Pour le moment, on ne peut certes pas dire que le projet Generations nous a régalé de grands moments de lecture. Place cette semaine au combiné nordique, je veux dire la rencontre entre Jane Foster et Odinson. Qui en soi est assez banale, car les deux personnages se connaissent très bien, comme vous le savez. Sauf qu'ici, Jason Aaron nous ramène dans le passé, à une époque où le fils d'Odin n'avait jamais soulevé Mjolnir, n'en étant pas encore digne, mais ne pouvant s'empêcher de tenter l'exploit pour autant. En vain. Plusieurs siècles en arrière, notre héros est encore un jeune aventurier impétueux qui s'ennuie à la cour de son père, et n'attend que le moindre prétexte pour descendre sur Midgard prêter main forte à ceux qui le vénèrent, les vikings. C'est d'autant plus le cas qu'une armée de ces derniers a débarqué en Egypte, pour y rencontrer une opposition de choix : Apocalypse en personne, et le clan Akkaba, qui n'entend pas se laisser marcher sur les pieds par une horde de barbares avinés, fanatiques du pillage et de la conquête (oui, les vikings n'étaient pas des poètes dispensateurs de culture raffinée).Jane Foster, la nouvelle Thor, débarque au milieu de la bataille, sans crier garde. Comment et pourquoi, circulez, il n'y a rien à savoir. Elle réalise vite qu'elle a affaire à une version bien plus jeune de son ex futur amant, cela doit lui prendre deux ou trois vignettes. Ensuite, ça se limite à une distribution bien sentie de coups de marteau et de combats stériles. Aucune caractérisation historique sérieuse, aucune volonté d'aller creuser dans la psychologie des personnages (deux trois réflexions, sur la mortalité de Jane, ou le manque d'humilité de Thor, mais rien de nouveau sous le soleil, le lecteur de la série régulière de Thor sait déjà tout ceci). Ce numéro Generations est une rencontre (improbable), une de plus. Probablement qu'il y aura un sens à tout cela, au terme de ces duos, mais à ce jour, ce n'est guère passionnant.Le dessin est l'oeuvre de Mahmud Asrar, donc forcément, c'est plutôt réussi, vous vous en doutez. Ceux qui ont pu lire récemment the Unworthy Thor en VO remarqueront que certaines planches empruntent clairement à la version coipelienne de Thor, notamment sur sa fantastique monture, et son char, quand il part à l'aventure, les cheveux au vent. On trouve aussi l'influence d'Adam Kubert dans son travail, ce qui est tout à fait naturel de la part de celui qui est sorti diplômé de la Kubert's School justement, avec la réputation d'un des tous meilleurs élèves l'ayant fréquenté.Bon, ce numéro se laisse lire assez rapidement, et il comporte même une idée finale qui risque fort d'être un développement majeur de Marvel Legacy, impliquant Odin, et la force Phoenix. Rien que pour cela, c'est tout sauf un ratage complet, et on pourrait même vous dire que si vous êtes fans du Dieu Tonnerre, ça vaut l'achat. Par contre, ne comptez pas su nous pour affirmer que Generations est un vrai événement Marvel. Pris séparément, les numéros semblent inoffensifs, et calqués sur le même principe stérile. On voudrait comprendre, et vite. Retrouvez nous 7j/7 sur www.facebook.com/universcomicsA lire aussi : Generations : Jean Grey et le Phoenix
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