Par petites touches - un récit, des objets, des correspondances discrètes, des échos entrecroisés - le monde d'avant ressurgit. Et c'est ainsi que l'on comprend, progressivement, de plus en plus oppressés, le délitement de la civilisation, où l'humanité perd l'un après l'autre tous les éléments de ce qui, précisément, fait son humanité, au fur et à mesure que disparaissent la sécurité, le pétrole, l'électricité.
Dans un style bien différent de lui de ses autres romans (Dernière nuit à Montréal, On ne joue pas avec la mort), Emily Saint-John Mandel livre ici un quasi-thriller survivaliste, difficile à lâcher malgré sa noirceur. Certainement pas le mieux écrit de ses romans, mais le plus troublant, et qui ferait un beau film (mais bien angoissant).