Vengeance, règlement de comptes, acte de barbarie à connotation sectaire ? Alors que l'enquête piétine, un meurtre identique est perpétré un mois plus tard à quelques kilomètres de la ville rose. Le spectre d'une tueuse en série se matérialise alors ...
Tandis qu'Eloïse Bouquet est son équipe tentent de remonter la piste de cette psychopathe hors norme, Amanda Kraft, jeune et ambitieuse journaliste qui entend bien faire sensation, et Danny Chang, détective privé aux allures de pilier de rugby, mènent des enquêtes parallèles qui les conduiront jusqu'à l'antre de la tueuse. Un thriller par une auteure et en plus que se passe dans notre pays, je suis déjà dans mon élément. J'aime pouvoir visualiser les lieux, c'est pourquoi j'ai un faible pour les romans qui se passent en France. J'ai aussi un grand faible pour les femme auteur, car elles ont la manière d'écrire des choses horribles, avec une simplicité qui vous donne la nausée en 3 secondes, sans pourtant y mettre des litres de sang. La femme auteur et plus cruelle, plus subtile et joue sur des plans et des sensations que seulement des femmes peuvent comprendre.
Céline Denjean est une auteure qui ne joue pas à la dinette. Elle nous plante ici un décor de tueuse en série extraordinairement bien ficelé du début à la fin. C'est la seconde fois que je lis un Thriller où une femme incarne le rôle du Serial Killer, la seule auteure à ce jour était Karine Giebel.
Suivre des meurtres sous trois formes différentes, trois chemins différents pour arriver à un final digne d'un film de cinéma, voilà le plan.
Au travers de la gendarmerie, du journalisme et d'un détective privé, les éléments de départ ne sont pas les mêmes, la manière de travailler non plus, puis tout ce petit monde se rejoins sans le vouloir dans la toile de cette tueuse.
J'ai beaucoup aimé son style, car elle a une façon très culottée, très masculine d'amener les choses. On se prend des révélations dans la figure sans s'y attendre. Nous avons des scènes d'une cruauté inqualifiable, cette tueuse en série qu'elle nous présente est une véritable sociopathe qui nous donne la chair de poule.
Le sujet abordé sur ce fond de meurtres en série m'a énormément touché. Parfois la vie commence mal pour certaines personnes et c'est une série d'échecs qui continue. J'ai même eu de la compassion pour cette tueuse (ohhhhh zut je suis pas normale). En aucun cas, ça ne peut pardonner ses gestes, mais on peut comprendre comment le cerveau, comment les sentiments peuvent prendre le dessus pour se protéger d'une certaine façon.
"Est-ce qu'une mère peut haïr sa fille ? Toi, tu as peut-être un avis sur la question... Moi, je sais... Moi, je suis la réponse. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais vu dans les yeux de ma mère que la désolation de m'avoir enfantée. Rejet viscéral. Dégoût. Parce que je suis l'incarnation même de son drame ... " (page 15)
J'ai aimé voyager le Sud Ouest, mais aussi en Inde car dès les premières lignes nous partons au pays des déesses Indiennes. On en prend pleins les yeux et les sentiments.
L'auteure a fait un travail de recherches et de documentations phénoménal. J'ai vraiment eu l'impression de me retrouver en Inde et de vivre au milieu de cette culture et des croyances.
Un petit bémol au cours de ma lecture, avec les trois points de vue différents que l'auteure nous propose, j'ai eu une impression de ralentissement au niveau de l'enquête avec certaines répétitions.
Mais globalement, ce roman est très fluide. Les pages tournent rapidement. Le style de l'auteure permet une immersion totale. Si on aime le trash, les univers glauques et les sociopathes ce livre je le recommande.