Le Roman
Auteur : E.R. Link
Titre : Strawberry Fields
Édition : Autoédition
Année de parution originale : 2015
Genre : Romance - Fantasy - Steampunk
Nombre de Pages : 560
Résumé : En Talégalle, pays de la Terre des Brumes, malgré la menace de conflit avec l’empire voisin, une partie de la population prospère grâce au commerce des soieries.
Mais la pauvreté fait également rage : gangs de voyous dominent dans les grandes villes tandis qu’en campagne les orphelinats sont surpeuplés.
Le destin d’Axelle, Quentin et Kimberley, trois orphelins du foyer de Saint-Jéthel sera intimement lié aux soubresauts de l’histoire taléganne.
Strawberry Fields est une histoire d'amour aux accents steampunk
L'auteur
Nom : E.R. Link
Nombre de Romans : 4
Courte Bio : E. R. Link (anciennement Link) est une auteure française qui a gagné son pseudonyme grâce à ses lecteurs sur Internet.
Son univers est principalement axé autour des contes, de l'aventure et des romances dans des mondes steampunk, fantasy, urban fantasy ou de science-fiction.
Elle aime s'évader pour vivre plusieurs vies auprès de ses personnages et entraîner les lecteurs avec elle dans son sillage.
La Chronique
Aujourd’hui, je vous présente la chronique d’un roman écrit par la même auteure que Question de Temps qui fut l’un de mes plus gros coups de coeur de l’année dernière et qui fait même partie de mes romans préférés ! Alors, est-ce que Strawberry Fields aura produit le même effet sur moi ?
Tout d’abord, je dois avouer que je n’avais pas lu le résumé, ou alors il y a longtemps et je ne me doutais pas (bon, un peu quand même hein) que ce roman se déroulait lui aussi dans la Terre des Brumes, univers créé par l’auteure et qui était déjà présenté dans Question de Temps.
Et quel univers ! Un univers construit au millimètre près qu’il parait aussi réel que celui dans lequel nous vivons. L’auteure a su construire une religion, un gouvernement, des continents, un argot et tout ce qui fait d’un monde un monde, d’une telle façon qu’il n’y a aucun faux raccord et que tout est crédible jusqu’au bout ! Je tire d’ailleurs mon chapeau à E.R. Link pour le travail gargantuesque que cela a dû représenter.
Côté personnages, nous allons suivre, sur une durée de plus de vingt ans, nos deux héros, Axelle et Quentin, mais aussi Paprika la renarde, Kimberley (et Ophélie), ainsi que Janyce et ses deux frères Joryce et Bryce, ainsi que, évidemment toutes les personnes que nos deux amoureux auront croisées et croyez-moi, en vingt ans, ils vont en croiser !
Sur cette durée de vingt ans, nous allons voir nos personnages évoluer, mais pas que. En effet, nous verrons aussi évoluer la situation économique et sociale de Talégalle. Pour exemple, les droits des femmes vont beaucoup évoluer entre le début et la fin du roman.
Les personnages sont eux aussi si bien construits qu’ils paraissent réels. Aucun des personnages ne se ressemble, ce qui rend l’histoire encore plus réaliste.
J’ai personnellement adoré Axelle et Quentin aux caractères bien différents, mais pourtant si complémentaires et qui arrivent à se comprendre sans dire un mot et même s’il seront séparés pendant une partie de l’histoire, je les imagine un peu comme un seul et même personnage, tant ils sont fusionnels et complémentaires.
L’histoire est donc principalement centrée sur leur (magnifique) histoire d’amour qui commence dès leurs dix ans (rien que ça !) et qui évoluera de façon inattendue, mais naturelle et authentique, tout au long du récit.
Leur histoire d’amour est vraiment magnifique et malgré tous les coups du sort qu’ils devront affronter (et croyez-moi ici aussi, il va y en avoir), il restera aussi pur et finira même par être encore plus fort. Je suis d’ailleurs complètement d’accord avec Bryce quand il dit envier leur amour et qu’il aimerait connaître le même.
Le côté Steampunk est bien présent, sans en faire de trop, ce que j’ai particulièrement apprécié et l’imagination de l’auteure est d’ailleurs assez débordante à ce niveau.
Strawberry Fields est un roman assez long à lire, mais, paradoxalement, je n’avais pas envie de le terminer et de dire au revoir à Axelle, Quentin, à tous les autres personnages et encore moins à la Terre des Brumes. (Mais bon, pour ce dernier point, il me reste encore Un Air de Liberté à lire, qui se passe lui aussi dans la Terre des Brumes et qui en plus met en scène Bryce, que j’ai tout simplement adoré dans ce roman)
La symbolique du deuil est beaucoup présente à travers tout le récit et est même répétée dans chacune des trois époques, il me semble (au moins la première et la troisième, en tout cas). Et j’ai trouvé les mots de l’auteure pour en parler aussi beaux que touchants et réalistes.
Parallèlement à l’histoire principale, E.R. Link nous apporte, tout au long du roman plusieurs points sur lesquels réfléchir, sans forcément nous donner de réponse concrète, mais c’est ça qui est bon. Comme vous devez commencer à le savoir, c’est pour un point que j’apprécie beaucoup dans mes lectures.
J’adore le fait que Paprika, bien qu’elle soit une renarde, soit un personnage à part entière du roman, comme l’était Gros Sac dans Question de Temps. Surtout qu’elle est très attachante et même importante dans plusieurs points clés du scénario.
Autre point positif, bien que j’ai eu tendance à deviner une grande majorité des intrigues, je finissais toujours par être surpris par la façon dont l’auteure finissait par nous les présenter, si bien que je ne me suis jamais ennuyé et que j’ai été surpris tout au long du roman.
La dernière partie du roman a été assez forte émotionnellement, pour moi. Plusieurs événements tragiques se produisent peu avant la fin et même si tout reste logique, je n’ai pas pu m’empêcher de verser plusieurs larmes.
J’ai aussi adoré l’histoire du Livre aux Trésor qui revient tout au long du récit, ainsi que l’omniprésence des plantes et de leurs significations pour les Talegans, qui rajoute une pointe de réalisme au roman.
Je rajouterais que les lettres, poèmes, articles de presse et autres, présent à chaque début de chapitre sont un grand plus pour moi et permettent de nous plonger encore plus dans l’histoire. (Même si parfois, les polices d’écritures sont assez difficiles à déchiffrer, mais bon, ce n’est qu’un détail)
Les dernières scènes sont très émouvantes, nous ramenant au tout début de l’histoire, non pas par flash-back ou récits à proprement parler, mais par de réelles sensations, souvenirs et émotions que l’auteur parvient à nous faire ressentir tout à fait naturellement.
Ma chronique commençant à être assez conséquente, je vais m’arrêter là, même si j’ai l’impression de ne pas en avoir dit encore assez, tellement il y a de choses à dire à propose de ce petit bijou livresque. Mais je préfère vous laisser découvrir par vous même cette magnifique histoire.
Pour conclure, j’ai passé plus qu’un agréable moment avec Strawberry Fields, qui vous emporte dans son histoire pour vous la faire vivre à corps perdu. Il s’agit, vous l’aurez compris, d’un très gros coup de coeur qui vient rejoindre la liste de mes romans préférés (Attention Link, si tu continues, tu vas finir par devenir l’un de mes auteurs préférés ! Comment ça c’est déjà fait ? <3 ). Je ne peux que vous conseiller cette histoire aussi magnifique que bouleversante qui en plus d’être une romance poignante et réaliste, se trouve être un roman bourré d’aventure, d’humour, de clins d’oeil et j’en passe, sinon la liste ne se terminerait jamais, portée par une plume experte qui sait pourtant se faire oublier , comme il se doit dans tout bon roman.
Acheter le Roman sur AmazonLes Citations
Quentin dévorait les livres comme les livres le dévoraient.
Le petit garçon sentit un essaim de papillons grandir à l’intérieur de son ventre. Un fourmillement lui picota le bras tant il avait envie de prendre sa main, mais il se retint. Les réactions d'Axelle pouvaient être si imprévisibles. Il ne voulait pas gâcher le moment de bonheur qu'il était en train de vivre.
– Je suis très banale. Brune aux yeux marron. Il y en a des tas comme moi, rien qu'au foyer on est au moins sept dans ce cas. – Tu es châtain avec des reflets dorés. Lorsque tu coiffes tes cheveux, ils se détachent par mèches bouclées, comme autant de fines branches auxquelles on peut accrocher ses sentiments ou ses pensées. Tes yeux sont d'un brun si clair qu'ils ont presque la couleur de l'ambre. Quand tu souris, c'est comme si des lucioles brillaient à l'intérieur, emprisonnées dans la sève de tes iris. Quand tu pleures, on dirait que c'est toute la forêt qui saigne, corrigea Quentin dont le cœur battait à exploser, tu es unique. – J'avoue que, dit comme ça, j'ai tout de suite l'impression d'être plus jolie, se troubla Axelle
– Il y a tellement de choses que tu trouves injustes, Axelle. Le monde est bâti sur des injustices. La religion guide nos vies. Elle apporte la lumière qui souvent nous manque pour trouver notre chemin dans le noir. – Les personnes qui ont besoin de demander aux dieux d'éclairer leur route sont trop peureuses pour s'y aventurer par elles-mêmes. Je n'ai pas besoin que quelqu'un me dise où aller. Je préfère choisir mes propres sentiers, sans vous offenser, Ma Mère.
Peut-être que ce n'était finalement pas le baiser d'un garçon qui la ferait mûrir – les contes fées c'était très surfait –. Peut-être que c'était ça grandir : assumer ses erreurs, assumer ses joies, assumer son chagrin. Avoir le courage de les regarder en face et cesser de se cacher derrière les jupes de sa mère, derrière les jupes d'un fantôme, derrière les jupes d'un morceau de céramique.
Tous étaient fascinés par cette faculté qu'ils avaient de communiquer au-delà des mots. Comme s'ils étaient connectés l'un à l'autre en permanence. Dès que le premier agissait, le second se comportait exactement de la façon espérée, ce qui donnait lieu parfois à des scènes insolites pour les yeux de non initiés. Axelle semblait la seule capable de pénétrer les sentiers lacés de l'univers échevelé de Quentin, fait de sous-entendus espiègles et de références cachées.
Paradoxalement, la quasi totalité des cours dispensés aux jeunes filles les préparait à leur condition d'épouse. On leur enseignait que la qualité de leur vie future ne dépendrait somme toute que de leur mariage. Ce qui ne changeait pas beaucoup des préceptes que l'on servait dans les orphelinats. Si ce n'était que cette fois « le bon mariage » ne se limitait pas à un honnête travailleur, mais se rattachait au rang et à la fortune du fiancé potentiel. En fin de compte, riche ou pauvre, à part se marier, une fille n'était pas bonne à grand chose dans le royaume.
Elle avait connu la violence des rues. La violence crue. La violence brute. Elle avait connu le goût du sang, de la mort. Celui de la peur qui tenaillait le ventre. Voilà qu'aujourd'hui elle côtoyait une nouvelle forme de violence. Une violence lisse et sournoise. Une violence insidieuse qui souillait votre personnalité, votre volonté, ne vous rendant plus maître de votre vie
Il n'y eut plus un bruit. Ces silences qui précédaient les batailles étaient presque fracassants. Surnaturels. Le temps, l'air, la vie semblaient suspendus. Plus rien ne pénétrait les poumons ou les esprits dans ces instants de torpeur. Ils paralysaient quelques secondes chaque membre, chaque organe de chaque homme.
La renarde ne l'avait jamais quitté. Elle était devenue la mascotte de son régiment, faisant parfois preuve de plus de courage que certains des hommes du rang. Plus fidèle qu'un chien, elle vouait une reconnaissance infinie à son jeune maître. Un amour exclusif, absolu, comme si elle remboursait éternellement une dette qu'elle lui devait et dont il ne lui avait jamais demandé de s'acquitter.