Non, le point le plus absurde et discutable de la carrière de Spider-Man n'a pas été la controversée Saga du Clone. Ou alors, que dire du retour des parents de Peter Parker, Richard et Mary, dans la vie de leur fils qui se croyait orphelin? C'est en effet dans Amazing Spider-Man #365 que David Michelinie ose l'impensable : les chers disparus ne le sont plus, les revoici! C'est la Tante May qui présente son beau frère et son épouse à un Peter qui n'en croit pas ses yeux. On le comprend.
En fait, ils étaient prisonniers dans un camp, en Russie. Une excuse un peu facile, mais Peter est crédule, et avec lui, tout fonctionne, pourvu qu'on joue sur la corde des sentiments. May est plus méfiante, et elle engage un détective privé pour découvrir si oui ou non ses soupçons sont fondés. Le pire dans cette histoire est que son gentil neveu n'est pas très heureux de cette précaution, et qu'il est prêt à se fâcher tout rouge avec son aïeule qui ose mettre en doute l'identité des revenants!
Nous arrivons à la saga Lifetheft qui débute dans le numéro #365. Aux commandes, toujours les mêmes auteurs, Michelinie et Bagley, qui ont eu tout le temps de semer les indices et de brouiller les pistes. Au point même que Peter finit par croire que sa tante refuse ses parents car elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Lui est totalement sous le charme, et il décide même d'aller leur révéler sa double identité. Spider-Man tombe le masque, mais comme c'est pour la famille, quoi de plus naturel. Sauf que...
... Sauf que à peine Peter est-il parti que le lecteur horrifié s'aperçoit qu'il a commis une grosse bourde! Non, ce ne sont pas ses parents, et on s'en doutait car Micheline l'avait fait souvent comprendre, d'une planche à l'autre. Un plan diabolique est ourdi contre notre tisseur de toile. Cela dit, la fausse maman semble avoir des remords, et trouve tout de même le jeune homme si gentil que finalement...
Spider-Man finit par découvrir le pot aux roses avant qu'il soit trop tard. Ses faux parents sont aux ordres du Caméléon, qui explique au Vautour qu'il s'agit en fait de créatures synthétiques (en gros des robots super bien fichus) programmés pour simuler les émotions et les comportements de vrais être humains. Sérieusement, vous y croyez un instant, vous, en de telles constructions?
Du coup, Spidey se lance à l'attaque. Le Caméléon actionne un mécanisme secret, et voilà que les deux robots reprennent leur véritable aspect, deux monstres techno-organiques qui sont dressés pour éliminer Peter Parker. Mais la maman a tellement bien feint les sentiments qu'en fin de compte elle prend la défense du héros, et finit par mourir des mains du Vautour, tout en complimentant "son fils " et s'en déclarant très fière. Tout cela se termine dans le numéro 388, et on se demande si on hallucine, ou si c'est vraiment réel. Bien des années après, les scénaristes font l'autruche, et préfèrent ne plus évoquer cette période si bizarre et discutable, qui fut à l'époque publiée sur les pages de Strange, la revue mensuelle de Semic. Quelle nostalgie, rien qu'à y repenser. Mais franchement, coté crédibilité, ce ne sera pas la plus belle réussite de la carrière de l'homme araignée!
Morale de l'histoire : ne jamais révéler sa double identité, mon vieux Peter! Si tu t'en étais souvenu à l'époque de Civil War, tu aurais eu moins d'ennuis par la suite...
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