Green Arrow : Brisé

Green Arrow Brisé couv Eaglemoss

Green Arrow : Brisé, de Jeff Lemire (scénario), Andrea Sorrentino (dessin) et Marcelo Maiolo (couleur), traduit de l’anglais (États-Unis) par Benjamin Rivière, Eaglemoss, 2016 (VO : 2014), 202 pages.

L’histoire

Oliver Queen sait maintenant tout du passé de son père et de la destinée qui lui incombe. Pris dans une guerre entre les différents clans d’Outsiders, il va devoir surmonter sa plus grande crainte : retourner sur l’île qui a bouleversé son existence.

Note : 3/5

Mon humble avis

Vous allez me dire, « mais ça fait super longtemps que tu parlais plus de la collection Eaglemoss ! » – ou pas, parce qu’en vrai, on s’en fiche, mais j’introduis mes chroniques comme je peux. Effectivement, la dernière c’était Superman : Red Son, en septembre dernier… Disons que la collection Eaglemoss commençait à me courir sur le haricot, avec ses retards de livraison, colis perdus, tout ça pour recevoir des livres qui sont finalement pas top, une sélection loin d’être aussi diverse que j’espérais, bref, j’étais pas ravie. J’avais donc besoin de prendre de la distance. Mais dès la préparation de cette chronique je me suis souvenue de l’immondice qu’est cette collection… puisque je n’ai pas trouvé le nom du traducteur, qui n’est crédité nul part. Bon, avec un peu de recherche, comme ce sont les fichiers de compo’ d’Urban, il y a des chances pour que ce soit Benjamin Rivière.

« Oui mais tu râles dans le vent, tu as qu’à arrêter si ça te plaît pas ». Tout à fait, interlocuteur imaginaire. Seulement, pour recontextualiser, les dos des volumes de la collection forment une fresque, je ne pouvais pas arrêter n’importe quand… mais une fois le coude de Wonder Woman arrivé, j’ai résilié illico presto.

Green Arrow : Brisé

En effet, Wonder Woman a besoin d’un volume entier pour son seul coude, c’est dire à quel point elle est badass, et du coup vous comprenez pourquoi j’ai souffert cette collection jusqu’à ce que Diana Prince soit entière – ç’aurait été du blasphème de faire autrement.

Mon coup de gueule terminé, passons au contenu. Ce volume 26 est presque la suite de Machine à tuer, le volume 12 de la collection Eaglemoss, puisque ce dernier réunissait les épisodes #17 à #24 et que Brisé reprend du #26 au 34. Le #25 a dû se perdre dans les méandres de la logique. Vu que ça faisait une petite éternité que j’avais lu les épisodes précédents, le résumé n’a pas été du luxe… mais en même temps c’est surréel de lire autant de rebondissements en quelques paragraphes, on a l’impression de résumer vingt ans de comics.

C’est un peu le soucis de Brisé finalement : enchaîner les rebondissements, parfois tarabiscotés et souvent prévisibles, j’imagine pour garder le lecteur en haleine. Le problème que j’ai avec ce genre de stratégie c’est que ça m’empêche de m’attacher aux personnages et de rentrer dans l’histoire, j’ai l’impression d’être trimballée dans tous les sens sans qu’on ne me laisse de répit. Ce qui me conforte dans l’idée que Jeff Lemire peut vraiment exprimer tout son potentiel dans des comics indés, et pas dans ce genre de contexte.

On retrouve Oliver qui a bien l’intention de combattre les Outcasts, de combattre Komodo et se venger de lui, éventuellement de retrouver la flèche sacrée qui ferait de lui le chef du clan de la flèche. D’autres obstacles et découvertes « imprévues » (pas besoin d’être Batman pour les voir arriver à des kilomètres) vont joncher son chemin et perturber sa progression. On voit un peu plus d’Emiko également, la demi-sœur d’Oliver, puisqu’elle est issue de l’union adultère de papa Queen et Shado. Je ne sais pas du tout où en est la série Green Arrow, si Emiko existe toujours dans la continuité actuelle, si elle est dans les parages… mais j’ai soudain très envie qu’elle rencontre Damian Wayne. Parce que ce serait vraiment explosif. Je ne saurais dire lequel de ces enfants élevés comme des assassins est le plus teigneux.

Autrement, j’aime beaucoup les dessins d’Andrea Sorrentino au long du livre… sauf quand il tente des choses un peu extravagantes du style « je vais dessiner une scène mais au lieu d’utiliser des cases comme cadre, je vais remplir des lettres… qui formeront des onomatopées ». Alors, ce même style est utilisé pour des couvertures et c’est splendide. Mais pour les scènes d’action ? C’est illisible et ça donne mal aux yeux. Bien tenté, mais de fois il vaut mieux rester sur des classiques…

Une histoire sympathique donc, mais rien de bien exceptionnel.


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