Antagonisme surnaturelle
Je remercie les éditions Super 8 et Babelio pour ce partenariat tout aussi exquis que terrifiant.
L’histoire :
J’avais tellement apprécié The Rook, que je ne pouvais hésiter une seconde à postuler pour lire la suite. Et j’ai eu raison. Une intrigue palpitante, du surnaturel en veux-tu en voilà, des monstres, de la bagarre, des complots, et beaucoup d’humour, bref un roman coup de coeur réussit par Daniel O’Malley.
Quand, après des années de combats acharnés , deux organisations secrètes et rivales sont contraintes d’allier leurs forces, une seule personne semble en mesure de les aider à conclure cette paix nécessaire : Myfanwi Thomas, la très fantasque héroïne de The Rook.
D’un côté, la Checquy, organisation secrète chargée de combattre les forces surnaturelles qui menacent la Couronne britannique.
De l’autre, les Greffeurs, une société de peu recommandables alchimistes belges adeptes de manipulations génétiques en tous genres. Sans compter les mystérieux Antagonistes, qui tentent par tous les moyens de faire échouer les négociations.
Editeur : Super 8 / 880 pages | Sortie : 06/2017
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Daniel O’Malley :
Né à Canberra (Australie), Daniel O’Malley est diplômé d’histoire médiévale de l’université de l’Ohio.
Il travaille actuellement à l’Agence australienne de sécurité des transports (Australian Transport Safety Bureau).
The Rook, au service surnaturel de sa Majesté (2012), son premier roman a gagné le prix Aurealis Award.
Sources :Editions Super 8
Mon avis :
Il n’y a pas à dire, les romans de Daniel O’Malley ont une saveur particulière. Après The Rook qui était un petit ovni, l’auteur nous propose une suite tout aussi délirante et captivante. On retrouve Myfanwy dans son rôle de Tour de la Chequy, mais elle n’est plus l’héroïne majeur de ce roman, elle cède sa place à un duo avec Felicity Clements, une Pion de l’organisation, et Odette Leliefeld, une greffeuse. L’histoire a pour axe principal un possible rapprochement entre ces deux entités – Chequy et Greffeurs – ennemis jurés depuis des siècles. Et forcément comme il s’agit d’unités secrètes et surnaturelles, des faits #Xfiles viennent se greffer (ne voyez là aucun jeu de mot ;-)) histoire de perturber quelque peu les débats.
Felicity et Odette
Le roman commence donc avec la convocation reçue par Felicity pour une mission particulière et …odorante. Je ne rentre pas dans les détails, mais les premières pages vous mettent directement en condition pour la suite de l’intrigue. On retrouve, pour celles et ceux qui l’ont lu, l’univers du précédent roman avec délectation. Ce côté James Bond mixé aux X-men est tout simplement génial. Et la petite – voir plus grande – dose d’humour parsemée au fil des mots est tout naturellement addictive. Dans Agent double on découvre le passé des Greffeurs, comment est née leur organisation, comment ils ont été amené à croiser, fréquenter, combattre, démembrer, éviscérer, autopsier…et j’en passes les agents de la Chequy. Je parlais d’un duo, parlons d’Odette, elle est greffeuse et petite fille du fondateur. Elle est plaisante par son côté jeune et fragile, amusante pour son côté gaffeuse et redoutée pour ce qu’elle pourrait bien nous faire. J’ai appréciée toutes ses pensées fantasques qui m’ont donné plus d’une fois le sourire. Elle et son jeune frère Alessio font partie de la délégation venue négociée la paix avec les cadres de la Chequy et dont la Tour Thomas (Myfanwy) est une des instigatrices.
C’est avec plaisir que l’on retrouve Myfanwy, certes plus effacée que dans The Rook, mais toujours aussi attachante. Elle est plus dans son rôle de Tour, est plus affirmée mais à toujours ce côté fragile qui m’a tant séduit.
Du surnaturel en plein Londres
Le roman est remplit de passage où le surnaturel prédomine, ce qui donne un petit côté SF / horreur au roman qui est entraînant. Certains passages ne sont pas sans rappeler d’ailleurs des références à des œuvres ciné du même genre. Ce passage rappelle vaguement Men in black, non ?
Et l’aveugle qui vient d’entrer ?
Je ne sais pas, mais le chien qu’il accompagne est souverain des îles Anglo-normandes.
Donc des bestioles ignobles, des masses gluantes, des gâteaux d’anniversaires dévoreurs ou des brouillards mal-odorants vous guettent au fil des pages, soyez sur vos gardes.
L’amitié
On a beau être des ennemis jurés, être élévés dans la haine de l’autre, il arrive parfois, et heureusement, que l’humanité accouche d’une belle amitié. Et cela même si elle part d’envie de meurtre. Le lecteur appréciera, j’espère comme je l’ai apprécié, l’évolution des personnages Felicity et Odette et de leur relation. Toutes les deux dévouées à leur entité mais pleinement consciente qu’elles sont avant tout des femmes, des êtres humains – ok avec une petite couche d’optimisation surnaturelle ou technologique – avec des faiblesses, dont les sentiments. Cette relation offre aux lecteurs des moments plus calme pour reprendre son souffle dans l’enchaînement de l’intrigue.
Le style
Il n’a pas changé, toujours plein d’entrain et d’humour. Ce que retiens le lecteur c’est une narration intime mais directe sans artifices qui vous rapproche des personnages mais également vous fera sourire plus d’une fois, je vous l’ai dit c’est sans artifices. Il joue beaucoup du contre pied et sait surprendre à tout moment. Son style et son imaginaire ne semble pas avoir de limite, un genre loufoque mais génial qui tient le lecteur à bout de souffle, sans jamais s’essouffler pour autant.
Je suis vraiment fan des livres de Daniel O’Malley, la façon qu’il a de jouer avec les genres, de vous plonger dans l’absurde en le rendant crédible. Fan de fiction, SF, James Bond, X-men, men in black, X-files ou simplement lecteur à la recherche d’un nouveau style, foncez, c’est déraisonnablement fait pour vous .
Pour en savoir + :
Le site de la maison d’édition [qui recèle d’autres découvertes littéraires]