Old Man Logan certes, mais ici il est question de l'histoire liée à l'événement Secret Wars. Qui est aussi le prélude à la série régulière qui a suivi, écrite par Jeff Lemire. En tous les cas, du vieux Logan, ça ne se refuse pas, sur le principe. Avec son corollaire indispensable, à savoir une violence crue, un sentiment de fin du monde imminente, de désolation un peu partout. Sur la planète du Battleword, Brian Bendis renoue les fils de l'intrigue là où nous l'avions laissée, plus ou moins, avec Mark Millar. Cette version de Logan là, usé mais toujours tranchant, est d'une classe folle. A la croisée des chemins entre Clint Eastwood et Mad Max, on le voit traîner sa nonchalance meurtrière, qu'il s'agisse d'aller régler leur compte à des truands qui marchandent la vie humaine à coups de partie de poker, ou bien lorsqu'il rencontre une Emma Frost vieillissante et vulnérable, avec laquelle il a un dialogue et une scène qui résument la quintessence du style du scénariste, lorsqu'il est dans ses bons jours. Il ne se passe pourtant pas une multitude de choses dans ces numéros. Nous y trouvons de nombreux clins d'oeil à l'histoire cinquantenaire de Marvel, à la carrière même de Bendis (un des malfrats déguisé en Daredevil, dès le premier épisode, parce que ça fait cool), et nous y découvrons surtout un héros sombre et très bien caractérisé, qui en une vingtaine de pages assume une dimension presque mythologique tant il suinte le charisme et l'assurance. Une tête d'Ultron qui dégringole venue d'on ne sait où, un Logan qui fait le mur (littéralement) et décide d'aller voir de l'autre coté, dans des contrées qui lui sont interdites, et où une version alternative de Thor l'attend... le périple peut commencer.
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