J'étais sur une sacrée montée, niveau lectures, ces dernières semaines... Plusieurs coups de cœur de suite, Songe à la douceur, La servante écarlate, Sapiens, La mémoire de Babel, etc, il fallait bien que je me prenne une série de déceptions au coin du nez. Je vous ai déjà parlé de The Glass Magician, mais avant, il y a eu Au fond de l'eau. Au fond du trou, oui ! (j'étais obligée de la faire celui-là, vous m'en voyez navrée. J'ai voulu attendre un peu avant de le chroniquer, pour laisser décanter tout ça. Voici aujourd'hui le récit d' une débandade livresque...
Une semaine avant sa mort, Nel a appelé sa sœur, Julia. Qui n'a pas voulu lui répondre. Alors que le corps de Nel vient d'être retrouvé dans la rivière qui traverse Beckford, leur ville natale, Julia est effrayée à l'idée de revenir sur les lieux de son enfance. De quoi a-t-elle le plus peur ? D'affronter le prétendu suicide de sa sœur ? De s'occuper de Lena, sa nièce de quinze ans, qu'elle ne connaît pas ? Ou de faire face à un passé qu'elle a toujours fui ? Plus que tout encore, c'est peut-être la rivière qui la terrifie, ces eaux à la fois enchanteresses et mortelles, où, depuis toujours, les tragédies se succèdent.
Ça ne va vraiment pas être une très longue chronique pour la simple et bonne raison que j'ai beau avoir tourné et retourné ce bouquin dans ma tête pendant une semaine, je ne trouve rien de spécial à dire dessus.
Côté point positif, je peux vous parler de l'ambiance, humide et moite, malsaine même, autour de ce point d'eau qui fascine tant les gens du coin. Mais hélas, ça s'arrête là.
C'est lent, mais LENT, il ne se passe pour ainsi dire RIEN. Le changement de point de vue, constant, avec une dizaine de personnages, aurait pu apporter un certain rythme, mais étrangement, c'est tout le contraire qu'il se passe. J'ai pourtant l'habitude de lire des romans construits de la même façon, j'ai ici eu bien du mal à savoir qui était qui et quelles étaient leurs relations. J'ai fini par ne rien en avoir à faire, d'ailleurs.
Les personnages, comme dans La fille du train, sont complètement déglingués, ce qui me plait habituellement beaucoup. Ici, rien ne m'a permis de m'y attacher comme je l'avais fait avec cette pauvre alcoolique de Rachel. J'ai déjà totalement oublié leurs prénoms, c'est vous dire.
Les thématiques (suicide, sorcellerie, cette manière de se débarrasser des femmes gênantes, superstition, etc) auraient pu être très chouettes, j'en suis d'ailleurs très friande ordinairement. Là, rien à faire, impossible de rentrer dans le récit, impossible de me préoccuper du destin de quiconque.
Pourtant, j'ai tenu bon alors je n'ai aucun problème avec l'abandon de livres qui ne nous plaisent pas, tant d'autres attendent leur tour. J'ai tenu bon, espérant une ou des révélations hallucinantes, qui pourraient me faire changer d'avis sur l'intégralité du roman. Mais ce n'est hélas pas arrivé. Et pour couronner le tout ( je suis très fâchée, ça se sent ?), j'avais deviné le machin bien (trop) longtemps avant qu'on nous l'annonce.
J'en suis donc ressortie confuse et très déçue, avec l'impression d'avoir clairement perdu mon temps. Je comprends bien qu'il faut surfer sur le succès, celui de La fille du train fut retentissant, mais là, j'ai plus l'impression de m'être fait gruger qu'autre chose.
Je ne vous le conseille pas, j'imagine que ça se voit... La fille du train, même si tout le monde ne l'avait pas apprécié, était un bon thriller, haletant, à la construction, à l'intrigue et aux personnages originaux, Au fond de l'eau possédait de bons éléments de départ sans parvenir à faire prendre la sauce. Bien sûr, je pense qu'il peut trouver son public (je l'espère en tout cas, surtout pour ceux qui le liront !), mais j'ai bien du mal à lui trouver une seule qualité (la couverture est jolie ?). Et j'en suis vraiment très triste, ça m'arrive quand même peu souvent. Je repars bouder les éditions Sonatine et j'espère me trouver à nouveau de bons thrillers, j'ai été beaucoup déçue avec ce genre dernièrement. D'ailleurs, n'hésitez pas à m'en conseiller, je prends TOUT !