City on Fire – Garth Risk Hallberg

City on Fire – Garth Risk Hallberg

Résumé :

« 31 décembre 1976. New York se prépare pour le réveillon. Chez les Hamilton-Sweeney, Felicia accueille financiers et mondains tandis qu’à l’autre bout de la ville, dans le Lower East Side, Charlie, venu de Long Island, attend Sam pour assister à un concert punk. Mais Sam a un autre rendez-vous auquel elle tient plus que tout. Elle retrouvera Charlie dans quelques heures à la station de métro de la 72e Rue. À quelques encablures de là, dans Hell’s Kitchen, Mercer Goodman tourne et retourne un délicat carton d’invitation. Et s’il se rendait à la réception des Hamilton-Sweeney pour retrouver Regan, cette sœur que William, en rupture avec sa famille, lui a toujours cachée ? Pourquoi ne pas saisir l’occasion d’en apprendre plus sur William, son amant, l’ancien leader du groupe punk Ex Post Facto ?
Bientôt, des coups de feu retentissent dans Central Park. Une ombre s’écroule dans la neige…
Qu’est-ce qui peut bien unir ces êtres – qui n’auraient jamais dû être amenés à se rencontrer – à un meurtre commis au cœur de Central Park ? Au sein de ce roman choral, leurs histoires s’entremêlent et nous entraînent dans les recoins les plus infimes de la ville. »

Mon avis :

Je remercie Le Livre de poche pour l’envoi de ce livre. Lorsque j’ai vu City on Fire dans la sélection de l’été, je n’ai pas pu résister. Ce roman a fait un tel buzz lors de sa sortie française que je ne pouvais pas résister à l’envie de le découvrir. Ce pavé de 1200 pages est, certes, salué par de nombreux critiques mais fait également l’objet de chroniques plus modérées de la part de plusieurs blogueurs littéraires. Par conséquent, je ne savais plus trop si j’allais faire face à un chef d’oeuvre ou si j’allais moi aussi être déçue par le roman… Il ne me restait plus qu’une chose à faire : le lire !

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Ah, le réveillon du nouvel an, ce jour où l’on se dit qu’on peut tout recommencer à zéro. On prend un tas de bonnes résolutions et on imagine que notre vie va changer du tout au tout. Mais en ce 31 décembre 1976, si l’existence de plusieurs personnes va être bouleversée, ce ne sera pas à causes de promesses en l’air qu’ils se font à eux-mêmes. Non, ce sera à cause d’un crime commis au coeur de Central Park. Sam, Mercer, Charlie, William, Regan et Keith seront à jamais liés, plus ou moins directement, par ces coups de feu. Pourtant à première vue, une gamine rebelle n’a rien à voir avec la fille d’une des familles les plus riches de New York. Un professeur n’a rien à voir avec l’ancien leader d’un groupe punk. Dans ce New York des années 70, le temps tisse une toile qui finit par unir les gens à travers tout un tas de rebondissements et de mises à l’épreuve. Une chose est sûre, personne ne sortira de cette décennie indemne.

Quand on est jeune et que le destin en explosant, creuse des cratères dans votre vie, on a les ressources nécessaires pour la reconstruire. Au-delà d’un certain âge, on dissimule simplement les dégâts en les oubliant derrière un mur.

Écrire la chronique de City On Fire se révèle plus compliquée que ce que j’avais imaginé. Ce roman est unique. Il ne rentre dans aucune case, dans aucune catégorie. La plume de l’auteur est vraiment particulière, je dirais même, incomparable. Quant à l’histoire, elle est forgée à base de flashbacks, de bonds dans le temps et d’interludes. Honnêtement, ce livre est sans égal et il est difficile de critiquer ou de noter sans pouvoir prendre un autre roman pour référence. D’ailleurs, il n’y aura pas de note à la fin de cette chronique car pour moi, ce livre est une véritable expérience personnelle en soi. C’est difficile à expliquer mais je pense que chacun vivra cette lecture différemment tant elle est unique.

Le fait qu’elle soit unique ne veut pas dire qu’elle plaira à tout le monde. D’ailleurs, moi, je n’ai pas accroché. Je n’ai pas non plus été totalement déçue mais je m’attendais à autre chose. C’est le style de l’auteur qui m’a principalement dérangé. Ce n’est pas le genre d’écriture que j’apprécie. Par exemple, Garth Risk Hallberg peut faire tout un paragraphe sur la neige qui tombe sur New York. Beaucoup de gens trouvent ça beau et poétique, mais personnellement je trouve que c’est une perte de temps. Évidemment, dans un roman de plus de 1000 pages, il est inévitable d’avoir quelques longueurs. Le problème c’est que pour moi, tout ce qui n’était pas du dialogue était barbant. En fait, j’avais l’impression que l’auteur cherchait à mettre des métaphores partout. Même la chose la plus infime était comparée à un élément poétique ou à n’importe quel autre objet. C’est sympa à petite dose et quand les métaphores me font rire ou me font imaginer des choses loufoques. Mais quand il s’agit simplement de faire des comparaisons pour faire des comparaisons… là, je n’adhère pas. À mon goût, il y’avait trop de narration et pas assez d’action. Parfois les personnages divaguaient et nous parlaient de choses qui n’apportaient franchement pas grand-chose à l’intrigue.

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Parlons-en d’ailleurs, de ces personnages. À première vue, ils sont tous très intéressants et ont tous connu des difficultés qui leur donnent un petit côté attachants. Malheureusement, j’ai trouvé une certaine monotonie dans leurs histoires, dans leurs façons de se comporter et de parler. En effet, si chaque chapitre se concentre sur un personnage, il est difficile de savoir de qui on parle avant que le prénom ne soit évoqué. Ils sont tous un peu rebelles et désespérés et c’est dommage car la différence entre eux n’est pas très marquée. Bien sûr, cela peut faire partie de « l’effet de style ». Tout le monde se noie de la même façon dans ce New York des années 70. Il n’empêche que pour m’attacher à des personnages, j’aime bien qu’ils soient uniques en leur genre et non pas qu’ils soient des pions coulés dans le même moule.

On peut construire une vie sur ça : deux personnes qui connaissent les failles l’une de l’autre et choisissent néanmoins de rester assis ensemble, en chaussettes, sous la lampe, à lire des magazines en essayant de ne pas penser trop loin au-delà de la journée qui s’achève ou de celle qui vient.

Dans l’ensemble, mon avis sur le livre est donc assez négatif puisque ma lecture a été fastidieuse. Je mettais plus d’une heure à lire quarante pages et honnêtement je pensais que je n’arriverais jamais à avancer. Mais comme je l’ai dit plus haut, ce roman est unique. Et si on se plonge complètement dans le roman et dans son ambiance on se retrouve hors du temps. Un matin où je lisais, au calme, sans aucune distraction, j’ai sincèrement été absorbée dans ce livre. Nous étions en plein mois d’août, il faisait chaud mais j’avais l’impression d’être au Nouvel An. Je lisais à ce moment-là le passage sur le premier janvier et bizarrement (non, vraiment, c’était bizarre !) je ressentais toute cette euphorie, cette sensation particulière que l’on ressent un premier janvier quand on se dit qu’une nouvelle année vient de commencer. En refermant le livre ce jour-là, j’ai mis quelques minutes à réintégrer la vraie vie et sur le coup… j’étais complètement sidérée. Être plongée dans un livre, oui, ça m’est déjà arrivé, mais confondre la fiction et la réalité, c’était une première. Donc même si ce roman m’a déçue dans son ensemble, quelques points positifs qui ont égayé ma lecture.

En résumé, Garth Risk Hallberg nous montre dans ce premier roman tout l’étendu de ses talents. Grâce à son intrigue, ses personnages ou ses interludes, l’auteur nous prouve qu’il a énormément d’imagination, qu’il sait écrire les passages narratifs et les dialogues et que les longueurs ne lui font pas peur. Malheureusement, son style d’écriture très poétique et purement littéraire n’est pas le genre auquel j’accroche. Comme d’habitude avec ce genre de plumes, je sais que d’autres personnes sauront apprécier ce livre à sa juste valeur. Je retiendrais tout de même le fait que ce livre est unique. Cette lecture n’a ressemblé à aucune autre et rien que pour ça, je me dis que ça valait le coup de découvrir ce roman !

L’échec est tellement plus intéressant. Tout porte à croire que Dieu considère l’humanité comme un échec. Les choses deviennent intéressantes juste au moment où elles s’effondrent.

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