Mes lectures de vacances - été 2017 # 5

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Envoyez les couleurs par Westlake

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 Envoyez les couleurs *** -  Donald Westlake 
Chez les Abbott, on est enseignant puis principal du collège Colfax de père en fils et il n'est pas question de déroger à la règle. Situé dans un quartier noir défavorisé, promu par sa direction comme mixte ethniquement, l'établissement à la population scolaire ébène vit des heures chahutées depuis l'intronisation d'Oliver Abbott, dernier né de la dynastie, pas plus professeur dans l'âme que cela, mais on ne change pas des habitudes qui perdent. Grèves à répétition, confusion des luttes de pouvoir, surenchère entre les clans du statut quo et des revendications du peuple noir à disposer de son instruction. Et le groupe de la desescalade représenté par la sémillante et brillante Léona semble déborder par la situation, d'autant qu'une autre union tout aussi politique va mettre le feu aux poudres. Dans Envoyez les couleurs, Donald Westlake sort de son héros récurrent John Dormunder (un looser maladroit mais d'un humour remarquable) et propose une intrigue bien écrite, un manifeste éducatif et sociétal. Le récit prend le temps des descriptions, le rythme est plutôt lent, les personnages sont bien ancrés. Sans être soporifique, il a manqué un certain dynamisme et de l'humour qui aurait donné de légèreté à ce roman sans diminuer la force du contenu.
Sous couvert d'un fait de société – celui de la mixité des établissements « ghettos » -, il dresse une Amérique sclérosée, pose la problématique de tous les communitarismes, dézingue les combats insipides et inefficaces, qui répondent davantage à une volonté de domination plutôt qu'à une avancée pour le bien-être de tous. Le discours atteint l'universel : plusieurs scènes transposées au monde politique et scolaire en France y trouvent écho. Gagner une bataille ne signifie aucunement la victoire tout court. Certaines négociations se révèlent comme de vraies pertes, parce qu'à force de se laisser enfermé dans ses convictions, on perd le sens de ce qui doit être préservé. C'est vrai dans Envoyez les couleurs, c'est vrai dans la vie aussi. Collection Rivages / Thriller
Traduction de Michel Deutsch
Emprunté à la bibliothèque de mon nouveau chez-moi
Le Territoire des Barbares *** - Rosa Montero

Mes lectures de vacances - été 2017  # 5

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Dans Le Territoire des Barbares, Rosa Montero dépeint une héroïne désœuvrée, Zarza. Suite à un appel téléphonique angoissant, Zarza va renouer avec un passé enfoui pou tenter d'amadouer la menace. Sa quête sera l'occasion de l'émergence de souvenirs douloureux mais également un moyen de retrouver ceux et celles qui ont compté pour elle ou qui l'ont fait sombrer. 
Rosa Montero maîtrise le récit, cumule certaines digressions non indispensables (le vie de certains personnages n'aura plus de secret pour vous). C'est bien écrit, parfois longuet et alambiqué : j'ai sauté des pages (et en général, c'est mauvais signe, surtout quand ledit livre n'est pas un pavé). Les personnages sont bien ancrés, l'univers est dessiné. L'atmosphère oppressante participe à la quête. Thriller psychologique, Le Territoire des Barbares est un roman qui n'apportera pas forcément de réponse à toutes vos questions mais qui vous interrogera... assurément ! Dans la veine de D'après une histoire vraie de Delphine de Vigan (écrit quelques années après)
Éditions Metailié
Traduction d'André Gabastou
Emprunté à la bibliothèque de mon nouveau chez-moi

Les mécomptes du capitaine Fortin par Failler

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Les mécomptes du capitaine Fortin *** - Jean Failler
Le coéquipier préféré de Mary Lester (héroïne récurrente de l'auteur) se trouve dans de beaux draps. Appelé à la rescousse par son copain pompier afin de sauver sa gamine d'une mauvaise passe, il se retrouve au cœur d'une bagarre monumentale dans une villa cossue où sexe, drogues,cadavre se côtoient. L'enquête est confiée à la gendarmerie mais il faudra compter sur Mary Lester pour opérer en sous main (sous-marin).
Sympa à lire, idéal pour les vacances, pas prise de tête et quelques invraisemblances : voici le cocktail de cet énième échantillon. Jean Failler n'évite pas les clichés, prône la théorie du complot sans jamais la justifier (la nécessaire présence de Fortin au moment du méfait n'est pas clairement explicitée et c'est bien dommage car tout repose un peu sur cette question). Certains personnages présentés de façon grossière auraient mérité un traitement plus allégé qui n'aurait perturbé ni l'humour, ni la nuance… c'est peut-être ce qui manque le plus au récit savamment dialogué.
Si vous découvrez la série des Mary Lester commencez par les tout premiers tomes : ils sont bons et l'auteur n'est pas encore tombé dans le complotisme parigot. Depuis, avec le succès de cette série bretonnante qui vous fait voyager dans la région de mon cœur, Jean Failler, touché par le syndrôme amélienothombien, publie au minimum un exemplaire par an avec une réussite littéraire aléatoire.
 Éditions Palémon
Emprunté à la bibliothèque de mon paradis breton