Trois personnages mis en scène après un drame, la disparition d’une femme.
Elle s’est enfuie un beau jour, lassée de cette demeure en laquelle elle avait cru, où elle avait déposé des fragments de son âme de mère adorée, de femme aimée et de belle-mère négligée.
Un enfant, meurtri par la perte de sa maman, marche avec pour seul compagnon, un chien et dans son cœur un patrimoine lourd à porter, sa liberté, un exil imposé. Il déambule dans la forêt et cahin-caha, connaît de nouvelles expériences, s’émerveille de lieux inconnus, marche encore et encore jusqu’à un lieu insolite, la maison de l’à-pic. Il se souvient des mots prononcés par sa mère. Cette maison au panorama si impressionnant qu’on pouvait y voir une ville entière, y faire le vœu d’un avenir meilleur.
Et puis une grand-mère, qui explore les fermes voisines, dans l’espoir d’y trouver des indices afin de mettre en lumière les secrets enfouis et qui affirme tout de go que la vie est ainsi, faite d’habitudes et de train-train qu’il ne faut guère perturber.
Ainsi ils méditent, se posent mille questions qui restent désespérément lettre morte. Et si la disparue avait trouvé le chemin à suivre pour approcher le bonheur, la sérénité ? Et si, sur ce chemin de l’ailleurs, elle nous entendait ? Tout devient chimérique. On se prend à réfléchir tout bas, et notre corps frémit tandis que notre âme tressaute quand nous reviennent les souvenirs de ceux disparus que l’on a aimés. Et si l’on suivait nous aussi ce chemin onirique, peut-être qu’ils nous y attendent sereins et remplis d’un doux bonheur ?
Un roman étrange, porté par une plume poétique et délicate, qui nous désarçonne autant qu’il nous laisse la possibilité d’une réflexion intime sur le deuil, les écorchures de la vie.
L’enfant qui par Jeanne Benameur
Date de parution : 29/04/2017