Chronique série : And Then There Were None

Chronique série : And Then There Were None

Créée par Sarah Phelps.

Adapté de : Dix petits nègres d'Agatha Christie.

Diffusé sur BBC One en 2015
1 saison / 3 épisodes de 60 minutes.

Réalisateur : Craig Viveiros.

Scénariste : Sarah Phelps.

Avec : Maeve Dermody (Vera Claythorne), Charles Dance (juge 
Wargrave), Burn Gorman (William Blore), Aidan Turner (Philippe
 Lombard), Toby Stephens (Dr Armstrong), Sam Neil (général
 MacArthur), Douglas Booth (Anthony Marston), Miranda Richardson
 (Emily Brent), Anna Maxwell Martin (Ethel Rogers), Noah Taylor
 (Thomas Rogers).
Synopsis :

En 1939, l’Europe est au bord de la guerre. Dix personnes sont invitées sur « Soldier Island » (l’Île du Soldat), une île le long de la côte du Devon en Angleterre. Isolés du continent, leur hôte A. N. O’Nyme mystérieusement absent, ils se retrouvent tour à tour accusés d’un crime. Lorsqu’une première personne meurt subitement, les autres comprennent que le meurtrier est parmi eux.

Mon avis :

J’avais envie de voir cette mini-série depuis sa diffusion, déjà car j’adore le livre dont elle est adaptée mais aussi parce que le casting a de la gueule (notamment Charles Dance, Aidan Turner, Sam Neil et Toby Stephens -le parfait Mr. Rochester de « Jane Eyre » en 2006 dont je parlerai forcément un jour !-).

« And then there were none » est donc l’adaptation du génial « Dix petits nègres » d’Agatha Christie, livre et série se déroulent sur une île isolée, 8 personnes sont invitées mais seuls les deux domestiques les accueillent, les hôtes n’étant pas là, mais alors que les 10 larrons se préparent à attendre patiemment (et qu’une tempête les bloque sur l’île), un message résonne dans la maison les accusant tous d’avoir commis des meurtres avant que l’un d’entre eux ne s’écroule, visiblement assassiné…

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Qu’on ait lu le livre ou pas, cette série est vraiment à voir, c’est une très grande réussite et un coup de cœur pour moi, du coup ne vous attendez pas à ce que je relève beaucoup de points négatifs, vu que je ne sais même pas si je vais en trouver un seul !

Je vois difficilement comment le bouquin aurait pu être mieux adapté, excepté quelques petits changements anodins (comme le docteur Armstrong qui se prend une baffe pour se calmer plutôt que Vera Claythorne, cela ne change pas l’histoire mais je trouve que c’est plus logique vu que Vera a l’air plus stoïque que le docteur de façon générale !), la trame de la série est la même que sur papier (en même temps, pourquoi la changer ?!) et donc tout aussi captivante.
Alors oui je pourrais tout de même évoquer les quelques jurons prononcés par les personnages qui ne sont vraiment pas nécessaires ou la pseudo romance entre Lombard et Claythorne qui n’est pas présente dans le livre mais que je ne rejette pas non plus en bloc dans la série, on n’aurait pu faire sans mais je trouve que cela rajoute un peu plus de tension et ce n’est pas comme s’il n’y avait aucune alchimie entre les deux personnages donc pourquoi pas ?

Comme le livre, la série se dévore d’une traite, la durée est idéale pour construire les personnages et montrer toutes leurs facettes, et pour que l’intrigue se déroule sans longueur tout en étant pas précipitée, mais vu le matériau de base il y avait peu de risque de se retrouver face à une histoire ennuyeuse et/ou mal foutue, même en connaissant l’histoire et ses ficelles presque par cœur, j’ai été happée par la série pas seulement parce que l’intrigue est brillante mais aussi pour tout le reste (l’atmosphère générale, les personnages sur lesquels on veut en savoir plus, les acteurs impeccables…), même les passages les plus insignifiants (à priori) retiennent l’attention et moi qui voulait juste revoir quelques morceaux du premier épisode pour écrire cette chronique je me suis surprise à revoir les trois parties sans m’en rendre compte et encore une fois sans ennui ni sans être lassée.
C’est de l’excellent travail que ce soit en tant qu’adaptation ou en tant que série, qu’on sache comment l’histoire va tourner ou pas il y a tout ce qu’il faut pour avoir envie d’enchainer les épisodes (tout comme le livre pousse à tourner les pages sans s’arrêter !).

La réalisation est superbe, élégante, léchée, la série possède bon nombre de plans magnifiques mais elle est aussi « pertinente », autant pour certains détails qu’on peut remarquer si on connait le déroulement de l’intrigue que pour les prises de vue de l’île et de la maison qui accentuent l’isolement mais les rendent également hostiles et aussi inquiétantes que certains personnages qui s’y trouvent !

Chronique série : And Then There Were None

Comme on pouvait s’y attendre le casting aussi est solide entre acteurs confirmés et jolies révélations. Je ne vais pas m’étendre sur les prestations de Sam Neil, de Miranda Richardson et de Charles Dances, je pense qu’on les connait suffisamment pour se douter qu’il n’y aucune fausse note dans leurs jeux, même chose pour Toby Stephens toujours sur le fil et à deux doigts de dérailler et Burn Gorman que je connais beaucoup moins mais qui est aussi très juste, imperturbable et qui a pourtant l’air en permanence apeuré.
Le casting est complété par Noah Taylor absolument sinistre en domestique et Anna Maxwell Martin qui joue sa femme complètement terrorisée qui fait office de souffre-douleur, Aidan Turner magnétique mais glaçant (et je pense que les costumiers ont eu des problèmes avec ses fringues vu qu’on le voit torse poil plus souvent que mes ovaires ne peuvent le supporter !) et Douglas Booth qui est un acteur que j’ai toujours trouvé trop lisse et ayant du mal à porter vraiment un rôle, mais ici il s’en sort bien, peut-être que le personnage du garçon né avec une cuiller en argent dans la bouche, inconscient, égoïste et blessant associé à sa tête toute mignonne lui va mieux que les rôles plus « romantiques » !
Et je finis par mon petit coup de cœur : Maeve Dermody qui joue Vera Claythorne que je découvre avec cette série et que j’ai trouvé parfaite, tout en sobriété et en finesse et qui fait passer beaucoup de choses rien qu’avec le regard.
Bref, des acteurs et actrices bien choisis, aux jeux variés et tous au top, je n’ai pas encore vu d’autres adaptations des « Dix petits nègres » et je pense que j’aurais du mal à me défaire de l’image des acteurs de la série maintenant !

Forcément je ne peux pas en dire plus (surtout en ce qui concerne l’intrigue), je fais la comparaison entre livre et série et je donne mon avis, rien de plus et je ne vais surtout pas spoiler (d’autant qu’on m’a moi même balancé le fin mot de l’histoire avant ma première lecture, ce n’était pas agréable mais le livre est tellement bien que cela n’a même pas gâché le plaisir en fait !), tant qu’à faire autant vous en dire le moins possible pour que vous vous fassiez balader le plus possible !
Si vous avez déjà lu le bouquin lancez vous dans cette série parce que vous devriez y retrouver ce que vous avez aimez pendant votre lecture et si vous ne l’avez pas lu alors laissez vous tenter par cette adaptation qui devrait vous surprendre.

Personnellement je suis plus que séduite et j’espère que la BBC aura l’idée d’adapter « Le crime de l’orient-express » un jour, parce qu’il y aurait de quoi faire une autre excellente série !

Ma note : 
Chronique série : And Then There Were None