[avis] Les orphelins du bout du monde de Harmony Verna

[avis] Les orphelins du bout du monde de Harmony Verna
Décidément, je pense que les livres de chez Belfond, et surtout de la collection « Le cercle » sont faits pour moi, 5e livre de chez cette maison d’édition cette année, 3 du cercle et 3 livres que j’ai adorés, celui-ci peut-être encore un peu plus que « La ferme des Quindlen » et que « Les lumières de Cape Cod ».
Nous sommes plongés dans le bush australien à la toute fin du 19e, une fillette est abandonnée par son père en plein désert, elle est secourue par Ghan, un ouvrier des mines qui poussent comme des champignons depuis la ruée vers l’or dans ce gigantesque pays. Ballottée de famille en famille Leonora atterrira toute jeune encore, mais profondément traumatisée (elle ne parle plus) dans un orphelinat au bord de la mer dirigé par le père McIntyre. Un prêtre profondément gentil, il a recueilli il y a des années un bébé âgé d’à peine quelques semaines : James, il le considère comme son fils.
James est un enfant solitaire, il aime plus la compagnie des animaux que de ses camarades. Leonora et James tous les deux s’excluant des autres orphelins vont se lier d’amitié. Une amitié profonde et sincère, mais malheureusement une nouvelle séparation aura lieu pour ces 2 enfants. James est recueilli par un membre de sa famille et part pour les terres intérieures dans une petite exploitation fermière. Léonora quant à elle est adoptée par de riches industriels américains les Fairfield et embarque pour les Etats-Unis. James n’aura pas une vie facile, il vivra dans la pauvreté ; Leonora, si ses adoptants sont riches, ils sont incapables de lui donner l’amour dont elle a tant besoin. Des années plus tard, en plein milieu de la Première Guerre mondiale, Leonora reviendra mariée sur ses terres tant aimées d’Australie. Elle est mariée à Alexander Harrington.
Leonora et James sont des personnages que l’on n’en peut qu’aimer. Des êtres profondément altruistes, que ni la misère ni la richesse ne parviendront à corrompre. Ils aiment les plus démunis, s’oubliant bien souvent à leur détriment. J’ai adoré les suivre chacun de leur côté. James avec sa tante Tess puis avec la famille Shelby qui le considérera comme leur fils, Tom et lui seront unis comme des frères. Une très belle amitié. James venant souvent au secours de Tom qui est un jeune homme fougueux tandis que James se contrôle tout le temps. Leonora est bonne, tellement gentille, elle ne cherche qu’à bien faire. Elle sera infirmière pour les soldats blessés au cours de la guerre, plus tard elle prendra la défense des autochtones ainsi que des pauvres ouvriers de toute nationalité malmenés dans la mine de son époux. Les syndicats n’existant pas encore ou du moins ce ne sont que les prémices.
Harmony Verna nous emmène voyager à travers ces terres australiennes et à travers le temps puisque nous lisons l’histoire sur une trentaine d’années. On voit les terres arides que les fermiers s’acharnent à fertiliser, la pauvreté et la misère de tous ces étrangers venus travailler dans ce pays en pleine extension, des Chinois, des Italiens, des Polonais. Certains sont arrivés pour la ruée vers l’or, gisements taris depuis longtemps, d’autres ont été embauchés pour travailler dans les mines de nickel, construire le chemin de fer. C’est le début de l’industrialisation de ces terres encore désert il y a quelques années.Entre amour et déceptions, luttes et chagrins, vie et mort, richesse et pauvreté, travail et famine, expulsions et nouvel habitat, destructions de la faune et la faune et industrialisation, nos personnages traversent les années, pas uniquement Leonora et James, mais aussi d’autres protagonistes rencontrés et très attachants.Une galerie de personnages que j’ai vraiment aimés, détestés pour certains. J’ai aimé en apprendre plus sur les colons, sur les aborigènes tellement maltraités par ces « blancs » qui se sentent tout puissants. L’auteure nous décrit avec brio autant les paysages que les hommes. Impossible de résister au charme de ses mots.
Leonora et James finiront-ils par se retrouver dans cet immense pays et leur différence ? Seront-ils toujours les mêmes ? Même si l’on se doute d’une partie Harmony Verna nous maintient en haleine tout au long des 500 pages du livre.
J’ai vraiment aimé ce roman, si vous avez déjà lu Sarah Lark ou Tamara McKinley vous aimerez ce roman. Une belle fresque historique d’un pays dont j’ai déjà lu des livres, mais pas à cette période ni de cette façon.
Lire c’est aussi voyager, apprendre à connaître des peuples lointains qui ont construit ce que le monde est aujourd’hui et j’adore ça. 

Les orphelins du bout du monde de Harmony Verna - Édition Belfond, collection Le cercle - roman historique - 576 pages, 22,90€ - Sorti le 1er juin 2017