"Ton rôle, c’est de nous aider à nous aimer et à aimer. Tu es un passeur..."
Sullivan Michel
156 pages
Éditions Albin Michel (2017)
Collection Ma Next Romance
« À trente-trois ans, il avait parfois le sentiment de s’ennuyer. Sa vie était faite. Un boulot sur des rails à l’INRA, de la thune et une jolie nana prof de bio. Il ne lui restait plus qu’à se laisser porter, attendre doucement la fin du film. Tout cela semblait bien loin de ses rêves d’ado. Pour se donner le change, il traînait souvent le soir, recherchant de nouvelles rencontres, le sexe sans lendemain, les filles qu’on baise au fond d’une bagnole et dont on oublie aussitôt le visage. Ces soirs-là, il se sentait chasseur avec les belles poussées d’adrénaline qui vont avec. Sa femme, qui travaillait à Toulouse, y restait la moitié de la semaine au domicile de ses parents. Ça lui laissait du temps pour de petits extras.
Au début, cela avait été comme de petites bulles d’oxygène. Mais plus ça allait, plus il en avait besoin. Rien d’autre ne lui donnait autant le sentiment d’être vivant. Il n’aurait pas supporté qu’on dise de lui qu’il était malheureux. Au contraire, il se voulait quelqu’un de parfaitement équilibré, à l’aise dans sa vie. Il manquait parfois d’air, c’est tout ! »
Mon avis :
Hugo, trentenaire en couple, trouve du plaisir en s'octroyant de bons moments en compagnie de femmes qu’il ne connaît pas, des aventures sans lendemain qu’il oublie aussitôt. Sa compagne étant souvent absente à cause de son emploi, il sort régulièrement traquer un nouvelle proie. Mais Hugo est particulièrement attiré par Nina, une jeune femme d’une vingtaine d’années au look décalé menant une vie de bohème qu’il croise souvent au Cristal Bar. Elle ne passe pas inaperçue, mène une vie dissolue dans l’alcool et est totalement à l’opposé de ce qu’il a l’habitude de fréquenter. Et cela lui plaît. Hugo est un homme plutôt classique, sportif et qui gagne bien sa vie. Mais il semble avoir perdu le goût de la vie qu’il ne parvient à toucher qu’à travers ses relations éphémères. Son père au seuil de la mort est pour lui un rappel constant que la vie est courte : il s’interroge sur son existence, ses idéaux qu’il a laissé tomber pour entrer dans la vie active. Au contact de Nina, il retrouve cette légèreté, ce petit quelque chose qui lui manquait jusque là et qui lui faisait défaut. Alors que sa relation prend un nouveau tournant et devient plus sérieuse, Hugo réapprend à vivre au jour le jour, appréciant le temps à sa juste valeur et en renouant avec ses anciennes passions. Le passeur n’est pas un récit très long, mais il faut un peu de temps pour entrer dans l’intrigue. La plume de l’auteur apporte quelque chose de particulier au récit : elle est acerbe, plus dure et mordante que ce que j’ai l’habitude de parcourir. L’auteur ne prend pas de détours pour exprimer une idée et va droit au but, utilisant parfois un langage particulièrement cru lors des rapprochements de nos protagonistes. Michel Sullivan nous offre des personnages loin des clichés habituels et une romance plutôt atypique. Si la relation entre Nina et Hugo est assez particulière, la différence d’âge, de cultures et de milieux de vie étant plutôt marquée, ils s’abandonnent à ce lien naissant entre eux. Ils viennent de deux univers totalement à l’opposé l’un de l’autre, l’une aime faire la fête toute la nuit et s’oublier dans l’alcool tandis que l’autre apprécie le calme de la nature et peut passer des heures à observer les oiseaux. Mais, leurs âmes égarées et fatiguées semblent s’entendre. Ils ont ce petit quelque chose qui les rapproche et rend leur histoire appréciable, un besoin de combler une certaine solitude. Hugo nous montre également à travers cette aventure avec Nina une autre facette de l’amour, celle qui nous permet de nous construire, de se découvrir et d’avancer dans la vie. Au final, cette lecture, bien qu’inhabituelle, nous emmène à réfléchir sur notre vie, sur ces histoires de passages qui nous permettent d’avancer.
★★★☆☆StéphanieMichel Sullivan a vécu la majeure partie de sa jeunesse au Québec, près du lac Saint Jean. Au moment du divorce de ses parents, il a suivi sa mère, chanteuse d'opéra, en France. Afin de gagner sa vie, il s'est alors mis à composer des chansons et est rapidement devenu un parolier à succès. Le passeur est son premier roman, dont il ne cache pas les accents autobiographiques.
Sullivan Michel
156 pages
Éditions Albin Michel (2017)
Collection Ma Next Romance
« Nous les nanas, on est souvent comme Jonathan le goéland. On a peur de s'envoler. Ton rôle, c'est de nous aider à s'aimer et à aimer. Tu es un passeur... Tu es là pour nous apprendre à ouvrir les ailes. »Extrait :
Hugo, la trentaine, scientifique désabusé, tombe fou amoureux de Nina, 23 ans, une blonde explosive. Qui est le plus écorché des deux ?
L'amour est fatal : il peut vous sauver ou vous perdre. Hugo arrivera-t-il à garder Nina ?
« À trente-trois ans, il avait parfois le sentiment de s’ennuyer. Sa vie était faite. Un boulot sur des rails à l’INRA, de la thune et une jolie nana prof de bio. Il ne lui restait plus qu’à se laisser porter, attendre doucement la fin du film. Tout cela semblait bien loin de ses rêves d’ado. Pour se donner le change, il traînait souvent le soir, recherchant de nouvelles rencontres, le sexe sans lendemain, les filles qu’on baise au fond d’une bagnole et dont on oublie aussitôt le visage. Ces soirs-là, il se sentait chasseur avec les belles poussées d’adrénaline qui vont avec. Sa femme, qui travaillait à Toulouse, y restait la moitié de la semaine au domicile de ses parents. Ça lui laissait du temps pour de petits extras.
Au début, cela avait été comme de petites bulles d’oxygène. Mais plus ça allait, plus il en avait besoin. Rien d’autre ne lui donnait autant le sentiment d’être vivant. Il n’aurait pas supporté qu’on dise de lui qu’il était malheureux. Au contraire, il se voulait quelqu’un de parfaitement équilibré, à l’aise dans sa vie. Il manquait parfois d’air, c’est tout ! »
Mon avis :
Hugo, trentenaire en couple, trouve du plaisir en s'octroyant de bons moments en compagnie de femmes qu’il ne connaît pas, des aventures sans lendemain qu’il oublie aussitôt. Sa compagne étant souvent absente à cause de son emploi, il sort régulièrement traquer un nouvelle proie. Mais Hugo est particulièrement attiré par Nina, une jeune femme d’une vingtaine d’années au look décalé menant une vie de bohème qu’il croise souvent au Cristal Bar. Elle ne passe pas inaperçue, mène une vie dissolue dans l’alcool et est totalement à l’opposé de ce qu’il a l’habitude de fréquenter. Et cela lui plaît. Hugo est un homme plutôt classique, sportif et qui gagne bien sa vie. Mais il semble avoir perdu le goût de la vie qu’il ne parvient à toucher qu’à travers ses relations éphémères. Son père au seuil de la mort est pour lui un rappel constant que la vie est courte : il s’interroge sur son existence, ses idéaux qu’il a laissé tomber pour entrer dans la vie active. Au contact de Nina, il retrouve cette légèreté, ce petit quelque chose qui lui manquait jusque là et qui lui faisait défaut. Alors que sa relation prend un nouveau tournant et devient plus sérieuse, Hugo réapprend à vivre au jour le jour, appréciant le temps à sa juste valeur et en renouant avec ses anciennes passions. Le passeur n’est pas un récit très long, mais il faut un peu de temps pour entrer dans l’intrigue. La plume de l’auteur apporte quelque chose de particulier au récit : elle est acerbe, plus dure et mordante que ce que j’ai l’habitude de parcourir. L’auteur ne prend pas de détours pour exprimer une idée et va droit au but, utilisant parfois un langage particulièrement cru lors des rapprochements de nos protagonistes. Michel Sullivan nous offre des personnages loin des clichés habituels et une romance plutôt atypique. Si la relation entre Nina et Hugo est assez particulière, la différence d’âge, de cultures et de milieux de vie étant plutôt marquée, ils s’abandonnent à ce lien naissant entre eux. Ils viennent de deux univers totalement à l’opposé l’un de l’autre, l’une aime faire la fête toute la nuit et s’oublier dans l’alcool tandis que l’autre apprécie le calme de la nature et peut passer des heures à observer les oiseaux. Mais, leurs âmes égarées et fatiguées semblent s’entendre. Ils ont ce petit quelque chose qui les rapproche et rend leur histoire appréciable, un besoin de combler une certaine solitude. Hugo nous montre également à travers cette aventure avec Nina une autre facette de l’amour, celle qui nous permet de nous construire, de se découvrir et d’avancer dans la vie. Au final, cette lecture, bien qu’inhabituelle, nous emmène à réfléchir sur notre vie, sur ces histoires de passages qui nous permettent d’avancer.
★★★☆☆StéphanieMichel Sullivan a vécu la majeure partie de sa jeunesse au Québec, près du lac Saint Jean. Au moment du divorce de ses parents, il a suivi sa mère, chanteuse d'opéra, en France. Afin de gagner sa vie, il s'est alors mis à composer des chansons et est rapidement devenu un parolier à succès. Le passeur est son premier roman, dont il ne cache pas les accents autobiographiques.