tout Stephen King et je suis toujours à la recherche d'un nouveau roman qui va me foutre des angoisses. Oui, ça tient presque de la pathologie à ce niveau-là. Pourtant, si vous n'en voyez pas plus sur ce blog, c'est bien parce que c'est un genre qui me semble soit délaissé, soit fortement dépourvu en choses de qualité. Du coup, lorsque je suis tombée sur ce titre, 1974 d' Arnaud Codeville, que j'ai vu qu'il était plutôt bien noté partout et qu'il ne coûtait que 3€ sur en numérique, je me suis jeté dessus MAIS avec la même appréhension habituelle : est-ce que ça allait encore être très mauvais ? Réponse ci-dessous...
À Sebourg, petit village du Nord de la France, c'est l'effervescence. Les pompiers mettent le feu au 16 de la rue Jean Jaurès. La plupart des habitants se massent pour admirer le spectacle. Tous redoutent la vieille demeure et tous se réjouissent de la voir disparaître à jamais du paysage et pour cause : elle serait hantée ... Parmi la foule de curieux, un homme assiste à l'incendie. Il est sans doute le seul à être aussi fasciné par l'agonie de la bâtisse... Pour rien au monde, il n'aurait raté ce moment.
L'avis qui fait moins le malin
Le résumé ne disant pas grand-chose, je ne savais pas trop où j'allais mettre les pieds. Pourtant, dès les premières pages, j'ai été embarqué. L'écriture d' Arnaud Codeville est simple sans l'être trop, fluide et agréable à parcourir. Comme je ne lis jamais d'autoédition non plus, je craignais aussi l'absence de tout ce qui est normalement fait par l'éditeur, la correction, une mise en page agréable, etc. Ici, aucun problème ! Et si fautes, il y a, je suis passée dessus, ce qui me convient très bien.
Je n'ai pas spécialement envie de vous développer l'histoire, il me semble que c'est mieux ici, d'y aller vierge et innocent comme l'agneau à l'abattoir. Mais bon sang, que j'ai eu la trouille. Quand je l'ai commencé, il devait être 11h du soir, dans mon lit, et dès le début, certains passages m'ont fait dresser les petits cheveux en bas de la nuque, vous voyez, ceux qui vous disent, non mais, meuf, faut vraiment que t'arrêtes tes bêtises. Puis, à un moment, une chose tout droit sortie du film Ring (le japonais, l'américain n'existe pas) a commencé à grimper à la fenêtre (dans le livre, pas chez moi, Dieu merci) et là, comme la brave soldate que je suis, j'ai éteint la liseuse et remis ma lecture à un moment lumineux.
Voilà, cette anecdote pour vous montrer que, si ce livre a réussi à effrayer votre vieille roublarde de servante, c'est que c'est de la bonne came. Et ça a été la même salade tout le long de ma lecture, les poils qui se dressent, les coups d'œil furtifs derrière et les sursauts quand on m'interrompait, les pages qui se tournent à toute vitesse et la frayeur et le drame qui grimpent crescendo.
Si je devais faire un seul reproche à ce livre, c'est l'escalade d'horreur de la fin, qui m'a perdu un peu en route à un moment. Mais c'est quasiment une norme du genre et même Stephen King n'y coupe pas, donc c'est déjà oublié. À noter tout de même que, contrairement à ce que j'ai pu lire avant, ce roman échappe aux autres (trop) nombreux écueils du récit fantastique/terreur/horreur : la grandiloquence sait se tenir, l'horreur reste plausible, l'auteur réussit à garder la trame sous contrôle et tient les rênes de son récit (vous n'avez jamais eu cette impression d'un auteur qui se fait petit à petit dominer par ce qu'il est en train d'écrire ? Moi, tout le temps en fantastique), le tout en abordant beaucoup de thématiques. Ajoutez à cela une bonne petite enquête policière qui apporte un aspect thriller pas désagréable, un personnage cabossé mais crédible et une petite pincée de relations humaines, c'est Titine qui dit Banco !
Je salue donc bien bas le travail du monsieur (qui ne m'a pas payé pour chanter ses louanges, même s'il vient d'min coin, comme on dit très élégamment dans le nord) et suis sûre de poursuivre ma lecture de ses titres. La tour de Sélénite, son tout premier, est déjà sur ma liseuse et n'attend que moi ! Maintenant, je regrette beaucoup de ne pas m'être arrêtée sur son stand des Imaginales, aperçu du coin de l'œil lorsque je faisais la queue pour Samantha Bailly. Si vous êtes amateur du genre, ou si vous avez envie de vous faire une petite frayeur (les frissons, par ce temps, ça rafraîchit), n'hésitez donc pas à vous procurer ce roman ! En plus, à ce prix-là en numérique, c'est presque dommage de passer à côté. Bon, comme toujours, les âmes sensibles, tout ça, faites gaffe à vous, bien sûr. Quant à moi, je vais ravaler mes préjugés et je m'en retourne à ma lecture !