Il fait un froid, cette année. Mais un froid. Du jamais vu. Pourtant sur les pistes des Cévennes, pas un centimètre de neige, les tire-fesses sont à l'arrêt. Une station fantôme...
Si Ferrans pensait faire oublier à sa femme, Laure, la mort de son grand-père, c'est plutôt raté. L'auberge qu'il a choisie pour ses deux filles et pour Laure n'a du Bonheur que le nom. Elle est peuplée d'une patronne obèse, d'un lézard barbu et d'un moniteur de ski aux yeux morts. Et partout : la terre trempée, la boue. Pourtant, Ferrans s'obstine à rester jusqu'à ce que l'imprévu retourne comme un gant cette famille recomposée en apparence bien sous tous rapports.
Ah ce livre, j'en ai des choses à vous dire...
J'ai adoré l'intrigue, vraiment. On s'intéresse à tel et tel personnage, mais finalement, ce n'est pas à lui qu'on aurait dû prêter attention.
Par contre, j'ai moins aimé le style d'écriture. Je l'ai trouvé trop incisif, pas assez joli, trop parlé, trop terne, voire triste. Mais c'est compréhensible, je pensais que la plume était à l'image de la détresse dans laquelle était plongée notre protagoniste, Laure, suite au décès de son grand-père tant aimé, mais en réalité, c'était bien plus que ça la plume représentait plutôt le caractère et la détresse de la narratrice.
Laure est une belle femme qui entame la quarantaine. Son grand-père vient de mourir, et elle le vit très mal, vraiment très mal. Réaction plutôt normale puisqu'ils étaient très proches. Son mari, Ferrans, décide donc de lui faire changer d'air et de l'emmener avec ses filles sur les pistes de Cévennes pour skier. Mais le séjour ne se passe pas comme prévu, la neige est absente et le froid plus présent que jamais. Ils se retrouvent donc dans une auberge sordide et vont faire des rencontres surprenantes tandis que Laure est toujours au plus mal et que son mari la supporte de moins en moins...
Le personnage de Laure est vraiment attachant, personnellement j'ai compris sa douleur même avant d'avoir tous les tenants et aboutissants. Elle semble si fragile, si douce et si secrète. Sans doute parce qu'elle l'est un peu. Du moins, elle ne se dévoile pas à n'importe qui.
Par contre, j'ai trouvé exécrable son mari, qui ne peut même pas supporter la peine de sa femme quelques jours, un personnage antipathique pour moi...
Ce que j'ai le plus aimé dans cette intrigue est l'originalité de la structure du récit : la narratrice est la mère de Laure, qui racontent le présent et l'histoire principale, mais certains chapitres sont raconté par le grand-père décédé qui explique une partie de sa vie passée pendant les temps de guerre, comme il l'a raconté à sa petite-fille. Les chapitres sont relativement courts et cette alternance de récits donne un bon rythme à ce roman déjà assez bref, il se lit donc très rapidement malgré son côté dur et déprimant lié à la détresse de Laure.
Tout le long de roman on va se poser de nombreuses questions, pour essayer de deviner en quoi réside tout le suspense promis.
Pourquoi Laure supporte-t-elle aussi mal le décès de son grand-père qui était finalement prévisible vu son âge avancé ? Pourquoi est-ce sa mère qui raconte l'histoire ? Est-il arrivé malheur à Laure ? Antoine, le grand-père, a-t-il réussi à retrouver son grand amour ?
Le lecteur n'a de cesse de s'interroger, mais pourtant, il ne se posera jamais les bonnes questions. C'est en cela que l'auteure est douée, elle nous conte une autre histoire sans même que nous y fassions attention, et pourtant elle était là sous notre nez, quel exploit !
C'est pour cela que malgré la plume qui ne m'a pas touché autant que voulu, j'ai adoré ce roman, il m'a surprise, il m'a émue, il m'a fait plaisir et il m'a choqué !
Bref,il m'a fait ressentir beaucoup d'émotions, et c'est ce que je recherche en lisant un roman. Le contrat était rempli.
Un roman que je recommande à tous, il est noté thriller, mais c'est plutôt un drame donc ceux qui n'aiment pas les thrillers, vous pouvez y aller sans crainte !
Un grand merci aux éditions Pocket pour ce service-presse !
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