Il faut croire que je suis plus accro que je n’ai bien voulu l’admettre dans un précédent billet car j’ai dévoré dans la foulée, Molosses et Dark horse, deux autres titres disponibles en poche, ayant toujours pour héros le shérif Walt Longmire. Cette fois, les animaux sont à l’honneur, des chiens et des chevaux, eux aussi en quelque sorte victimes collatérales des hommes.
Dans Molosses, Longmire trouve un doigt humain à la déchetterie locale qui va le conduire à démêler une drôle d’embrouille. Entre préoccupations familiales (sa fille Cady est sur le point de se marier) et casse-tête amoureux (son insupportable adjointe cherche rageusement à ferrer sa prise), Longmire doit non seulement boucler son enquête mais aussi gérer le mal-être du Basque qui ne s’est pas vraiment remis de son agression. Au milieu de tout ça, on croise une galerie de personnages plus ou moins déjantés (c’est fou le nombre d’originaux qui peuplent ce comté ! ) sur lesquels Henry Stand Bear, comme d’habitude, promène son regard acéré de philosophe.
« Quelle est la situation qui coïncide avec le commencement de ces symptômes ?
– Probablement le Combat des guerriers invisibles, en octobre.
– Le Combat des guerriers invisibles ?
– Ouaip, ou alors, c’est quand je me suis fait piétiner par un cheval, cisailler les jambes par un Vietnamien, écrasé par un Indien de 2,10 m, ou quand je suis tombé du pare-chocs arrière d’une voiture à Philadelphie, ou que je me suis battu avec un camé, ou que j’ai été bouffé par le gel dans la montagne. (Il poursuivit son examen, le visage inquiet.) Cette dernière année a été assez chargée, comme ne cesse de me le rappeler Isaac Bloomfield. »
Ce tome est dans doute le plus léger de la saga, au contraire de Dark Horse que j’ai beaucoup aimé mais qui m’a causé quelques sueurs froides… un suspecte qui veut se laisser mourir de faim, des chevaux brûlés vif dans un incendie, et une petite bourgade peu accueillante où se côtoient à nouveau de drôles de personnages. Le contraste est toujours aussi saisissant, car au décor naturel grandiose du Wyoming que Johnson se plait toujours à magnifier entre deux cadavres, se heurte toujours les crapules les plus veules et les morts sordides. Le shérif s’en prend plein la tronche (une mémorable scène de combat dans un bar…) et même le FBI est sur le coup, signe que cette fois, l’enquête peut échapper à tout contrôle. Nulle impression de répétition avec ces deux nouvelles enquêtes, Johnson poursuit son bonhomme de chemin en piochant allègrement dans tous les cas de figure possibles et imaginables.
Un 7ème tome est sorti il y a quelques jours, je serai de retour pour une nouvelle chronique.
Publicités« – Vous avez travaillé longtemps pour les Barsad ?
Il soupira.
– A peu près les quatre plus longues années d’ma vie. (Il tendit la main et caressa l’épaisse fourrure du chien.) Il aimait pas les animaux, et j’me méfie des gens qu’aiment pas les animaux. Et j’vais vous dire, les animaux sont les meilleures gens que je connaisse. »
(Hershel à propos de Wade Barsad)