Editions Casterman208 pagesJeunesse / Aventure
Fille unique de parents très aimants, mais très occupés, Amélia, 16 ans, s'est réfugiée dans la gourmandise. Elle traîne son corps adolescent et ses kilos en trop comme une punition. Mais l'arrivée d'une lettre étrange venue de Mongolie va bouleverser la banalité un peu mélancolique de son quotidien...
Mon avis
Annelise Heurtier est une auteure que je connais depuis longtemps, et que j'apprécie beaucoup. Je l'ai découverte avec Le carnet rouge, roman que j'avais beaucoup aimé. J'ai donc été heureuse lorsque j'ai appris la sortie de Là où naissent les nuages, d'autant plus que je suis très intéressée par l'humanitaire.En effet, l'humanitaire est au centre de ce roman. Celui-ci nous raconte l'histoire d'Amélia, jeune fille de parents aisés, qui ont par le passé participé à des missions humanitaires, et qui exercent des professions prestigieuses. De son côté, elle tente d'oublier la monotonie de sa vie parisienne dans la nourriture, se plaignant souvent de son sort.
Une mystérieuse lettre parvenue de Mongolie bouleversera sa vision de la vie à jamais. Son destin prend un tournant qu'elle n'aurait jamais imaginé.
J'ai beaucoup apprécié la manière dont l'histoire est racontée. Elle nous fait réfléchir sur notre propre manière de vivre, dans le confort, avec nos traquas quotidien comme centre du monde. L'écriture d'Annelise Heurtier est, là encore, fluide et agréable. Elle va à l'essentiel, et ce roman est ainsi à la portée de tous.
Le personnage d'Amélia m'a beaucoup plu, elle a une réelle volonté d'avancer et de s'affranchir de l'image parfaite de ses parents, dans laquelle elle s'était réfugiée. Elle arrive à devenir une personne à part entière, en apportant sa contribution et son aide aux plus démunis. J'ai trouvé qu'elle s'investissait beaucoup, mais cela restait réaliste. Elle conserve des peurs et des craintes, mais essaie de passer au delà, puisqu'elles lui apparaissent futiles à côté de celles des personnes qu'elle rencontre sur le sol mongol.
Parlons justement de la Mongolie. J'ai adoré découvrir sa culture, car c'est un pays que je ne connais que très peu, et qui est riche en traditions intéressantes. La détresse et la pauvreté de bon de nombre de ses habitants m'ont beaucoup émue. On est incapable d'imaginer que des enfants si jeunes puissent vivre un tel enfer, pendant que nous nous plaignons de soucis réellement futiles en comparaison.
Lors de ce voyage humanitaire, Amélia apporte de l'aide aux enfants, mais à elle-même également. En effet, cette expérience lui permettra de se découvrir, d'apprendre à savoir qui elle est réellement. Elle fera également des découvertes sur sa propre mère, et sur l'histoire de ses parents, qu'elle n'aurait jamais pu soupçonner, tant elle y voyait la perfection incarnée.
L'humanitaire y est présenté de manière fidèle, avec son lot de tragédies, mais aussi de joies. Les émotions des enfants, comme celles des humanitaires étaient réalistes, et j'ai vraiment été happée par celle-ci tout au long de l'histoire. À travers ce livre, l'humanitaire est dédiabolisé. Il ne paraît pas aussi insurmontable que ce que l'on peut parfois penser, sans être décrit comme une promenade de santé pour autant. Ce que l'humanitaire apporte aux personnes qui le pratiquent est également clairement présenté au travers de la jeune Amélia, qui se transforme grâce à cette expérience.
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