Avec Olivier Gay, nous évoquions dans le billet précédent le "préquel", une histoire reprenant des personnages et se situant avant un précédent roman. Aujourd'hui, autre technique venue de l'audiovisuel et reprise désormais par la littérature : le "crossover". Ou comment des personnages de séries différentes viennent à se rencontrer. J'élargis un peu le terme, car, ici, c'est plus une réunion de personnages ayant déjà eu droit à leur(s) roman(s) dans un nouvel univers. En effet, les fans de Gabriel Katz (et il en a !) sont aux anges : l'auteur a choisi, pour sa nouvelle série, de réunir trois de ses personnages fétiches, issus de ses précédents ouvrages. Et, dans "la Part des ombres"(dont le tome 1 est sorti aux éditions Scrineo), les voilà qui jouent aux Sept Mercenaires, mais pas pour défendre un village contre un groupe de bandits, mais tout un royaume contre un envahisseur qui le met en coupe réglée... Trois héros qui ont fait leurs preuves, c'est un bel appui pour une résistance qui s'organise, mais qui doit encore faire ses preuves pour être prise au sérieux. Et ça, c'est pas gagné...
La Goranie fut longtemps un royaume à la glorieuse réputation. Elle a régulièrement repoussé les invasions extérieurs avec brio, bien aidée par une barrière montagneuse difficilement franchissable par une armée. Grâce à la Goranie, tous les territoires de l'Est ont longtemps échappé aux pillages. Au point que l'expression "Fort comme un Goran" est entré dans le langage commun un peu partout.
Mais tout cela, c'est du passé. Et un passé révolu. Depuis dix ans, la Goranie n'est plus que l'ombre de ce qu'elle a été. La faute aux Traceurs, un peuple de guerriers qui a su déjouer la puissance des armées goranes pour s'imposer, renverser le pouvoir en place et instaurer une dictature terrible, sous l'égide d'un roi fantoche, placé sur le trône pour servir les vues de l'envahisseur.
Depuis que les Traceurs sont là, la peur s'est substituée à la liberté en Goranie. La brutalité, la corruption et l'arbitraire dominent désormais une société qui essaye de faire le dos rond, mais souffre terriblement. Un joug si puissant qu'aucune velléité de révolte n'a pu exister jusque-là, personne n'osant se lever face à ces violents occupants.
Mais qu'y a-t-il de plus fort que l'injustice, sinon la colère et la soif de vengeance ? Voici qu'un mystérieux personnage, surnommé le Fantôme, a décidé de ne plus laisser les coudées franches aux Traceurs. Il entend même les bouter hors de Goranie et libérer son peuple de cette tyrannie. Mais, pour cela, il va avoir besoin d'aide.
Car, les Gorans n'ont plus rien des fiers combattants qui firent la réputation du royaume et le Fantôme n'est entouré que d'un tout petit groupe de fidèles, incompétents dans l'art de la guerre et, de toute manière, bien trop peu nombreux pour espérer desserrer l'étau des Traceurs. Alors, secrètement, il a lancé un appel d'offres...
Opposants déterminés à renverser la dictature et chasser l'occupation cherche formateurs pour construire un groupe de résistance capable d'arriver à ses fins. Voilà, en substance, ce à quoi pourrait ressembler le message qui a circulé aux alentours de la Goranie. Une bouteille envoyée à la mer qui, espère-t-on, tombera entre de bonnes mains.
Ils sont trois à répondre à l'appel. Le premier, bon, reconnaissons-le, n'a pas vraiment eu le choix : Olen. Beau gosse, volontiers séducteur, même s'il s'est rangé depuis son arrivée à Carnael, un des principaux ports de Goranie. Et c'est justement ça qui va lui jouer un mauvais tour, lui qui rêve d'une vie pépère mais qui a le don pour se fourrer dans des situations pas possibles.
Ivanka, sa chère et tendre, fait partie des Gorans très motivés pour chasser les Traceurs, et c'est elle qui va entraîner Olen à sa suite auprès du Fantôme. Quant aux deux autres candidats qui se sont manifestés, ce sont des combattants professionnels, qui vivent en louant leurs services pour une cause... Ou aux plus offrants.
Il y a Kaelyn, maîtresse de guerre chevronnée à la recherche d'un nouveau défi, et Desmeon, un ancien gladiateur qui connut la gloire sous le pseudonyme un peu trompeur du Danseur, qui recherche de nouvelles aventures après une expérience mitigée à Kyrenia... La guerrière absolue et le désinvolte en mal d'émotions, curieux tandem...
Mais le défi à relever motive ces chiens de guerre. La cause est belle, et l'engagement promis alléchant. Le hic, lorsqu'il se retrouve auprès du Fantôme, c'est que la publicité à laquelle ils ont répondu était un poil mensongère... Non seulement, le groupe de résistants n'est absolument pas en ordre de marche, mais en plus, personne n'a entendu parler du Fantôme, en Goranie...
Bref, tout est à faire, de A jusqu'à Z, et ce n'est pas vraiment ce que s'attendaient à trouver Kaelyn et Desmeon. Quant à Olen, s'il pouvait se trouver ailleurs ou voir ces nouveaux venus renoncer, il ne s'en porterait que mieux... Cependant, malgré l'énormité de la tâche, les mercenaires vont se mettre au travail avec détermination.
Avec un premier objectif : construire la réputation du Fantôme. Autrement dit, que ce simple surnom installe la peur chez les Traceurs et leurs affidés et qu'il redonne courage à une population qui, enfin, ne se sentira plus à l'abandon... Une mission qui doit passer par quelques coups d'éclat, et permettre de gagner du temps pour que Kaelyn fasse de pauvres bougres une vraie armée des ombres...
Je le disais dans l'introduction, voici un nouveau cycle de Gabriel Katz qui ne dépaysera pas ses lecteurs fidèles, bien au contraire : Olen était un des personnages centraux de la trilogie "le Puits des mémoires", Kaelyn est "la Maîtresse de guerre" et Desmeon tenait l'un des rôles clés du diptyque "Aeternia", évoqué sur ce blog.
Le tout, servi avec le style Katz, ironique, pour ne pas dire teinté d'un gentil cynisme, des personnages bien dessinés, parfois agaçants, parfois attachants, et souvent les deux à la fois, et des situations improbables, qui ne lésinent pas sur l'action. Et puis, il faut quelques manigances, des projets inavouables et une quête de justice, enfin, c'est pas complètement sûr, et le cocktail est servi.
Et l'on retrouve tout cela, ce détachement, presque désinvolte, et le côté très sérieux de la situation, dans un royaume qui subit une terrible dictature, dans "la Part des ombres". Je comparais Olen, Kaelyn et Desmeon aux Sept Mercenaires, mais une autre référence me vient subitement à l'esprit : c'est, ne riez pas, "l'Agence tous risques".
Bon, je pousse un peu, d'accord, mais il y a tout de même un peu de ça, avec une Kaelyn qui adore que les plans se déroulent sans accroc, mais prend les aléas avec un sourire bien moins radieux... Quant à Desmeon, fidèle à lui-même, il papillonne et distribue les baffes et les horions avec une insolence pas du tout énervante. Seul Olen, pas le plus courageux du lot, se passerait bien de cette nouvelle aventure.
Mais, redevenons sérieux. Car, à regarder de plus près, difficile de ne pas remarquer quelques éléments forts dans ce premier tome de "la Part des ombres". D'abord, dans le contexte général : la Goranie me fait penser à l'Afghanistan, pays longtemps imprenable, ou du moins indomptable, jusqu'à l'arrivée des Taliban.
Je sais, la fantasy n'est jamais un calque, mais ce parallèle m'a frappé, en particulier avec la première scène, très forte, d'une immense violence, et dont les conséquences vont fonder l'intrigue du roman. Les Traceurs seraient l'équivalent de ces Taliban, instaurant un régime de terreur et cherchant à éradiquer une culture ancestrale pour imposer à un pays un tout autre système de valeurs.
Face à cela, nos résistants, bien mal en points. La volonté est là, mais les moyens ne sont pas à la hauteur et ils courraient certainement à la catastrophe s'ils agissaient dans ces conditions-là. Et le recrutement des mercenaires extérieurs va nous amener à une autre situation qui résonne fortement dans l'esprit des lecteurs...
En effet, je l'ai dit, le premier but de Kaelyn et Desmeon, c'est de faire du Fantôme une figure incontournable, crainte et respectée. Et, pour cela, ils vont user de techniques qu'on pourrait qualifier de terroristes. "La réalité n'est qu'un point de vue", pour reprendre la phrase de Philip K. Dick et, dans ce domaine, plus que jamais, c'est une certitude.
Car, selon qu'on se place sous un angle ou son contrechamp, les impressions diffèrent. Les terroristes que dénoncent les uns sont des héros résistants pour les autres. Et c'est tout à fait cela qu'illustre ce premier tome de "la Part des ombres". Oui, c'est osé, ce que j'écris, mais je vous dis ce que j'ai ressenti au fil de cette lecture.
Avec, tout de fois, un élément majeur pour se faire une opinion : on voit de l'intérieur le pouvoir que les Traceurs ont instauré, leur brutalité, leur cruauté, leurs ambitions pour la Goranie... Ce sont les méchants de l'histoire, il n'y a pas photo, et cela donne un relief différent à l'action menée par le Fantôme et ses alliés. Ce sont bien des résistants.
On pourra trouver que Gabriel Katz creuse son sillon, qu'il n'innove pas vraiment avec ce nouveau cycle, mais ce premier volet de "la Part des ombres" est un très agréable divertissement, et pas seulement à cause de ces personnages qu'on prend plaisir à retrouver. Bien sûr, on conseillera à ceux qui veulent découvrir l'univers de cet auteur de commencer par le début, pour ne pas être pris au dépourvu.
Oui, c'est un bon moment de lecture parce que Gabriel Katz maîtrise son sujet, sa narration. Ce premier tome est un nouvel exemple du talent de cet auteur pour mettre ses lecteurs sur des charbons ardents en concoctant une fin insupportable. On n'est toutefois pas dans la même catégorie que le final du tome 1 d' "Aeternia" qui m'avait fait hurler de rage, mais c'est pas mal aussi.
Et je ne serai sûrement pas le seul à patienter à grand peine jusqu'à l'arrivée du tome 2 pour que cette scène finale et son cliffhanger prennent tout leur sens. Et je suis très curieux de voir comment le trio Olen/Kaelyn/Desmeon va se sortir de cette situation sacrément emberlificotée, et surtout extrêmement tendue et dangereuse.
Et pas seulement dans la lutte contre les Traceurs, mais dans ce qui pourrait advenir ensuite. Vous, je ne sais pas, mais je me pose bien des questions sur le Fantôme, personnage sombre, aussi intéressant qu'énigmatique, et peut-être plus trouble qu'il n'y paraît. Mais, je m'avance peut-être un peu, début de réponse à l'automne, je crois, avec l'arrivée du tome 2.
La Goranie fut longtemps un royaume à la glorieuse réputation. Elle a régulièrement repoussé les invasions extérieurs avec brio, bien aidée par une barrière montagneuse difficilement franchissable par une armée. Grâce à la Goranie, tous les territoires de l'Est ont longtemps échappé aux pillages. Au point que l'expression "Fort comme un Goran" est entré dans le langage commun un peu partout.
Mais tout cela, c'est du passé. Et un passé révolu. Depuis dix ans, la Goranie n'est plus que l'ombre de ce qu'elle a été. La faute aux Traceurs, un peuple de guerriers qui a su déjouer la puissance des armées goranes pour s'imposer, renverser le pouvoir en place et instaurer une dictature terrible, sous l'égide d'un roi fantoche, placé sur le trône pour servir les vues de l'envahisseur.
Depuis que les Traceurs sont là, la peur s'est substituée à la liberté en Goranie. La brutalité, la corruption et l'arbitraire dominent désormais une société qui essaye de faire le dos rond, mais souffre terriblement. Un joug si puissant qu'aucune velléité de révolte n'a pu exister jusque-là, personne n'osant se lever face à ces violents occupants.
Mais qu'y a-t-il de plus fort que l'injustice, sinon la colère et la soif de vengeance ? Voici qu'un mystérieux personnage, surnommé le Fantôme, a décidé de ne plus laisser les coudées franches aux Traceurs. Il entend même les bouter hors de Goranie et libérer son peuple de cette tyrannie. Mais, pour cela, il va avoir besoin d'aide.
Car, les Gorans n'ont plus rien des fiers combattants qui firent la réputation du royaume et le Fantôme n'est entouré que d'un tout petit groupe de fidèles, incompétents dans l'art de la guerre et, de toute manière, bien trop peu nombreux pour espérer desserrer l'étau des Traceurs. Alors, secrètement, il a lancé un appel d'offres...
Opposants déterminés à renverser la dictature et chasser l'occupation cherche formateurs pour construire un groupe de résistance capable d'arriver à ses fins. Voilà, en substance, ce à quoi pourrait ressembler le message qui a circulé aux alentours de la Goranie. Une bouteille envoyée à la mer qui, espère-t-on, tombera entre de bonnes mains.
Ils sont trois à répondre à l'appel. Le premier, bon, reconnaissons-le, n'a pas vraiment eu le choix : Olen. Beau gosse, volontiers séducteur, même s'il s'est rangé depuis son arrivée à Carnael, un des principaux ports de Goranie. Et c'est justement ça qui va lui jouer un mauvais tour, lui qui rêve d'une vie pépère mais qui a le don pour se fourrer dans des situations pas possibles.
Ivanka, sa chère et tendre, fait partie des Gorans très motivés pour chasser les Traceurs, et c'est elle qui va entraîner Olen à sa suite auprès du Fantôme. Quant aux deux autres candidats qui se sont manifestés, ce sont des combattants professionnels, qui vivent en louant leurs services pour une cause... Ou aux plus offrants.
Il y a Kaelyn, maîtresse de guerre chevronnée à la recherche d'un nouveau défi, et Desmeon, un ancien gladiateur qui connut la gloire sous le pseudonyme un peu trompeur du Danseur, qui recherche de nouvelles aventures après une expérience mitigée à Kyrenia... La guerrière absolue et le désinvolte en mal d'émotions, curieux tandem...
Mais le défi à relever motive ces chiens de guerre. La cause est belle, et l'engagement promis alléchant. Le hic, lorsqu'il se retrouve auprès du Fantôme, c'est que la publicité à laquelle ils ont répondu était un poil mensongère... Non seulement, le groupe de résistants n'est absolument pas en ordre de marche, mais en plus, personne n'a entendu parler du Fantôme, en Goranie...
Bref, tout est à faire, de A jusqu'à Z, et ce n'est pas vraiment ce que s'attendaient à trouver Kaelyn et Desmeon. Quant à Olen, s'il pouvait se trouver ailleurs ou voir ces nouveaux venus renoncer, il ne s'en porterait que mieux... Cependant, malgré l'énormité de la tâche, les mercenaires vont se mettre au travail avec détermination.
Avec un premier objectif : construire la réputation du Fantôme. Autrement dit, que ce simple surnom installe la peur chez les Traceurs et leurs affidés et qu'il redonne courage à une population qui, enfin, ne se sentira plus à l'abandon... Une mission qui doit passer par quelques coups d'éclat, et permettre de gagner du temps pour que Kaelyn fasse de pauvres bougres une vraie armée des ombres...
Je le disais dans l'introduction, voici un nouveau cycle de Gabriel Katz qui ne dépaysera pas ses lecteurs fidèles, bien au contraire : Olen était un des personnages centraux de la trilogie "le Puits des mémoires", Kaelyn est "la Maîtresse de guerre" et Desmeon tenait l'un des rôles clés du diptyque "Aeternia", évoqué sur ce blog.
Le tout, servi avec le style Katz, ironique, pour ne pas dire teinté d'un gentil cynisme, des personnages bien dessinés, parfois agaçants, parfois attachants, et souvent les deux à la fois, et des situations improbables, qui ne lésinent pas sur l'action. Et puis, il faut quelques manigances, des projets inavouables et une quête de justice, enfin, c'est pas complètement sûr, et le cocktail est servi.
Et l'on retrouve tout cela, ce détachement, presque désinvolte, et le côté très sérieux de la situation, dans un royaume qui subit une terrible dictature, dans "la Part des ombres". Je comparais Olen, Kaelyn et Desmeon aux Sept Mercenaires, mais une autre référence me vient subitement à l'esprit : c'est, ne riez pas, "l'Agence tous risques".
Bon, je pousse un peu, d'accord, mais il y a tout de même un peu de ça, avec une Kaelyn qui adore que les plans se déroulent sans accroc, mais prend les aléas avec un sourire bien moins radieux... Quant à Desmeon, fidèle à lui-même, il papillonne et distribue les baffes et les horions avec une insolence pas du tout énervante. Seul Olen, pas le plus courageux du lot, se passerait bien de cette nouvelle aventure.
Mais, redevenons sérieux. Car, à regarder de plus près, difficile de ne pas remarquer quelques éléments forts dans ce premier tome de "la Part des ombres". D'abord, dans le contexte général : la Goranie me fait penser à l'Afghanistan, pays longtemps imprenable, ou du moins indomptable, jusqu'à l'arrivée des Taliban.
Je sais, la fantasy n'est jamais un calque, mais ce parallèle m'a frappé, en particulier avec la première scène, très forte, d'une immense violence, et dont les conséquences vont fonder l'intrigue du roman. Les Traceurs seraient l'équivalent de ces Taliban, instaurant un régime de terreur et cherchant à éradiquer une culture ancestrale pour imposer à un pays un tout autre système de valeurs.
Face à cela, nos résistants, bien mal en points. La volonté est là, mais les moyens ne sont pas à la hauteur et ils courraient certainement à la catastrophe s'ils agissaient dans ces conditions-là. Et le recrutement des mercenaires extérieurs va nous amener à une autre situation qui résonne fortement dans l'esprit des lecteurs...
En effet, je l'ai dit, le premier but de Kaelyn et Desmeon, c'est de faire du Fantôme une figure incontournable, crainte et respectée. Et, pour cela, ils vont user de techniques qu'on pourrait qualifier de terroristes. "La réalité n'est qu'un point de vue", pour reprendre la phrase de Philip K. Dick et, dans ce domaine, plus que jamais, c'est une certitude.
Car, selon qu'on se place sous un angle ou son contrechamp, les impressions diffèrent. Les terroristes que dénoncent les uns sont des héros résistants pour les autres. Et c'est tout à fait cela qu'illustre ce premier tome de "la Part des ombres". Oui, c'est osé, ce que j'écris, mais je vous dis ce que j'ai ressenti au fil de cette lecture.
Avec, tout de fois, un élément majeur pour se faire une opinion : on voit de l'intérieur le pouvoir que les Traceurs ont instauré, leur brutalité, leur cruauté, leurs ambitions pour la Goranie... Ce sont les méchants de l'histoire, il n'y a pas photo, et cela donne un relief différent à l'action menée par le Fantôme et ses alliés. Ce sont bien des résistants.
On pourra trouver que Gabriel Katz creuse son sillon, qu'il n'innove pas vraiment avec ce nouveau cycle, mais ce premier volet de "la Part des ombres" est un très agréable divertissement, et pas seulement à cause de ces personnages qu'on prend plaisir à retrouver. Bien sûr, on conseillera à ceux qui veulent découvrir l'univers de cet auteur de commencer par le début, pour ne pas être pris au dépourvu.
Oui, c'est un bon moment de lecture parce que Gabriel Katz maîtrise son sujet, sa narration. Ce premier tome est un nouvel exemple du talent de cet auteur pour mettre ses lecteurs sur des charbons ardents en concoctant une fin insupportable. On n'est toutefois pas dans la même catégorie que le final du tome 1 d' "Aeternia" qui m'avait fait hurler de rage, mais c'est pas mal aussi.
Et je ne serai sûrement pas le seul à patienter à grand peine jusqu'à l'arrivée du tome 2 pour que cette scène finale et son cliffhanger prennent tout leur sens. Et je suis très curieux de voir comment le trio Olen/Kaelyn/Desmeon va se sortir de cette situation sacrément emberlificotée, et surtout extrêmement tendue et dangereuse.
Et pas seulement dans la lutte contre les Traceurs, mais dans ce qui pourrait advenir ensuite. Vous, je ne sais pas, mais je me pose bien des questions sur le Fantôme, personnage sombre, aussi intéressant qu'énigmatique, et peut-être plus trouble qu'il n'y paraît. Mais, je m'avance peut-être un peu, début de réponse à l'automne, je crois, avec l'arrivée du tome 2.