La toute jeune Petronella, fille d'une noble famille désargentée, a fait un très beau mariage, en épousant Johannes Brandt, un richissime marchand. Elle débarque de son village pour s'installer à Amsterdam dans le quartier du Herengracht, celui du "canal des Seigneurs" qui abrite les plus opulentes résidences d'Amsterdam. Elle y reçoit pourtant un accueil glacé de la part de son austère belle-soeur, et les absences répétées de son nouvel époux la désorientent. Ce dernier, pour se faire pardonner autant que pour marquer son nouveau statut social, lui offre une sublime maison de poupées reproduisant en miniature leur propre demeure.
Sur cette période qui a beaucoup inspiré les romanciers, certains côtés (profondeur et finesse des personnages, intensité trouble de la relation entre la servante et le maître) m'avaient fait préférer La jeune fille à la perle (j'avais trouvé en revanche les autres romans de Tracy Chevalier un peu décevants). Mais le roman de Jessie Burton révèle un immense travail débouchant sur une reconstitution historique fidèle, et un réel talent de conteuse, qui en font une lecture très plaisante, sur laquelle plane l'ombre d'un miniaturiste qui ne révèle pas tous ses secrets.