Les orphelins du bout du monde.Harmony Verna.Editions Bel...

Par Autantenemporteleslivres
Les orphelins du bout du monde.Harmony Verna.Editions Belfond.Collection Le Cercle Belfond.568 pages.En librairie depuis le 1 juin 2017.
Résumé:
Au début du XXe siècle, une somptueuse histoire d'amour à l'atmosphère ensorcelante, avec pour toile de fond les vastes plaines de l'Ouest australien, terres ancestrales du peuple aborigène. Abandonnée par sa famille dans le désert australien, Leonora est une miraculée. Confiée à un orphelinat, la fillette tisse une amitié aussi forte qu'éphémère avec un petit irlandais rebelle, James O'Reilly. Mais leurs chemins se séparent lorsque Leonora est adoptée par les Fairfield, un couple d'industriels américains. Des années plus tard, c'est une belle héritière qui débarque sur les terres australes, au bras de son époux, le séduisant et ambitieux Alex Harrington, chargé de gérer la mine des Fairfield. Mais alors que le couple s'installe dans sa nouvelle demeure de Wanjarri Downs, Leonora croise le chemin de James, embauché pour diriger le ranch. Les retrouvailles sont délicates : leur amitié, toujours aussi forte, doit rester secrète car Alex ignore tout du passé de Leonora. Mais comment résister à cette force qui semble pousser Leonora irrémédiablement dans les pas de James ?  Leonora veut divorcer, cesser cette mascarade ; ses sentiments pour Alex sont morts. Mais ce dernier mis au défi par sa femme, harcelé par les mineurs qui se mutinent contre lui, va bientôt laisser éclater une violence folle, terrible, dont personne, pas même James, ne sortira indemne...
Mon avis:
Les orphelins du bout du monde est le troisième roman que je découvre dans le cadre du Cercle Belfond dont je fais partie pour mon plus grand plaisir. Si j'ai été un peu déçue par le premier livre que nous avons lu en avril Leopard Hall, j'ai beaucoup aimé le second La ferme des Miller, et je peux déjà vous dire que j'ai adoré celui-ci. Merci donc à la maison d'édition pour m'avoir choisi en tant que membre privilégié du cercle car je ne doute pas que cette collection regorge encore de très belles histoires.

Les orphelins du bout du monde fait partie de ces livres qui dès le premier chapitre vous prend aux tripes tant il est intense et chargé en émotions. En plein milieu du bush australien, sous une chaleur suffocante une petite fille abandonnée est sauvée in extremis d'une mort certaine. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Cela nous ne le saurons jamais, l'auteure préférant orienter son roman sur l'après, sur son avenir qui malheureusement va se révéler semé d’embûches. Traumatisée et devenue muette, elle est envoyée dans un orphelinat religieux tenu par un prêtre aussi doux que bon, où malheureusement elle a des difficultés à nouer des liens avec les autres enfants, mise à part avec James orphelin comme elle qui devient son seul et unique ami. Or ce petit cadre tranquille vole en éclat lorsque les deux enfants sont séparés, tous deux adoptés par deux familles différentes. A partir de ce moment Harmony Verna n'a pas fini de jouer avec nos nerfs puisqu'elle nous livre un récit d'une incroyable richesse pour un premier roman, émouvant et prenant qu'il m'a été difficile de lâcher. Alternativement nous suivons d'un côté la nouvelle vie de James et de l'autre celle que l'on appelle désormais Leonora. Les péripéties et les rebondissements dramatiques se succèdent et une seule et unique question nous tient en haleine : vont-ils se retrouver un jour ?


Une multitude de personnages extrêmement bien décrits avec des caractères très complets vous attendent dans ce roman. Certains que vous adorerez, d'autres au contraire que vous aurez envie de tuer. Léonora est sans doute celui qui m'a le plus touché. Au début du roman c'est une petite fille brisée par le traumatisme qu'elle a subi. Tout portait à croire qu'elle ne pourrait jamais sortir de son mutisme et s'ouvrir aux autres et pourtant c'est une très belle jeune femme que nous avons plaisir à découvrir plusieurs années plus-tard. Comment ne pas l'apprécier quand tout ce qu'elle est n'est que bonté et gentillesse. J'ai été touchée par sa générosité, son grand cœur, sa douceur et son coté très maternel. Trahie par beaucoup de monde elle peine à refaire confiance en l'être humain mais ne demande qu'au fond à être rassurée. James quant à lui est le genre d'homme que toutes les filles aimeraient avoir auprès d'elle. Ayant subi également un très grand traumatisme sur lequel nous n'avons que très peu d’informations, il n'en est pas moins quelqu'un de très touchant pour son héroïsme, son courage, sa détermination et sa dévotion envers les autres. Extrêmement respecté autour de lui, on l'apprécie pour sa droiture, son impartialité et gentillesse. 

Si j'aurais aimé avoir plus de détails en ce qui concerne leur enfance auprès de leur véritable famille, je n'en ai pas voulu très longtemps à l'auteure au vue du large panel de personnages qu'elle nous propose par la suite. Je pense notamment à la famille Shelby que j'ai profondément aimé pour leur bonté et qui m'a beaucoup fait penser à la famille Wesley dans Harry Potter de J.K Rowling. Quel bonheur de se retrouver dans un foyer aimant, rassurant, une famille nombreuse qui bien que pas très riche est malgré tout heureuse et pleine de vie. Je pense également à Ghan un personnage qui pour ma part aurait mérité d'être un peu plus développé tant il est émouvant. C'est un personnage qui selon moi a joué un très grand rôle dans la vie de Leonora puisque c'est lui qui l'a trouvé et qui l'a sauvé du désert quand elle était petite. Je regrette d'ailleurs qu'il ne croise plus du tout le chemin de la jeune femme par la suite. Plein de bonne volonté, mais boiteux, il a bien du mal à se faire respecter et à trouver du travail. Son parcours va ainsi être tout aussi difficile que pour nos jeunes protagonistes. Enfin un roman dramatique ne le serait pas sans la présence de personnages au caractère plus sombre tels que Eleanor la mère adoptive de Leonora, une odieuse femme, Alex, un homme cruel et vaniteux sous le joug duquel la jeune fille va tomber, ou encore Shamus auprès de qui James grandit et qui malheureusement montre son vrai visage à la mort de sa femme. Tous ces personnages bons ou mauvais forment un récit familiale dramatique riche que j'ai dévoré en quelques jours.

Que vous dire de plus si ce n'est de vous laissez porter à travers les terres arides de l'Australie au début du XXeme siècle dans cette histoire passionnante et extrêmement touchante du fait du vécu de ces deux orphelins mais aussi du fait d'autres problèmes très durs auxquels les personnages sont confrontés tout au long du récit, comme les pertes humaines qui déciment les familles que ce soit à cause des maladies qui sévissaient à l'époque, à cause de la guerre, ou encore du travail à la mine, ou encore les travaux pénibles à la ferme pas toujours très rentables les récoltes étant ravagées par les intempéries, les difficultés financières qui en découlent, la discrimination dû au handicap, le racisme et la traite des aborigènes.

Pour conclure:
Un roman qui fait la part belle au drame sentimentale dans la lignée des romans de Lucinda Riley, sur le destin malheureux de deux orphelins privés d'amour au parcours chaotique, mais dont vous ne pourrait pas rester insensible.
Ma note: 18/20.