Résumé :
« Benedict, Eva, Sylvie et Lucien sont inséparables depuis leurs années de fac à Bristol. Leur diplôme en poche, ils vont, pour la première fois, se disperser. Eva part à Londres où l’attend un poste dans la finance ; Benedict reste à Bristol pour suivre son doctorat. Quant à Sylvie et Lucien, fidèles à leurs rêves, ils entament une vie plus bohème, faite d’art et d’aventure. À l’approche de la trentaine, leurs liens autrefois si forts se distendent. Le temps qui passe les éloigne les uns des autres, leurs routes divergent. Pourtant, leurs chemins vont à nouveau se croiser et faire revivre le souvenir de l’« été invincible » qui les a liés à jamais. »
Mon avis :
Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour l’envoi de ce livre !
La première année de fac vient de s’achever pour quatre jeunes anglais. Avant de rentrer chez eux pour les vacances d’été, ils passent une dernière après-midi ensemble, se disent au revoir et se promettent de se retrouver à la rentrée. Eva, Sylvie, Benedict et Lucien s’imaginent qu’ils viennent de sceller leur amitié une bonne fois pour toute et que rien ne pourra les séparer. Mais une fois leurs études terminées, chacun prend des directions différentes. Tandis qu’Eva devient une business woman à la City, Benedict ne peut se résoudre à commencer à travailler et commence alors un doctorat. Les deux frangins, Sylvie et Lucien, mènent quant à eux une existence plutôt bohème. La vie éloigne peu à peu ces quatre amis. Les soirées arrosées cèdent la place à un e-mail de temps en temps pour demander des nouvelles. Les disputes remplacent la complicité d’autrefois. Chacun a des centres d’intérêts différent. Certains se concentrent sur leur carrière professionnelle, d’autres sur leurs obligations familiales. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la vie n’épargne aucun de ces inséparables d’autrefois. Eva, Sylvie, Benedict et Lucien vont devoir surmonter de terribles obstacles qui mettront leurs liens d’amitié à l’épreuve mais qui pourraient bien finir par les rapprocher pour de bon…
Ce livre débute par une question posée par Eva. Dès la lecture de cette phrase, je savais que j’allais aimer ce livre et je n’ai clairement pas été déçue. J’ai adoré découvrir les aventures de ces quatre amis. Lorsqu’on lit les premiers chapitres, on n’imagine pas un seul instant tous les obstacles qui vont se dresser sur le chemin de Sylvie, Eva, Lucien et Benedict. On se dit que leur amitié connaîtra, certes, des hauts et des bas mais qu’en règle générale, ils sont tellement proches que rien ne pourra les séparer. Dès les premières lignes, on ressent ce lien très fort entre les quatre personnages et on se sentirait presque jaloux de ne pas faire partie de la bande. Mais au final, le lecteur est vraiment plongé au cœur de l’intimité de ces jeunes anglais et on se dit qu’on fait partie de leur cercle, nous sommes le cinquième membre, celui qui observe et qui n’agit pas. L’auteure arrive à nous plonger totalement dans l’ambiance de son livre. Lors des vacances à Corfou, on sentirait presque le soleil sur notre visage. Lorsque Eva marche dans les rues de Londres, on visualise clairement la grisaille et on est à la limite de sentir les gaz d’échappements. C’est prodigieux ! Encore mieux, on arrive à ressentir les mêmes émotions que les personnages. Lorsqu’ils jubilent, nous jubilons. Lorsqu’ils pleurent, notre gorge se serre. C’est exactement comme si ces personnages étaient nos amis intimes et que nous partagions tout avec eux. Bref, la plume d’Alice Adams s’est révélée aussi habile qu’addictive. J’ai hâte de lire d’autres de ses œuvres !
Le mail qu’il avait reçu d’Eva ce matin-là – événement de plus en plus rare – n’avait fait que souligner ce décalage. Le tableau qu’elle brossait de sa vie était, comme toujours, trépidant : gros contrats, grosses fiestas. Elle parlait de Sylvie mais pas de Lucien, poussant Benedict à se demander si elle le voyait encore. Le mail lui avait semblé envoyé par une étrangère. Il ne contenait aucun des clins d’œil qu’ils avaient coutume d’insérer dans leurs messages pour montrer que rien n’avait changé.
En ce qui concerne les quatre personnages principaux, je me suis attachée à chacun d’eux. Eva est une jeune femme ambitieuse et déterminée. Elle sait ce qu’elle veut et elle va faire tout ce qui est en pouvoir pour arriver à ses fins, quitte à mettre un peu de côté sa vie personnelle. Eva est sûrement la protagoniste que j’ai le plus appréciée car je me suis sentie proche d’elle. C’est toujours mieux quand on arrive à s’identifier au personnage d’un roman car on s’attache immédiatement à lui/elle. Bien sûr, si j’ai adoré Eva, j’ai également apprécié Sylvie qui n’a pas choisi le mode de vie le plus simple mais qui se nourrit principalement de ses rêves et de ses passions. Bien qu’elle ait des difficultés financières, elle ne baisse pas les bras et espère qu’un jour elle vivra de son art. Tout le monde n’a pas le cran de faire ça ! D’ailleurs, Sylvie démontrera par la suite toute l’étendue de son courage. Dans les derniers chapitres, on ne peut être qu’admiratifs face à cette femme. En revanche, on n’a plus de mal à glorifier les prouesses de Lucien ! Certes, ce personnage est attachant car il fait partie de la bande. Mais il est plutôt désespérant ! On aimerait qu’il s’en sorte et qu’il fasse quelque chose de bien dans sa vie. Il joue les gros durs, mais on se rend finalement compte que sous sa carapace, il peut se montrer désorienté voire complètement paniqué quand la vie lui met des bâtons dans les roues. C’est ce qui fait son petit charme. Enfin, Benedict est sûrement la personne la plus raisonnable de la bande. Il veut avancer dans la vie. Il ne se laisse pas abattre par les événements et finit toujours par retomber sur ses pattes. J’ai beaucoup aimé ce personnage.
L’histoire en elle-même est simple. Oui, voilà. Il n’y a pas d’autres mots. Elle est simple. C’est l’histoire d’une vie, il n’y a rien d’extraordinaire. Pas de magie, pas de surnaturel, pas de péripéties tirées par les cheveux, pas de retournements de situation qui n’arrivent que dans livres. Tout semble tellement vrai qu’on ne peut lire ce livre qu’avec grand intérêt. On se dit : et si c’était moi ? Tous les rebondissements sont extrêmement crédibles et pourraient arriver à n’importe qui. C’est sûrement pour cela que le livre est si passionnant ! De plus, le fait que l’on suive les protagonistes de la fac jusqu’à leur quarante ans rend cette lecture plus pertinente, plus concrète. Le temps passe et on ne peut pas y échapper. Je dirais même que c’est la morale de ce livre. Faites les bons choix, suivez votre cœur car la vie ne vous offrira pas de seconde chance. En fait, Un été invincible nous apprend à ne pas avoir de regrets. Vivons donc notre vie à fond !
C’est définitivement la fin d’une époque, pas vrai ? A moins que cette époque ait déjà prit fin sans qu’on s’en soit rendu compte. Tu vas me manquer, Benedict. D’une façon bizarre, je crois que tu me manques déjà même si tu est juste là à côté de moi.
Si je devais formuler un petit point négatif, je dirais que quelques passages m’ont déroutée. Eva étant dans le monde de la finance, certains paragraphes se concentrent sur l’univers de la Bourse et des traders. Par conséquent, on peut se trouver face à des phrases un peu compliquées qui peuvent casser le rythme de notre lecture et qui ne nous apportent pas grand chose pour l’histoire en elle-même. Si l’on s’y connaît, il n’y a aucun problème. Mais si pour nous la Bourse est un univers totalement abstrait, ces petits passages se révèlent frustrants. On ne comprend pas ce qu’on lit. Même remarque pour les travaux de Benedict ! L’accélérateur de particules, j’en ai entendu parler dans la série Flash, mais je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure des références scientifiques hahaha ! Je ne peux pas dire que ces points négatifs m’aient gâché la lecture. Je voulais juste les mentionner pour justifier le fait que je n’ai pas mis 20/20.
Enfin, pour finir sur une bonne note, j’ai trouvé la couverture très jolie. Elle est comme l’histoire : simple. Elle est simple et sobre et pourtant elle est irrésistiblement attractive ! Si j’avais vu ce livre dans une librairie, je me serais sans aucun doute approcher pour lire le résumé.
En bref, j’avais compris dès les premières lignes que j’allais aimer ce livre mais je ne pensais pas l’adorer autant ! Je me suis attachée aux quatre protagonistes et j’ai apprécié suivre leurs aventures au fil de la vie. J’ai aussi aimé le fait que ce livre est très concret. Tous les événements sont crédibles et ils sont en plus ancrés dans notre réalité historique (l’attentat du 11 septembre est mentionné, tout comme la crise économique de 2007). Je suis ravie d’avoir découvert la plume d’Alice Adams et j’ai hâte de lire d’autres de ses œuvres.
Note : 18/20
PublicitésA la fac, la situation était différente ; ils se voyaient tous presque quotidiennement, si bien qu’il y avait toujours quelqu’un pour remarquer si vous aviez des ennuis, et comme ils menaient le même genre de vie leurs désaccords ne semblaient pas tirer à conséquence. Cette période avait été la plus heureuse de son existence, elle s’en rendait compte à présent : un foyer stable, un réseau d’amis, un avenir plein d’espérances et de promesses.