Paul est un artiste français connu. A la suite d’une déception amoureuse, il a perdu l’inspiration et jusqu’à l’envie de peindre. Il trouve alors refuge sur une petite île tunisienne, où il a perdu ses parents par accident quand il était enfant.
Rapidement, il fait la connaissance de Farhat, pêcheur auprès de qui il retrouve peu à peu le goût de dessiner les paysages alentours. Il est très vite intégré à la famille de Farhat, subjugué par sa femme Nora, admiré par la grand-mère Fatima et les jumeaux Aylan et Issam.
Découvrant dans les deux enfants des talents insoupçonnés, il entreprend de faire de ces deux joyaux bruts des artistes accomplis, Aylam à la musique et Issam au pinceau. Durant 9 années, il les façonne, en fait ses créatures dans le but de les emmener faire carrière en Europe.
Mais après la mort de Nora, le malheur s’immisce insidieusement dans cette famille ouverte et tolérante. Issam tombe petit à petit sous la coupe d’un garçon de son âge, issu d’une famille salafiste, se laisse bercer par un discours haineux et finalement convaincre du bon comportement attendu d’un musulman. Jusqu’au jour où le départ des deux adolescents pour Paris est programmé. Issam refuse alors ce destin, de devenir artiste et même de peindre désormais, brisant du même coup les rêves de sa soeur et l’unité de la famille.
Parti à Sfax, il s’enfonce dans la violence, tandis qu’Aylam, reprenant pied, se transforme en jeune fille et se révèle dans l’amour qu’elle porte à Paul et dans la lutte pour les droits des femmes qu’elle mène, au moment où la Tunisie de Ben Ali s’effondre…
Cette histoire, située dans un contexte très contemporain, m’a beaucoup plu. Les personnages, très réalistes, sont à multiples facettes et on sent que l’auteur, forcément très documenté, cherche à nous amener sur le chemin de l’amour et de l’espoir plutôt que sur celui de la haine, sans pour autant édulcorer les dangers ni juger. Je l’ai perçu au final comme un hymne à la liberté.
Ce roman se lit d’une traite, la fin est forte, horrible et belle à la fois. A découvrir.
Marc Trévidic, né en 1965 à Bordeaux, est un magistrat français.
Ahlam est paru en janvier 2016 aux éditions Jean-Claude Lattès (19€) et est sorti au Livre de poche le 11janvier 2017 (7,10€).
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