Thomas est pris dans une aventure qui le sort de sa vie routinière de banlieusard londonien. Le voilà rapidement intégré à une bande d'amis qui vont de bringue en bringue, tout en dégustant quantité de Britannia, une bière brune créée spécialement pour l'occasion, et force vodka. Il entretient un béguin avec une exquise hôtesse belge, tout en développant de cordiales relations avec Chersky, un journaliste soviétique chargé de la propagande russe, et fréquente Emily, une américaine excentrique et délurée jouant les fausses ménagères dans le pavillon américain.
Jonathan Coe déploie ici son talent comme jamais. La parodie de roman d'espionnage est savoureuse, et le sens très sûr de dialogue de Coe donne lieu à des échanges ciselés, drôlissimes, et empreints d'un délicieux humour britannique - on verrait d'ailleurs très bien une adaptation cinématographique. Mais Jonathan Coe ne serait pas Jonathan Coe sans cette tonalité mélancolique - qui habite particulièrement la seconde moitié du roman, avec des héros touchants qui n'en finissent pas de rater leur vie et de le regretter amèrement.
Un roman exceptionnellement réussi !