Blabla #1 : la PACES

Vous me l’avez demandé, le voici le voilà, l’article sur la fameuse PACES ! Vous m’avez beaucoup vue râler, me plaindre et raconter des trucs bizarres cette année sur Twitter, et j’ai pensé que ça pouvait être une bonne idée de vous parler de mon expérience en tant que primante. Je vous laisse lire ça ! (et merci à Pauline pour son dessin plus que représentatif…)

Blabla #1 : la PACES

  • La PACES, c’est quoi ? 

PACES = Première Année Commune aux Etudes de Santé. En gros, si tu veux être médecin, dentiste, pharmacien, sage-femme, kiné, tu vas devoir passer par là. Et là c’est le drame, parce que c’est une année réputée pour être compliquée à cause de la charge de travail, mais aussi puisqu’elle se termine par un concours (un au semestre un et un au semestre deux), et que les places sont très limitées : à Strasbourg, où je suis, il y’avait 1700 étudiants pour 247 places (c’est ce qu’on appelle le numerus clausus)… autant vous dire que c’est la guerre pour pouvoir passer en deuxième année. Heureusement pour ceux qui n’y arrivent pas du premier coup (coucou moi), il y a possibilité de redoublement si on est classé en-deçà de 2,5 fois le numerus clausus (donc environ 1330ème)

Aussi, pour ceux qui auraient peur de ne pas réussir parce qu’ils n’ont pas eu telle ou telle mention au bac, stop. J’ai eu tous les cas de figure dans ma fac : de la personne qui a eu 19 au bac mais arrête au bout de trois semaines parce qu’elle n’y arrive plus, à celle qui a eu son bac de justesse et passe en deuxième année sans redoubler, donc je pense que CHACUN a ses chances. Oui, c’est dur, oui il faut une méthode de travail et oui, tout le monde galère, mais qui ne tente rien n’a rien.

  • Tatiana VS les révisions

Un peu plus personnel, je vais vous parler de mon expérience pour cette année, en séparant bien les deux semestres puisqu’il y a eu beaucoup de changements entre. Le S1 ( de septembre à tout début janvier) a été une catastrophe pour moi, je suis arrivée 1285ème sur 1700, autant vous dire que je me suis pris une sacrée claque. Pourtant je bossais, de 9h à 23h le soir…mais mal, et je m’en suis rendue compte au semestre 2. Pour faire simple, après avoir appris mon cours, je ne le relisais pas jusqu’à la période de révisions (le mois de décembre). Autant vous dire qu’arrivée en décembre, je ne me souvenais pas des 3/4 de ce que j’avais appris, et c’était une vraie galère pour tout caser en un petit mois, qui paraît long comme ça mais passe en fait très très vite. Impossible de tout revoir donc, et j’ai dû faire l’impasse sur pas mal de choses, ce qui m’a coûtée beaucoup de places : en PACES, le moindre petit 0,5 en moins peut tout changer… Et bim arrive le concours et la catastrophe.

Puis le S2, qui s’étend de fin janvier à tout début juin (avec 2 mois de révisions, mai et juin). Là, je change complètement ma méthode de travail et j’applique la technique des jours. Pour faire simple, quand j’apprends pour la première fois un cours, c’est J0. Puis je le relis à J1, J3, J7, J12 et J15, etc, en faisant des QCM et des questions un peu plus rédactionnelles (que je préparais moi-même, avec des schémas à remplir par exemple, ou des listes de caractéristiques à finir), ce qui te force à tout revoir régulièrement. Au S2, je suis arrivée 778ème, j’ai donc divisé mon classement par deux (et on a ouvert le champagne à la maison). Il n’y a pas UNE méthode unique pour réussir, c’est à vous de trouver celle qui vous convient le mieux. Et surtout, faites-vous un planning, histoire de voir où vous en êtes et de ne rien oublier !!

Côté psychologique, la PACES a parfois été un calvaire, surtout pendant les révisions. Quand tu es sur tes cours 7 jours/7 toute la journée, sans voir personne et sans sortir, et qu’il n’y a pas de super résultats, tu désespères très vite. Mais médecine c’est aussi ça : tester ceux qui tiennent le coup sous la pression, sous le travail, avec la fatigue… J’ai eu un gros moment de doute en janvier-février, après les résultats du S1, et moralement c’était pas la joie du tout : d’un côté je voulais tout lâcher, de l’autre je voulais pas regretter de ne pas avoir tout donné. Franchement certains jours sont déprimants, et c’est là qu’il faut savoir reconnaître ses limites : quand ça veut pas ça veut pas, autant prendre l’air une heure et revenir pour mieux bosser. Mais il faut ABSOLUMENT garder sa motivation, c’est le plus dur dans le temps, et c’est aussi le plus important.

  • Et la vie sociale dans tout ça ? 

Quand on révise de 9h à 23h tous les jours, vous vous doutez que c’est difficile de faire autre chose à côté. Personnellement je me gardais des trous dans mes plannings pour faire des pauses, en général toutes les deux semaines je sortais au cinéma ou je voyais quelques amis. Mais j’ai très vite commencé à culpabiliser, parce que quand je sortais, ben je bossais pas, et d’autres si… C’est difficile de ne pas y penser quand c’est ce que tu fais tous les jours, et j’annulais souvent mes sorties pour pouvoir réviser un peu plus (même si certains amis me forçaient à sortir de temps en temps, et ils ont eu raison). Ne pas sortir pendant aussi longtemps, c’est loin d’être une super idée et je me dis aujourd’hui que ça a pu jouer dans la qualité de mon travail.

Côté amis c’était vide, que ce soit en amphi ou des anciens amis : j’en ai quelques-uns qui sont encore là aujourd’hui et qui m’ont beaucoup soutenue pendant cette année, mais quand tu dis non à toutes les sorties, ils passent à autre chose et ne te parlent plus vraiment. Etrangement ça ne m’a pas plus gênée que ça, des gens sont restés alors que je ne pensais pas, et vice-versa (ça m’a aussi permis de voir qui supportait mes plaintes toute la journée mais c’est une autre histoire…). Après je n’avais pas trop le temps de penser à eux non plus, et j’avoue que je n’ai pas cherché plus que ça à les voir, à mes yeux le plus important, c’était de réviser.

Côté RS, j’essayais d’être un peu présente mais même là c’était plus calme : mon téléphone étant éteint toute la journée pour ne pas qu’il me déconcentre, j’y allais surtout la nuit pour vous stalker (non je rigole), et poster quelques trucs de temps en temps. D’ailleurs, merci à tous ceux qui m’ont envoyé des MP et des tweets quand c’était pas la forme ou pour me motiver quand j’avais des passages à vide, vous n’imaginez même pas à quel point vous avez pu m’aider. Je vous envoie plein de bisous baveux.

  • Et aujourd’hui ? 

Aujourd’hui, et malgré tout le négatif sur cette année, j’ai décidé de retenter puisque j’en ai la possibilité. Je sais à quoi m’attendre, comment réviser efficacement, et surtout comment gérer une année aussi épuisante moralement que physiquement. Et même si la pression sera bien différente puisque ce sera ma dernière chance, je compte bien tout donner. Ce n’est pas une année complètement négative non plus, puisque la feignasse que je suis a appris à travailler, et a surtout gagné confiance en elle. Et je pense que, même si j’échoue l’année prochaine, c’est le genre d’année qui apportent énormément et qu’il faut vivre pour mieux se comprendre (mais bon là je pars dans mon délire philosophique). 

Je vous retrouve l’année prochaine pour faire le point sur cette PACES, en tant que doublante cette fois ! Si vous avez des questions n’hésitez pas