Un brin de causette

Me revoilà après seulement trois semaines de silence, mazette !

En plus, j’ai une excuse toute trouvée : le boulot déjà mentionné la dernière fois, où j’assure l’intérim pendant que le boss de l’agence de trad qui m’emploie régulièrement est en vacances. Du coup, je traduis encore plus souvent que d’habitude pour le HuffPost. Je gère les articles de news à rendre tout chauds, et donc j’en apprends plus que n’importe qui n’a besoin de savoir sur les glorieuses aventures de Donald Trump :/ (On ne perd jamais à être informé, mais ça ne fait pas toujours plaisir ! Sauf si on choisit d’en rigoler, mais selon les sujets c’est dur…)

Après, il y a les articles de blog qui sont souvent orientés bien-être, sensibilisés sur les problématiques de santé psychologique, donc ça, c’est vraiment mon truc. Même si à force de manger de l’anorexie et de la dépression à toutes les sauces, je vais commencer à me sentir poursuivie…

Donc boulot : check ! Je suis toujours sur la rédaction de résumés à côté, et niveau bouquins, j’ai du pas mal : Emotional Intelligence 2.0 (de Travis Bradberry), ou pourquoi le simple Q.I. ne fait pas tout dans la vie. Pour avancer et se réaliser, il faut aussi de l’intelligence émotionnelle, c’est-à-dire la capacité à être en phase avec ses propres émotions et celles des autres. Ça permet par exemple de ne pas jeter un pavé à la tête du voisin ou d’un conjoint ennuyeux (risque de prison et d’une réputation détestable), de ne pas insulter son patron (inutile de préciser les enjeux), ni fondre en larmes quand on a un boulot stressant (certaines se reconnaîtront…). En gros on apprend à se maî-tri-ser, sans pour autant être dans le déni en réléguant ses sentiments négatifs aux sombres tréfonds du placard. En plus des stratégies très utiles à adopter, il y a un test disponible sur le site de l’auteur pour établir son propre quotient émotionnel. J’en frémis d’avance mais je ne vais pas pouvoir me défiler…

La formation de rédactrice est toujours en cours, avec un deuxième exercice qui consistait à réécrire le premier texte sous forme condensée, en s’appuyant sur les retours du correcteur. C’est intéressant et j’attends la suite.

Vous avez dit lecture ? Toujours sur Autant en emporte le vent qui, inutile de le dire, me prendra un bail. Mais je ne regrette pas du tout car le livre est beaucoup plus intéressant que mes vagues souvenirs du film : plus sombre aussi, et surtout, il fait naturellement beaucoup plus de place à l’émotion, à l’analyse, au détail de chaque personnalité. Scarlett mérite bien des claques mais inutile de se fatiguer, l’intrigue s’en occupe mieux que le lecteur ne saurait le faire. En même temps, elle est intéressante malgré ses défauts légendaires et surtout son égoïsme. Humaine, quoi. J’aime bien les personnages moralement ambigus, voire carrément détestables… (Donc forcément, Rhett me va aussi, avec un brin de cervelle en plus.)

À part ça, j’ai consacré pas mal de mon temps libre à regarder des films. Petite galerie :

  • Le Club de la chance : l’histoire de quatre Chinoises immigrées aux États-Unis et de la relation de chacune avec sa fille. Quatre femmes au passé très lourd qui projettent sur leur enfant leurs blessures et leurs aspirations, quatre jeunes filles américaines à part entière tout en étant influencées par leur culture d’origine. Une histoire humainement très riche, centrée sur la valeur qu’on se prête en tant que personne, la manière de s’affirmer face aux gens qu’on aime le plus.

Un brin de causette

  • Shutter Island, thriller psychologique de Scorsese avec Leonardo DiCaprio. Un policier amoché par la vie débarque sur une île pour retrouver une meurtrière disparue d’un hôpital psychiatrique. Un film très prenant, qui joue tout le long sur le vrai et le faux — avec un sacré rebondissement, qui fait que je pense qu’on doit l’apprécier encore plus au second visionnage.

Un brin de causette

  • Blind, avec Alec Baldwin et Demi Moore. Une femme mariée à un businessman cynique se trouve impliquée malgré elle dans ses magouilles et condamnée à des travaux d’intérêt général. Sa mission : faire la lecture dans une association, principalement à un romancier ayant perdu la vue et son épouse dans un accident de voiture. On le devine, une histoire d’amour s’ensuit ! Tout l’intérêt de l’histoire réside à mes yeux dans la manière dont elle aborde la cécité du personnage, et le lien qui se construit entre les deux. Psychologiquement, elle mériterait d’être plus creusée mais c’est une petite histoire d’amour agréable.

Un brin de causette

  • Moonlight, récemment oscarisé et qui raconte trois moments clés de la vie d’un jeune Noir homosexuel de Miami. Un film touchant, avec maints moments douloureux. J’ai été particulièrement impressionnée par les scènes entre le personnage et son amour de jeunesse, qui font passer une incroyable densité d’émotion en très peu de mots, des regards, des gestes esquissés avec une grande pudeur. La performance des acteurs y était superbe.

Un brin de causette

  • Spotlight, inspiré malheureusement d’une histoire vraie : une équipe de journalistes dévoile un scandale d’une ampleur de plus en plus effarante, celle d’une multitude d’abus d’enfants étouffés par l’Église catholique de Boston. Une intrigue bien sûr bouleversante, portée par une galerie d’acteurs de manière très simple, très humaine. La vision des victimes, tout particulièrement, vous chavire. Un combat contre l’inacceptable, contre ce qu’on voudrait croire impossible, sans bons sentiments, juste avec pugnacité et franchise pour faire tomber la loi du silence. « On savait tous qu’il se passait quelque chose. Et vous, où étiez-vous ? »

Un brin de causette

  • Et en cours en ce moment (oui, je regarde les films en entrecoupant…) : La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, avec Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos. L’histoire d’une adolescente qui se cherche, et se découvre dans les yeux et sous les mains d’une autre jeune femme. Encore un film humainement très fort, très vrai, parfois déchirant, notamment dans la cruauté du regard des autres. Il a une sorte de réalisme parfois déstabilisant, parfois très cru dans la manière de filmer, qui souligne le rapport au corps et sa place primordiale sans aucune recherche d’esthétisme. Pour l’instant en tout cas, il me captive.

Un brin de causette

Voilà, j’ai fait le tour ! Pour la suite, j’ai quelques idées en tête : Jules et Jim pour découvrir et honorer Jeanne Moreau, Mulholland Drive de David Lynch, Voyage à Tokyo d’Ozu, parce que j’ai envie de découvrir le cinéma japonais (c’est peut-être un pari de miser sur un vieux film…). Et puis Game of Thrones aussi bien sûr 🙂

Bon week-end à tous !

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