La fiancée américaine | Eric Dupont

La fiancée américaine | Eric Dupont

Ce roman contient plusieurs éléments pour déplaire, et pourtant, j'ai A-D-O-R-É. Comme quoi, ça vaut la peine d'aller au-delà d'une première impression! Sous un tonne de petits caractères se cache un récit grandiose. À lire!

Le contenu

" Quelques années avant d'être forcée par sa mère à monter dans un autobus pour New York en plein blizzard de décembre, Madeleine Lamontagne avait été une petite fille qui aimait par-dessous tout les lapins de Pâques, les sapins de Noël et les histoires de Louis Lamontagne, son papa. Rien qui ne sortît de l'ordinaire. Tout le monde aimait entendre les histoires du Cheval Lamontagne. Avant la télévision, ses histoires étaient ce qu'il y avait de mieux pour passer le temps à Rivière-du-Loup. C'est la télé qui a tué le Cheval, pas le moteur à explosion. "

C'est comme si on nous racontait une grande histoire, avec ses petits et ses grands drames. Le roman se déroule à Rivière-du-Loup (Québec), dans les foires américaines, à New York, à Berlin, à Rome, au Japon et dans la région montréalaise, sur environ un siècle.

Ce roman contient de la tarte au sucre mortelle (la vengeance est un plat qui se mange... sucré), un homme surnommé Cheval, une naissance dans une crèche de Noël en pleine messe, la place des femmes, l'importance de la religion catholique, des nazis et des Madeleine.

" Mais derrière le ton innocent de la question fort pertinente, Papa Louis devinait que ses enfants ne démêlaient plus les personnages de leur lignée; conséquence d'une obsession chez la famille Lamontagne de toujours compter dans ses rangs au moins une Madeleine vivante. Et les enfants sont comme ça, ils veulent tout comprendre et forcent les conteurs à retourner en amont de leur histoire pour justifier ce qui s'est passé. Ou n'est-ce là qu'une ruse de leur part pour retarder l'heure du coucher? "

Qui est la fiancée américaine? C'est une Madeleine qui a été adoptée par le frère de Madeleine-la-Mére (oui, il faut prononcer mére). Une jeune femme qui ne parle pas (ou ne parle plus) le français et qui sera promise au fils de Madeleine-la-Mére.

" L'Américaine s'était mise dans la tête de gagner les Canadiens par le ventre. La partie n'était pas gagnée. [...] Il lui faudrait les gagner un par un, calorie par calorie, glucide par glucide... Le troisième jour, l'Américaine boulangea un pain de mie qui relégua le pain de Madeleine-la-Mére au rang d'infâme galette. La mie de ce pain américain, blanche et nuageuse, caressait les lèvres de Louis-Benjamin comme les ailes d'une colombe. Le quatrième jour, l'Américaine prépara des brioches du carême caramélisées au sucre du pays. "

Madeleine-la-fiancée-américaine est en vie pendant quelques pages, mais son influence est présente tout au long du roman. Ce sont d'ailleurs ses délicieuses recettes qui feront la fortune de Madeleine-sa-petite-fille, celle qui aimait les histoires de Cheval-son-père.

Je suis pas pire pour deviner les punchs. Cette fois-ci, je me suis fait avoir! Je n'avais pas pensé à cette possibilité! Non, je ne vous dirai pas le punch auquel je pense. Lisez ce roman et on en jasera après ;)

Ça semble mélangeant ces histoires de Madeleine qui se croisent, mais je vous rassure, nul besoin de se faire un plan pour se retrouver à travers les personnages.

Le plus difficile dans la lecture de ce roman réside dans son contenant. Je vous explique.

Le contenant

Vous m'avez peut-être entendu vanter le format de certains livres des Éditions Marchand de feuilles. J'adore le format de La femme qui fuit d'Anaïs Barbeau-Lavalette et de Les filles de l'Allemand de Annie-Claude Thériault. Je décris ce format comme un livre de poche de luxe. Ça se tient bien. Ça se transporte bien. Ça se lit bien. J'adore ce format!

La version originale de La fiancée américaine n'est pas sous ce format. C'est une brique de près de 600 pages avec du texte minuscule à peu près impossible à lire avec mon éclairage pré-dodo régulier. Ce n'est pas rapide à lire. Parfois, je lisais 2-3 pages d'un coup et c'était limite déprimant de voir tout ce qu'il me restait encore à lire.

J'ai précisé que je parlais de la version régulière de ce roman parce que je suis tombée sur la version de poche pendant mes recherches. Évidemment, j'avais déjà terminé ma lecture lorsque j'ai découvert un format qui semble corriger les irritants.

Je ne pensais pas recommander un livre de poche un jour. Et pourtant, c'est ma recommandation!

Pour les curieux, l'oeuvre en page couverture est I WAS ALLRIGHT UNTIL I FELL IN LOVE WITH YOU de Kai McCall. C'est pas mal concept avec le roman! Cette oeuvre se retrouve dans le Laissez courir les éléphants de David Usher, dont je vous ai parlé ici.

Ce roman fait partie des Incontournables 2015 et 2016. Cliquez sur les années pour consulter les autres Incontournables.

La fiancée américaine
Eric Dupont
Les Éditions Marchand de feuilles
ISBN-13 :

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