L'histoire de la division Alpha commence par un échec. Dès le premier numéro, on assiste... à la dissolution du groupe de super-héros au service du gouvernement canadien, à qui les politiciens ont décidé de couper les vivres. Le leader de la formation, James McDonald Hudson, essaie de positiver, et de trouver un sens au mois à venir, quitte à devoir se serrer la ceinture, pour régler les dettes et le loyer, en bon époux modèle (Heather, sa femme, jouera un grand rôle par la suite). Tant pis pour les équipes "en devenir" comme Beta Flight, les remplaçants, et les rêves de gloire, justifiés depuis notamment une lutte acharnée face au Wendigo, en présence des X-Men. D'aileurs il a été demandé à John Byrne de reproduire le schéma gagnant des mutants. Les membres de Alpha Flight sont assez conflictuels, peu enclins à travailler ensemble, ce sont des losers, à leur façons, avec des bases culturelles ou sociales fort différentes. Snowbird (Harfang en Vf) est une sorte de déesse nordique, Shaman est un indien dont il conserve les traditions, les jumeux Beaubier sont des bourgeois disfonctionnels, tout particulièrement la soeur qui est schizophrène et possède deux personnalités. A coté de cela le chef (Vindicator) est un parangon d'équilibre. Le scientifique Walter Langowski, pour sa part, devient un monstre orange et poilu. Chouette équipe, hein.Pour ce premier épisode mémorable, l'opposition est assez rapidement présentée et évacuée (mais elle reviendra). Une histoire d'individu anonyme qui invoque des forces primordiales de la nature, qui se réveillent et donnent naissance à une bête géante du nom de Tundra. Pour en venir à bout, la femme de James, Heather, a la bonne idée d'appeler en renfort tous les membres de l'équipe fraîchement dissoute, pour prêter main forte à son mari. Même ceux qui sont jusque là sur la banc de touche, comme le nain Puck, ou l'amphibienne Marrina.Coté dessin, Byrne fait dans la rapide et l'essentiel. Les fonds de case sont à peine suggérés, les personnages sont cependant crédibles et bien campés, avec une souplesse évidente dans le trait. Mention spéciale aux grandes bêtes que sont Tundra et Sasquatch, que l'artiste parvient à rendre impressionnants et puissants. Même chose pour les deux Jeanne-Marie Beaubier. La grenouille de bénitier, coincée et névrosée, et la très libérée et sans retenue Aurora, qui est son contraire absolue, sont campée avec maestria. En raison du succès de la première mission sans l'aide du gouvernement, et en guise de "représailles" Vindicator envisage aussi de changer de nom au team, ce qui est un comble pour un premier numéro! Mais Puck, à peine débarqué, entend bien profiter de sa promotion au sein des Alphans, et défend l'idée de la dénomination originale. Il a bien raison! Sinon, pour lire tout ceci, que faut-il faire? Replonger dans votre collection de Strange des années 80 (au diable le papier toilette poreux sur lequel cette histoire a été imprimée). Ou la déguster en Vo, dans la premier volume de Alpha Flight Classic (devenu assez dur et cher à trouver) ou un gros Omnibus AF disponible chez Marvel Comics, et chez Panini ... Italia. Panini France a pour l'instant toujours repoussé l'idée de la vf, estimant qu'il n'y aurait pas assez de lecteurs pour ce titre. On parie?
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