Bal masqué par Collectif

Par Elhyandra @Elhyandra51

Editions du Chat noir

Collection Griffe sombre

405 pages

Paru en avril 2017

Quatrième de couv' :

Au premier temps de la valse, tournoient les étoffes chamarrées. Sous les lueurs vacillantes des chandeliers, les fantômes de la piste attirent les œillades des convives anonymes. Intrigues et complots. Retenue ou décadence. Séduction romantique ou convoitise charnelle. Les loups sur nos visages révèlent ou dissimulent les monstres de nos âmes. Dénudé de votre écorce, venez... Entrez dans la danse de ce perpétuel bal masqué.

Auteurs : Estelle Faye, Maude Elyther, Marianne Stern, Elie Darco, Emmanuelle Nuncq, Dee L. Aniballe, Cécile Duquenne, Claire Stassin, Lucie G. Matteoldi, Clémence Godefroy, Céline Chevet, Vincent Tassy, Pascaline Nolot, Fabien Clavel, Pauline Sidre, Mélanie Fazi.

Mon avis :

Un recueil de nouvelles avec plusieurs plumes est avant tout pour moi une façon de découvrir de nouveaux auteurs, je sais d'emblée que je n'aimerai pas tout et que le but premier d'une anthologie est d'élargir les horizons et réunir les différents goûts des lecteurs, ce que je n'ai pas aimé sera apprécié par quelqu'un d'autre et inversement :

  • Estelle Faye, Bal de Brume : Même si le cadre et les créatures utilisées sont somme toute très classiques, cela reste joliment écrit donc j'ai bien aimé cette nouvelle. D'Estelle je recommande chaudement Porcelaine.
  • Maude Elyther, L'Orchidée rouge : On se trouve dans un monde onirique très sombre à l'esthétique gothique, ambiance plaisant mais style d'écriture tellement ampoulé que j'ai fini cette nouvelle avec un intense soulagement. Déçue.
  • Marianne Stern, Le sang te va si bien : On retourne dans le village d'Oakwood cher au coeur de Marianne avec sa représentation du patriarcat au temps des sorcières. Lors d'une nuit de Walpurgis, la pauvrette persécutée aura les moyens d'une revanche éclatante, sanglante. J'adore. Je recommande : Les Chroniques d'Oakwood, Dans l'ombre de la demoiselle.
  • Elie Darco, Les larmes de Lucrèce : Une enquête policière d'un genre particulier avec une bonne dose de spiritisme. Une plume que je découvre et à suivre assurément.
  • Emmanuelle Nuncq, En trois exemplaires : Nouvelle de science-fiction/steampunk avec un procédé quelque peu repris de son roman, le voyage dans le temps, réservé cette fois-ci à une élite estudiantine. J'avais bien aimé : Palimpsestes, T1 : Impressionnisme.
  • Dee L. Aniballe, Lacrimosa : Du spleen gothique extra chiant, je n'y vois aucune beauté et me suis ennuyée, Next.
  • Cécile Duquenne, Têtes de tigre : Les masques sont des prisons dans ce futur alternatif, une héroïne qui étouffe sous ce joug, une histoire d'amour risquée et un désir fort d'émancipation. J'ai beaucoup aimé : Les Foulards Rouges, Saison 1 : Bagne.
  • Claire Stassin, Le masque de la Mort Noire : On se retrouve à Venise dans les bordels. Le masque est avant tout la beauté travaillée à coup de fards divers pour cacher la laideur intérieure et une petite bonne voit au-delà de l'image. Conclusion macabre que j'aime bien.
  • Lucie G. Matteoldi, Le maître des masques : Je n'ai pas réussi à lire cette nouvelle, trop d'effets de style qui rendent le texte hyper lourd, après une journée de travail je n'ai pas réussi me concentrer. Abandon.
  • Clémence Godefroy, Le grand froid : Une histoire captivante avec des créatures originales venues des steppes glacées. Le masque devient un objet honorifique de guerre autant qu'un cache-misère. Super.
  • Céline Chevet, Les yeux du corbeau : L'Egalité portée à un tel extrême que l'humanité entière est devenue homogène de manière flippante. Un final auquel je ne m'attendais pas. Prenant.
  • Vincent Tassy, Belle Rose Porporine : Ce titre vient d'une chanson...horrible ^^...La nouvelle se concentre sur la génération Facebook hyperconnectée qui se retrouve à un évènement de folie dans une abbaye désaffectée. On parle du "masque" des identités sur internet, le fait de se montrer uniquement sous son meilleur jour. Glauque. J'ai adoré de folie son livre jeunesse : Effroyable porcelaine.
  • Pascaline Nolot, Là où danse le jour : Une nouvelle avec un texte entièrement en rime qui donne un rythme intéressant. Réécriture post-apocalyptique nucléaire du bal de Cendrillon. J'ai apprécié aussi son livre jeunesse : Les Larmes de l'Araignée.
  • Fabien Clavel, Sans que rien manque au monde : L'histoire se déroule à la Salpêtrière, des médecins psychiatres ont reçu des lettres anonymes d'un genre particulier. L'enquêteur étant également un fin lettré reconnais l'origine des mots découpés et traque le corbeau au milieu du bal des folles. Sympa.
  • Pauline Sidre, Les douze invitées : Douze soeurs enfermées dans leur chambre par un père aux accents d'ogre de conte de fées. Un escalier magique apparait pour les faire atterrir dans un bal masqué qui tourne au cauchemar. Sympa.
  • Mélanie Fazi, Minuit démasquée : Une histoire tragique aux furieux échos d'actualité, un exorcisme d'un genre particulier et le plaisir de retrouver cette écriture sensible. Ensorcelant.

, une anthologie au final assez équilibrée entre moyen et bon, peu de déconvenues ce qui est une bonne chose. Je découvre avec plaisir Elie Darco, Clémence Godefroy et Claire Stassin que j'espère retrouver dans des romans pour confirmer ma première impression.

Bonne lecture !