The Pride, de Joe Glass (scénario), Gavin Mitchell, JD Faith, Marc Ellerby, Cory Smith, Dan Harris, Jacopo Camagni, Hector Barros, Jack Lawrence, Samir Barrett, Ryan Cody, Dani Abrams, Denis Medri, Christian Wildgoose, Kendall Goode, Jack Davies, Maxime Garbarini, Martin Kirby et Adam Graphite (dessin), auto-édité, 2016, 279 pages.
L’histoire
The Pride présente le super-héro FabMan tandis qu’il décide de former une équipe LGBTQ de supers-héros afin de faire face aux agressions quotidiennes et à l’ignorance du monde.
FabMan réuni Bear, Twink, Wolf, Muscle Mary, Frost, Angel and White Trash. L’équipe fait face à bons nombres de problèmes que la communauté LGBTQ vit tous les jours, en plus d’être la seule équipe de supers-héros au monde à pouvoir combattre le Révérend et son plan diabolique.
Note : 4/5
Mon humble avis
Encore un comics issu d’un Kickstarter (oui je rattrape mon retard) ! J’étais bien entendue intéressée par l’idée de supers-héros LGBTQ*, mais en plus j’avais vu que Maxime Garbarini faisait parti des artistes qui avaient travaillé sur la série, et c’est toujours cool de soutenir nos artistes préférés !
Tandis que certains supers-héros gays ou lesbiennes continuent d’être opprimés, soit par les médias, soit par les commentaires désobligeants des personnes qu’ils croisent, l’un d’eux, FabMan, décide qu’il faut changer les mentalités. Pour ça, il entend réunir des supers-héros LGBT afin de créer un groupe, « The Pride » qui se battrait pour plus de visibilité, pour défendre les personnes de leurs communautés et les autres. Et non, ce n’est pas une faute de frappe, ce sont bien des supers-héros LGBT et pas LGBTQ*. Il y a bien une discussion intéressante entre Fabman, qui pense au début appeler le Syndicat LGB, mais heureusement Angel lui rappelle qu’il y a des personnes trans aussi et qu’elles doivent être représentées, pas seulement de façon implicite. Je suis complètement d’accord avec ce genre de discours et j’étais à la fois enjouée de lire ce passage… et déçue qu’il n’aille pas plus loin pour représenter les personnes intersexes et ace par exemple. Angel déclare d’ailleurs par la suite être pansexuelle mais pareil, ce n’est pas mentionné ailleurs. Enfin, j’imagine qu’il faut compter les victoires qu’on peut…
Je ne sais pas pourquoi je m’attendais à un « petit » comics, ou un volume standard de 150 pages et quelques, mais je me suis trompée de beaucoup ! C’est 279 pages de comics et sketches de préparation qu’on nous présente, et quel bonheur. La première partie contient des chapitres qui vont ensemble avec l’intrigue qui progresse : FabMan propose son idée à ses supers-héros préférés, ils s’entraînent ensemble, commencent à affronter des supers-vilains, découvrent le plan machiavélique du Révérend qui pourrait mettre à mal tous les supers-héros, etc. Ensuite, ce sont beaucoup d’épisodes qui tiennent tout seul pour nous présenter les origines des différents personnages ou tout simplement d’autres petites histoires bien sympathiques.
J’ai bien aimé ma lecture, mais deux points m’ont fait tiquer. Tout d’abord, le fait que la plupart de ces supers-héros sont des « copies » de personnages qui existent déjà. Certes, Muscle Mary est noire et LGBT, mais elle reste la Reine des Amazones venue en aide aux autres Terriens, avec une tenue qui ressemble terriblement à celle de Wonder Woman… Wolf n’a pas de pouvoir mais est milliardaire, à la tête d’une entreprise très connue, il entraîne les autres supers-héros… Même des personnages comme Bear, qui a subit une transformation en ours à cause de son pouvoir, et qui est de ce fait une référence directe aux « bears » et « furys » de la communauté gay… il faut pas se leurrer, c’est la Chose. Bref, je pense que je commence à saturer des comics qui entendent créer de nouveaux supers-héros en reprenant ceux qui existent déjà. C’est merveilleux de présenter des personnages LGBTQ* et on en a terriblement besoin, mais je ne vois pas l’intérêt de faire des copies.
Autre point : le dessin. Il y a beaucoup, beaucoup d’artistes différents sur ce comics, ce qui est toujours bienvenue et bien entendu certains traits me plaisent plus que d’autres, ce qui est normal. Ce que je trouve plus étrange, c’est que les dessinateurs changent parfois d’une page à l’autre… Je comprends le principe du « un chapitre : un dessinateur » mais là on a parfois deux pages d’une personne, deux pages d’un autre artiste, etc. Non seulement ça paraît chaotique, mais en plus il y a très peu de cohérence d’un artiste à l’autre. Je parle pas au niveau style, qu’ils soient très différents me gênent pas plus que ça (enfin, tant que ça change pas d’une page à l’autre encore une fois), mais au niveau design des personnages. Sérieusement, il est parfois difficile de comprendre qui est qui au changement de dessinateur. Une fois un personnage a une crête, une fois pas. Une fois l’un est grand et musclé, sur l’autre page il est petit et gros (ou alors le dessin est vraiment raté, mais vous voyez l’idée).
C’est rare que le dessin me fasse tiquer dans ma lecture, mais là c’était vraiment trop étrange et confus pour que je ne le remarque pas. Autrement les histoires sont sympathiques, abordent des problématiques liées aux communautés LGBTQ*, comme le coming out, les discriminations, la séropositivité ; tout cela est bienvenue. Une bonne lecture, qui me donne envie de suivre la série si jamais une suite se profile, mais en espérant qu’elle soit plus cohérente au niveau des illustrations…
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