[Chronique] Des femmes remarquables - Barbara Pym

Par Kerry Legres @KerryLegres

Dans la veine de La Ferme de cousine Judith (Belfond Vintage, 2016) et des Aventures de Cluny Brown de Margery Sharp (Belfond Vintage, 2015), Des femmes remarquables, aussi drôle que savoureux, compte parmi les meilleures comédies anglaises. Avec sa bouilloire à la main et son oreille compatissante, Mildred Lathbury est l'incarnation même de la chic fille. Mais l'arrivée d'un couple de jeunes mariés dans son immeuble va bouleverser sa vie bien ordonnée...

Londres, dans les années 1950. Mildred Lathbury, jeune femme célibataire au quotidien partagé entre la vie de la paroisse et les tâches domestiques, voit son existence bouleversée lorsque débarque dans son immeuble une fougueuse anthropologue au bras d'un très bel homme...
Je laissai Dora poursuivre, mais sans réellement lui prêter l'oreille car je connaissais l'opinion que nourrissait Dora à l'égard de miss Protheroe et de tout précepte religieux. Nous nous étions souvent querellées autrefois à ce sujet. Je me demandais comment elle pouvait gâcher autant d'énergie à lutter pour une vétille telle que le port du chapeau à l'office ; puis je me dis qu'après tout, la vie se réduisait, pour la plupart d'entre nous, à des détails de cet ordre : les petits désagréments plus que les grandes tragédies, les dérisoires petites envies plus que les grands renoncements et les tragiques passions amoureuses de l'histoire ou des romans.

Un roman vintage so british !

Des femmes remarquables est un roman classique de la littérature anglaise publié pour la première fois en 1952. Donc si vous aimez les romans vintage et l'humour so british, ce roman est fait pour vous ! Amateurs de cynisme et de tragique, vous y trouverez également votre compte.

J'avais très hâte de le découvrir, mais je n'ai pas autant apprécié que je l'aurais souhaité. J'ai, certes, passé un bon moment avec cette lecture, mais elle ne m'a pas transcendée non plus. Je ne sais pas ce qui n'a pas marché avec moi, mais jusqu'aux dernières pages, je me suis demandé quel était le but et l'intérêt d'une telle histoire.

Je pensais vraiment adorer, mais non, je n'ai saisi ni l'humour (même si j'ai parfois souri) ni l'objectif de cette lecture. Peut-être servait-elle uniquement à passer un moment de détente ? Mais honnêtement, je suis passée à côté de cette lecture.

Le lecteur suit la vie d'une femme nommée Mildred dans les années 1950. Vieille fille ne sachant ni s'il s'agit là d'un bonheur ou d'un malheur, elle vit seule dans un appartement, mais doit partager la salle de bain avec ses voisins, et plus précisément de nouveaux voisins qui vont totalement changer sa petite routine. Plus que l'église et les paroissiens, elle va maintenant fréquenter des anthropologues et leurs conférences.

Forme qui prend le pas sur le fond

Si le roman ne m'a pas totalement convaincu, c'est sans doute pour son manque d'action. Le roman est à l'image d'une vieille fille, plat, monotone et racontant la vie quotidienne et les cancans de voisinage. Rien de bien transcendant pourtant ça a malgré tout quelque chose de tragique. Surtout quand on pense à Mildred qui va vite revenir à sa vie banale, de croyante modèle.

En cela, il est vrai que c'est réussi, la forme et le fond coïncident à merveille, et ce n'est pas une critique que j'émets, au contraire j'aime quand les deux s'accordent, mais c'est toujours mieux quand les deux m'enchantent.

Si le fond ne m'a pas émerveillé, la plume de l'auteure si. Elle est piquante et cynique à souhait. A plusieurs reprises, j'ai eu le sourire aux lèvres même si comme je l'ai dit plus haut, l'humour ne m'a pas totalement touché.

Les personnages quelque peu fantasques et parfois associés à ce jeu d'écriture et de dialogues permettent vraiment d'apprécier la lecture même si elle ne revêt pas d'un grand intérêt. Personnellement, j'ai adoré ça, et ça m'a permis de terminer cette lecture sans aucune difficulté.

Plus que pour l'intrigue, ce roman est à déguster pour son côté décalé, son analyse de la classe moyenne britannique d'après-guerre et pour ses personnages atypiques.

Un roman so british sur lequel mon avis est mitigé, mais que je ne peux que recommander aux amateurs de vintage !

Merci à Claire des éditions Belfond pour l'envoi de ce service-presse.

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