DTPE 3: de Fantin-Latour à Baetens-Chlumsky

De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans, des récits, des essais et des BD. L'été, le temps de relire ou de se rattraper aussi.

DTPE 3: de Fantin-Latour à Baetens-Chlumsky

Henri Fantin-Latour, "La lecture", 1870. (c) Musée Gulbenkian, Lisbonne.


DTPE 3: de Fantin-Latour à Baetens-Chlumsky

Henri Fantin-Latour, "La lecture", 1877. (c) Musée des Beaux-Arts de Lyon.


Curiosité. Henri Fantin-Latour (1836-1904) a peint en 1870 un tableau qu'il a intitulé "La lecture". Il y représente deux jeunes femmes dans un intérieur bourgeois. L'une lit, l'autre écoute. Sept ans après, il reprend le tableau dans une deuxième version, assez différente. On y retrouve les jeunes femmes, celle qui lit et celle qui écoute. Mais on n'en sait pas plus sur le livre choisi et l'atmosphère paraît toujours aussi mystérieuse.
DTPE 3: de Fantin-Latour à Baetens-ChlumskyCes tableaux sont bien sûr des portraits en plus de célébrer la lecture féminine. Sûrement autre chose aussi, mais quoi? Le silence, et... Dans cet espace libre, on aime se projeter, interpréter. C'est ce qu'ont fait Jan Baetens et Milan Chlumsky comme en témoigne leur livre illustré "La lecture" (Les Impressions Nouvelles, 96 pages). A noter que l'éditeur présente les tableaux dans l'ordre inverse de leur chronologie. Le premier, qui se trouve à Lisbonne, se trouve en quatrième de couverture tandis que le second, conservé à Lyon, fait la couverture.
Les variations poétiques des auteurs se glissent dans le sillage creusé par le peintre. Non pour dire ce que Fantin-Latour montre mais pour le porter plus loin. "La lecture" commence par une série de photographies consacrées au feu. Suit la poésie de Jan Baetens qui imagine l'expérience de la lecture présentée dans le tableau et ce qu'elle peut susciter, tout en s'interrogeant sur la place de la lecture dans la vie des femmes. Milan Chlumsky revient alors avec d'autres photos, toujours en noir et blanc mais moins sombres et explorant le mouvement. Le diptyque poésie-image explore superbement le double tableau de Fantin-Latour et invite chacun à se glisser lui aussi dans les espaces laissés nus par le peintre.
Rappel
DTPE 1: "La fissure", Carlos Spottorno et Guillermo Abril (Gallimard bande dessinée).
DTPE 2: "Pour une poignée de degrés", collectif de photographes, Marie Desplechin, Thierry Salomon (Light Motiv).