Après la lecture d'Eva, qui m'avait laissé assez insensible, et de California girls, que j'avais dévoré, j'étais curieuse de me replonger dans la prose de Simon Liberati. C'est chose faite grâce à Net Galley, et la découverte des Rameaux noirs (vous en saurez davantage demain), et des Violettes de l'avenue Foch, dont je vous parle aujourd'hui.
Libres pensées...
Les violettes de l'avenue Foch est un recueil de chroniques écrites par Simon Liberati, une succession de portraits et d'anecdotes, de recherches, de pensées. On rencontre, pêle-mêle, Marisa Berenson, Carla Bruni, Naomi Campbell, Patty Hearst (qui fait l'objet d'un roman de Lola Lafon, Mercy, Mary, Patty, paraissant également à l'occasion de cette rentrée littéraire), mais aussi Oscar Wilde, Francis Ford Coppola... Et, bien entendu, Eva, qui n'est jamais loin, et constitue toujours une figure, si ce n'est centrale, pour le moins périphérique à ce qui est relaté.
Ces rencontres se déroulent entre 2013 et 2017, et pourtant, certains des portraits livrés ont comme une apparence patinée, une allure vintage qui donne le sentiment que l'époque convoquée remonte à bien plus longtemps, que les personnages que l'on croise sont des créatures mythiques d'une période presque révolue. L'auteur lui-même se présente comme le dernier des décadents, et les allers et retours entre l'époque actuelle et les décennies précédentes, à travers des souvenirs, des histoires, des faits divers, créent des passerelles, mettant en regard une ère brillante, excitante, riche, figée dans le temps, et un quotidien qui se fait, à travers les lieux et les personnes vieillissantes ou disparues, un triste écho de cet antan exaltant.
J'ai pris plaisir à retrouver la prose de Simon Liberati, apprécié ses références et réflexions fourmillantes, que la lecture des Rameaux noirs est venue compléter avec cohérence.
Peu familière avec certains des personnages évoqués, il s'est avéré précieux de mener mes propres recherches pour mettre en perspective le témoignage apporté par l'auteur, et cela a pu renforcer le sentiment que le roman s'adressait de manière privilégiée aux lecteurs ayant vécu l'époque qui apparaît, dans le livre, comme une sorte d'âge d'or auquel il est souvent fait référence (la jeunesse de l'auteur, in fine).
Néanmoins, il reste intéressant de se perdre entre les lignes du recueil, et de découvrir le monde dont Liberati nous ouvre les portes.
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Longtemps, j'ai eu peur des témoins. Par timidité, je n'osais pas appeler les gens, je craignais de me faire rabrouer, j'étais fier. L'âge m'a ôté mes scrupules. Je joue à celui que je rêvais d'être enfant, un détective privé."
"L'usage qu'en fait PLT me rappelle à quel point il faut atténuer le réel pour qu'il s'intègre à nos fantaisies. Notre travail n'est pas d'embellir mais d'estomper. La vraie vie sonnant souvent plus faux que la littérature."
"Lointaine descendante de ces fées maléfique chères à la littérature décadente, l'archétype de la femme fatale fut la "vamp". Ce diminutif de vampire s'appliquait dès les années 1910 à une catégorie d'actrices de cinéma, que ses attributs désigneraient aujourd'hui comme "gothique"."
"Les bons livres le sont dès le début, trente pages suffisent. Parfois moins. A la première lecture rapide, inattentive, méfiante, d'un auteur contemporain que je ne connais pas, surtout un manuscrit, je reste le lecteur que j'étais à dix-huit ans. Capable de décrocher mon attention d'une minute à l'autre si ce que je vois me déplaît."
"J'aime les monstres. Un être humain ne compte jamais tant que lorsqu'il est monstrueux, c'est-à-dire spectaculaire, drôle et dénué de principes moraux. Je pardonne tous les travers à une femme, un homme ou un animal si la créature en question me charme par son aplomb, sa mauvaise foi ou ses excentricités."
Note finale2/5
Libres pensées...
Les violettes de l'avenue Foch est un recueil de chroniques écrites par Simon Liberati, une succession de portraits et d'anecdotes, de recherches, de pensées. On rencontre, pêle-mêle, Marisa Berenson, Carla Bruni, Naomi Campbell, Patty Hearst (qui fait l'objet d'un roman de Lola Lafon, Mercy, Mary, Patty, paraissant également à l'occasion de cette rentrée littéraire), mais aussi Oscar Wilde, Francis Ford Coppola... Et, bien entendu, Eva, qui n'est jamais loin, et constitue toujours une figure, si ce n'est centrale, pour le moins périphérique à ce qui est relaté.
Ces rencontres se déroulent entre 2013 et 2017, et pourtant, certains des portraits livrés ont comme une apparence patinée, une allure vintage qui donne le sentiment que l'époque convoquée remonte à bien plus longtemps, que les personnages que l'on croise sont des créatures mythiques d'une période presque révolue. L'auteur lui-même se présente comme le dernier des décadents, et les allers et retours entre l'époque actuelle et les décennies précédentes, à travers des souvenirs, des histoires, des faits divers, créent des passerelles, mettant en regard une ère brillante, excitante, riche, figée dans le temps, et un quotidien qui se fait, à travers les lieux et les personnes vieillissantes ou disparues, un triste écho de cet antan exaltant.
J'ai pris plaisir à retrouver la prose de Simon Liberati, apprécié ses références et réflexions fourmillantes, que la lecture des Rameaux noirs est venue compléter avec cohérence.
Peu familière avec certains des personnages évoqués, il s'est avéré précieux de mener mes propres recherches pour mettre en perspective le témoignage apporté par l'auteur, et cela a pu renforcer le sentiment que le roman s'adressait de manière privilégiée aux lecteurs ayant vécu l'époque qui apparaît, dans le livre, comme une sorte d'âge d'or auquel il est souvent fait référence (la jeunesse de l'auteur, in fine).
Néanmoins, il reste intéressant de se perdre entre les lignes du recueil, et de découvrir le monde dont Liberati nous ouvre les portes.
Pour vous si...
- Vous avez un petit côté rétro ;
- Vous ne manqueriez pour rien au monde les frasques de Simon.
Morceaux choisis
"Longtemps, j'ai eu peur des témoins. Par timidité, je n'osais pas appeler les gens, je craignais de me faire rabrouer, j'étais fier. L'âge m'a ôté mes scrupules. Je joue à celui que je rêvais d'être enfant, un détective privé."
"L'usage qu'en fait PLT me rappelle à quel point il faut atténuer le réel pour qu'il s'intègre à nos fantaisies. Notre travail n'est pas d'embellir mais d'estomper. La vraie vie sonnant souvent plus faux que la littérature."
"Lointaine descendante de ces fées maléfique chères à la littérature décadente, l'archétype de la femme fatale fut la "vamp". Ce diminutif de vampire s'appliquait dès les années 1910 à une catégorie d'actrices de cinéma, que ses attributs désigneraient aujourd'hui comme "gothique"."
"Les bons livres le sont dès le début, trente pages suffisent. Parfois moins. A la première lecture rapide, inattentive, méfiante, d'un auteur contemporain que je ne connais pas, surtout un manuscrit, je reste le lecteur que j'étais à dix-huit ans. Capable de décrocher mon attention d'une minute à l'autre si ce que je vois me déplaît."
"J'aime les monstres. Un être humain ne compte jamais tant que lorsqu'il est monstrueux, c'est-à-dire spectaculaire, drôle et dénué de principes moraux. Je pardonne tous les travers à une femme, un homme ou un animal si la créature en question me charme par son aplomb, sa mauvaise foi ou ses excentricités."
Note finale2/5