*coup de cœur* <3
Coup de cœur, mais un gros, je viens de lire un livre que je n’oublierai pas. J’ai un pincement au cœur à l’idée de laisser voguer les personnages vers d’autres lieux.
Quel magnifique et grand auteur qu’est Luca Di Fulvio. Vous avez déjà eu cette sensation en lisant un chapitre que vous alliez adorer le livre ? Ça été mon vas avec Les enfants de Venise. Je l’ai aimé, ressenti, vécu jusqu’au bout.
Me voilà embarquée en 1515, en Italie, de Rome à Venise et à Mestre. Isacco désire emmener sa fille Giuditta à Venise, ville réputée plus cosmopolite et accueillante pour les juifs même s’ils doivent porter une calotte jaune, il veut une vie meilleure pour sa fille. Au même moment nous suivons Mercurio, Zolfo et Benedetta, 3 orphelins, 3 laissés pour compte, abusés, battus et s’étant évadés de leurs bourreaux, prêtres et hommes escrocs, faisant travailler des enfants comme des esclaves. Ce trio vit dans les égouts de Rome, vit de petites escroqueries. Un jour, ils sont obligés de fuir Rome et se retrouvent sur le même chemin que Giuiditta et Isacco.
En lisant ce livre, vous n’oublierez jamais Mercuro, comme j’ai aimé ce garçon, ce garçon qui s’est forgé une carapace, mais qui a un tel besoin d’amour maternel et qui en donne tellement. Capable du pire, mais en ayant toujours un sens de l’honneur et de la justice et ne commettant ces méfaits que pour survivre et aider ceux qu’il aime. Impossible d’oublier l’amour naissant entre Giuiditta et Mercuro, d’un seul regard ils deviendront fous amoureux alors même qu’ils sont trop jeunes pour pourvoir mettre un mot sur cette sensation qu’ils ressentent. Nous lecteurs nous le sentons, Luca Di Fulvio avec ses mots faits que les paillons dans le ventre le cœur qui s’accélère nous le vivons vraiment. Nous allons les suivre chacun de leur côté, essayant sans cesse de se retrouver et devant surmonter tellement d’épreuves pour pouvoir vraiment vivre pleinement leur amour. La religion l’un chrétien l’autre juif, les escroqueries, la vie à Venise qui n’est pas la terre de promesse tant espérée. Corruption de l’état et de l’église, ruelles nauséabondes des laissés pour compte et quartier riche des nobles. La haine des juifs qui montent de plus en plus, Mercuro qui s’associe un homme dangereux, mais malgré tout qui parviendra à vous surprendre.
Luca Di Fulvio vous prend par la main et vous emmène dans ces plazas, ces ruelles, l’arsenal cette ville dans la ville là où les armateurs font construire leur navire. Vous sentez les odeurs saumâtres des canaux asséchés ou la ville où à cette époque l’égouttage n’existe pas encore. Vous visitez les marchés aux poissons, les palais papaux, les châteaux, le castello lieu sordide où l’état à rassemblé les prostituées elles aussi stigmatisées en devant porter un foulard jaune.
Il a une écriture magistrale, très visuelle, qui décrit aussi bien les lieux que les personnages. J’ai adoré Anna, j’aurais voulu donner la main à l’un de ces enfants de Venise. Venise était là devant mes yeux. J’ai aussi adoré tout en le craignant Scarabello, il y a aussi Shimon qui ne vit plus que pour se venger, le capitaine Lanzafame revenu « détruit » de la guerre après de Marignan. Car oui en plus d’écrire une fiction l’auteure prend le temps de vous narrer des faits historiques sans que cela soit long. Il vous décrit l’Italie du 16e siècle avec l’antisémitisme déjà présent et qui moi, m’a profondément choquée, le fanatisme religieux, les prêtres tout puissants à cette époque et abjects avec ceux qu’ils sont censés aider, la corruption et l’escroquerie règnent en maître autant dans les bas quartiers que chez les « grands » vous rencontrerez un prince fou, un moine dangereux et complètement givré qui m’ont fait vraiment peur à certain moment.
Mon cœur mon pauvre cœur a venu des montagnes russes émotionnelles, j’ai pleuré, j’ai pesté j’ai arrêté de respirer, j’ai bouché mon nez, j’ai ri. À chaque chapitre vous ne savez pas à quelle sauce Luca Di Fulvio va vous « manger » J’ai eu peur pour mes protégés oui je les ai adoptés tous, j’ai hait et craint, j’ai hurlé de souffrance, et serré les dents devant tant d’injustices. Quel talent oui je me répète, mais c’est rare qu’un livre de 800 pages n’ait aucune longueur, il y a plein de rebondissements, des horreurs, des cruautés, mais aussi l’amour le vrai et pur.
Il vous raconte l’histoire des plus pauvres qui sont en fait les vrais nobles. Il y a aussi j’ai trouvé un petit quelque chose de « La comedia del Arte » avec Mercuro et ses déguisements, plus d’un m’a surpris et l’auteur m’a fait tomber dans le panneau a un passage du roman.
Mercuro le voleur à la tire ne pourra pas faire autrement que vous ravir votre cœur, de même que tous les orphelins rencontrés dans ce roman. Je n’oublierai jamais Giuiditta et Mercuro, ces 2 êtres aux cœurs purs ni les moindres des protagonistes rencontrés pas même le chien de Zuan, Mosè.
C’est un livre sur l’amour capable de surmonter toutes les barricades, de l’amour maudit et interdit. De femmes en manque d’enfants et d’enfant en manque de mère. Un livre pour sur des protagonistes qui ne désirent rien de plus que la liberté, liberté d’être et de penser de vivre tout simplement. Un roman sur les inégalités, sur la jalousie qui mène à la haine et fait d’un cœur « pur » un être horrible, rongé par les mauvais sentiments qui l’habitent.
Je pourrais parler des heures de ce livre, si riche, si profond, tellement beau et dur aussi. Lisez Luca Di Fulvio et vous comprendrez mon respect et mon amour pour cet auteur. Il vous dit tout et je n’en ai pourtant pas eu assez c’est dire...
Quelques extraits qui m’ont particulièrement marqué. Il y en a d’autres mon livres est plein de post-it, mais ces 3-là sont très représentatifs du livre et je les trouve tellement juste.
« La vie est simple. Quand elle devient compliquée, ça veut dire qu’on se trompe quelque part. Ne l’oublie jamais. Si la vie devient compliquée, c’est parce que c’est nous qui la compliquons. Le bonheur et la souffrance, le désespoir et l’amour sont simples. Il n’y a rien de difficile, »
« Les hommes qui se fixent un but facile... l’atteignent vite. Arrivés là, ils s’assoient... et ils meurent : ils restent là, sans bouger, pendant toute leur ennuyeuse vie. »
« L’amour nourrit et engraisse. La haine consume et creuse. L’amour enrichit, la haine soustrait »
Les enfants de Venise de Luca Di Fulvio - Roman historique - 797 pages, 23€ - Édite par Slatkine et Cie - Paru le 4 mai 2017
Coup de cœur, mais un gros, je viens de lire un livre que je n’oublierai pas. J’ai un pincement au cœur à l’idée de laisser voguer les personnages vers d’autres lieux.
Quel magnifique et grand auteur qu’est Luca Di Fulvio. Vous avez déjà eu cette sensation en lisant un chapitre que vous alliez adorer le livre ? Ça été mon vas avec Les enfants de Venise. Je l’ai aimé, ressenti, vécu jusqu’au bout.
Me voilà embarquée en 1515, en Italie, de Rome à Venise et à Mestre. Isacco désire emmener sa fille Giuditta à Venise, ville réputée plus cosmopolite et accueillante pour les juifs même s’ils doivent porter une calotte jaune, il veut une vie meilleure pour sa fille. Au même moment nous suivons Mercurio, Zolfo et Benedetta, 3 orphelins, 3 laissés pour compte, abusés, battus et s’étant évadés de leurs bourreaux, prêtres et hommes escrocs, faisant travailler des enfants comme des esclaves. Ce trio vit dans les égouts de Rome, vit de petites escroqueries. Un jour, ils sont obligés de fuir Rome et se retrouvent sur le même chemin que Giuiditta et Isacco.
En lisant ce livre, vous n’oublierez jamais Mercuro, comme j’ai aimé ce garçon, ce garçon qui s’est forgé une carapace, mais qui a un tel besoin d’amour maternel et qui en donne tellement. Capable du pire, mais en ayant toujours un sens de l’honneur et de la justice et ne commettant ces méfaits que pour survivre et aider ceux qu’il aime. Impossible d’oublier l’amour naissant entre Giuiditta et Mercuro, d’un seul regard ils deviendront fous amoureux alors même qu’ils sont trop jeunes pour pourvoir mettre un mot sur cette sensation qu’ils ressentent. Nous lecteurs nous le sentons, Luca Di Fulvio avec ses mots faits que les paillons dans le ventre le cœur qui s’accélère nous le vivons vraiment. Nous allons les suivre chacun de leur côté, essayant sans cesse de se retrouver et devant surmonter tellement d’épreuves pour pouvoir vraiment vivre pleinement leur amour. La religion l’un chrétien l’autre juif, les escroqueries, la vie à Venise qui n’est pas la terre de promesse tant espérée. Corruption de l’état et de l’église, ruelles nauséabondes des laissés pour compte et quartier riche des nobles. La haine des juifs qui montent de plus en plus, Mercuro qui s’associe un homme dangereux, mais malgré tout qui parviendra à vous surprendre.
Luca Di Fulvio vous prend par la main et vous emmène dans ces plazas, ces ruelles, l’arsenal cette ville dans la ville là où les armateurs font construire leur navire. Vous sentez les odeurs saumâtres des canaux asséchés ou la ville où à cette époque l’égouttage n’existe pas encore. Vous visitez les marchés aux poissons, les palais papaux, les châteaux, le castello lieu sordide où l’état à rassemblé les prostituées elles aussi stigmatisées en devant porter un foulard jaune.
Il a une écriture magistrale, très visuelle, qui décrit aussi bien les lieux que les personnages. J’ai adoré Anna, j’aurais voulu donner la main à l’un de ces enfants de Venise. Venise était là devant mes yeux. J’ai aussi adoré tout en le craignant Scarabello, il y a aussi Shimon qui ne vit plus que pour se venger, le capitaine Lanzafame revenu « détruit » de la guerre après de Marignan. Car oui en plus d’écrire une fiction l’auteure prend le temps de vous narrer des faits historiques sans que cela soit long. Il vous décrit l’Italie du 16e siècle avec l’antisémitisme déjà présent et qui moi, m’a profondément choquée, le fanatisme religieux, les prêtres tout puissants à cette époque et abjects avec ceux qu’ils sont censés aider, la corruption et l’escroquerie règnent en maître autant dans les bas quartiers que chez les « grands » vous rencontrerez un prince fou, un moine dangereux et complètement givré qui m’ont fait vraiment peur à certain moment.
Mon cœur mon pauvre cœur a venu des montagnes russes émotionnelles, j’ai pleuré, j’ai pesté j’ai arrêté de respirer, j’ai bouché mon nez, j’ai ri. À chaque chapitre vous ne savez pas à quelle sauce Luca Di Fulvio va vous « manger » J’ai eu peur pour mes protégés oui je les ai adoptés tous, j’ai hait et craint, j’ai hurlé de souffrance, et serré les dents devant tant d’injustices. Quel talent oui je me répète, mais c’est rare qu’un livre de 800 pages n’ait aucune longueur, il y a plein de rebondissements, des horreurs, des cruautés, mais aussi l’amour le vrai et pur.
Il vous raconte l’histoire des plus pauvres qui sont en fait les vrais nobles. Il y a aussi j’ai trouvé un petit quelque chose de « La comedia del Arte » avec Mercuro et ses déguisements, plus d’un m’a surpris et l’auteur m’a fait tomber dans le panneau a un passage du roman.
Mercuro le voleur à la tire ne pourra pas faire autrement que vous ravir votre cœur, de même que tous les orphelins rencontrés dans ce roman. Je n’oublierai jamais Giuiditta et Mercuro, ces 2 êtres aux cœurs purs ni les moindres des protagonistes rencontrés pas même le chien de Zuan, Mosè.
C’est un livre sur l’amour capable de surmonter toutes les barricades, de l’amour maudit et interdit. De femmes en manque d’enfants et d’enfant en manque de mère. Un livre pour sur des protagonistes qui ne désirent rien de plus que la liberté, liberté d’être et de penser de vivre tout simplement. Un roman sur les inégalités, sur la jalousie qui mène à la haine et fait d’un cœur « pur » un être horrible, rongé par les mauvais sentiments qui l’habitent.
Je pourrais parler des heures de ce livre, si riche, si profond, tellement beau et dur aussi. Lisez Luca Di Fulvio et vous comprendrez mon respect et mon amour pour cet auteur. Il vous dit tout et je n’en ai pourtant pas eu assez c’est dire...
Quelques extraits qui m’ont particulièrement marqué. Il y en a d’autres mon livres est plein de post-it, mais ces 3-là sont très représentatifs du livre et je les trouve tellement juste.
« La vie est simple. Quand elle devient compliquée, ça veut dire qu’on se trompe quelque part. Ne l’oublie jamais. Si la vie devient compliquée, c’est parce que c’est nous qui la compliquons. Le bonheur et la souffrance, le désespoir et l’amour sont simples. Il n’y a rien de difficile, »
« Les hommes qui se fixent un but facile... l’atteignent vite. Arrivés là, ils s’assoient... et ils meurent : ils restent là, sans bouger, pendant toute leur ennuyeuse vie. »
« L’amour nourrit et engraisse. La haine consume et creuse. L’amour enrichit, la haine soustrait »
Les enfants de Venise de Luca Di Fulvio - Roman historique - 797 pages, 23€ - Édite par Slatkine et Cie - Paru le 4 mai 2017