- Je suis ton soleil -

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Voilà un petit moment que je voyais traîner ce roman ado sur les blogs et sur les étagères de la librairie mais, disons les choses comme elles sont (et rouvrons la boucle de la superficialité en hommage à cette chère ), la couverture dorée comme une fausse dent et ponctuée de coquillettes d'un jaune douteux m'a fait sacrément hésiter. Mais comme je suis une dingue et que j'ai maintenant Kiki la Kindle, je me suis dit que j'allais passer outre mon goût des belles couvertures et acquérir Je suis ton soleil en numérique BIM BAM BOUM problème résolu ! C'est donc en vacances, sous le soleil normand (bien caché derrière ses nuages gorgés de pluie, comme il se doit), que j'ai commencé et terminé dans la foulée le roman de Marie Pavlenko. Big up à Isa la Rousse qui m'a donné envie de l'ouvrir plus tôt que prévu !

- Je suis ton soleil -

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Déborah entame son année de terminale sans une paire de chaussures, rapport à Isidore le chien-clochard qui dévore toutes les siennes et seulement les siennes. Mais ce n'est pas le pire, non. Le pire, c'est sa mère qui se fane, et la découverte de son père, au café, en train d'embrasser une inconnue aux longs cheveux bouclés. Le bac est en ligne de mire, et il va falloir de l'aide, des amis, du courage et beaucoup d'humour à Déborah pour percer les nuages, comme un soleil.

- Je suis ton soleil -


Dans ce roman aussi lumineux que sa couverture (et son titre) le laisse présager, nous allons suivre Déborah. Déborah, Flaubert aurait pu le dire, Déborah, c'est moi, c'est vous, c'est toutes les adolescentes passées, présentes et à venir. Déborah, c'est celle qui râlouille tout le temps et qui cumule les petites poisses du quotidien et réagit telle la drama queen que nous sommes tous, avec plus ou moins d'ostentation. En gros, Déborah et moi, ce fut un coup de foudre de papier assez instantané (vers la ligne 12 de la page 5, au hasard) (n'allez pas vérifier dans votre exemplaire, c'est une bêtise).


Mais, loin de ne traiter que de"bêtes" problèmes d'adolescents ("Marc-Jonathan va-t-il enfin me rouler le patin de mes rêves pendant le cours de philo ?!"), Je suis ton soleil est bien plus profond que ça (à noter que j'adore aussi les "bêtes" problèmes d'adolescents, hein). Tout en interrogeant ce qu'est la véritable amitié, Déborah va découvrir que les adultes aussi, ont des drames personnels que la pire télénovela ne fait qu'effleurer. La demoiselle va donc en prendre plein la poire, et c'est finalement assez dur à lire, avec un ton beaucoup moins léger auquel le young adult nous a habitués.

Pour tout vous dire, j'avais beau être en vacances, avoir des tas de belles pierres à admirer, j'ai eu du mal à lâcher ce bouquin. Instant confession, j'ai même fini un chapitre à la table d'un restaurant. Heureusement que Monsieur Pumpkins est de bonne composition et ne vexe pas pour si peu ♥.

Sur une courte période, Déborah va donc subir beaucoup et va être forcée de grandir rapidement. Je suis ton soleil tient presque plus du roman initiatique, où l'ado de base se rend compte qu'il n'est pas le centre du monde et que son égoïsme doit parfois se cacher sous le tapis. Attention ! Ce roman n'est pas non plus un condensé de "Lecteurs, vous devez pleurer maintenant", pas du tout. Le ton est drôle, réaliste et juste et sans vous en rendre compte, vous passez par toute une gamme d'émotion, du rire aux larmes, de l'amusement à l'étonnement le plus violent et ne pouvez plus quitter cette famille bien bancale et ce groupe d'amis tous plus étranges les uns que les autres.

Petit pouce en l'air pour les personnages, outre Déborah. Les deux nouveaux amis, Jamal et Victor, frôlent la perfection, "normaux", gentils avec une bonne dose de loufoque tout de même et Isidore, le chien de clochard, pour reprendre les termes de Déborah, tient un rôle on ne peut plus crucial et m'a encore plus convaincu que vraiment, la seule chose qui manque à ma vie à ce jour, c'est un sale cabot rempli de puces et d'amour.

Je vais m'arrêter là parce que je suis à deux doigts de vous spoiler toute l'intrigue pour vous expliquer à quel point ce roman est bon et doit être lu. Et j'ai du mal à me contrôler dans le spoil en ce moment, rapport à Game of Thrones et au fait que je me fais spoiler de partout dès que j'ai le culot de ne pas regarder l'épisode de la semaine dès le lendemain matin #vengeance.

- Je suis ton soleil -

En bref, j'ai kiffé. Et je suis bien contente parce que je commençais à désespérer de retrouver un bon roman young adult qui me fasse rire avec des adolescentes différentes mais pas trop et qui ne soit pas écrit par Clémentine Beauvais (oui, je vous remets une couche des Petites reines, comme ça, discrètement). D'ailleurs, à l'heure où j'écris cette chronique (mardi 15 août 18h25), je vous annonce que je viens d'en trouver un autre, vachement bien (pour ne pas dire un peu mieux, même) et que ma foi en l'humanité est presque totalement restaurée. Pour revenir à Je suis ton soleil, si vous avez envie de rire, d'être ému et que croiser des adolescents plus vrais que nature (et moins pénible), il est fait pour vous ! Bonne future lecture 😀