Interview Isabelle Nancy


Interview Isabelle Nancy
Interview Isabelle Nancy
        Parce que je ne savais pas suffisamment bien chanter l'opéra, et qu’aller dans l’espace nécessitait de faire beaucoup trop de sport !
        Ecrire, c’était une manière comme une autre de tuer le temps qui ne me demandait pas énormément d’efforts et me procurait une quantité non négligeable de satisfaction sur le moment.
        Malheureusement, même si des personnes bien intentionnées ont estimé que je devais y consacrer plus d’énergie, je n’ai pas su boucler la moindre histoire avant de commencer L’Ordre Terne, c’est-à-dire assez tard dans ma vie. Pendant des années, des piles de débuts (ou de fins, ou même de milieux) de romans se sont entassés dans des tiroirs avant que je ne parvienne à cumuler trente feuillets d’affilée.
        Ceci dit, à ma décharge, j’avais une excuse en or : j’aimais écrire, mais je n’avais pas la moindre idée de ce que je pourrais bien raconter !
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        Par le plus grand des hasards… J’aime beaucoup lire de la Fantasy, mais si vous m’aviez demandé vingt-quatre heures avant de commencer à rédiger L’Ordre Terne quel style de roman je n’écrirais jamais, « roman de Dark Fantasy » aurait fait partie du top 5. 
        Mon amoureux est un amateur du genre, un grand joueur de Donjons et Dragons dans ses jeunes années. Tandis que je me désolais de finir ma vie sans avoir au moins une fois mené au bout un projet de roman par manque de sujet, il m’a mis au défi d’écrire un roman de Fantasy dont il avait, lui, quelques idées en tête. Je pensais bien sûr ne pas y arriver. Mais à ça s’ajoutait que toute forme de pression disparaissait puisque ce n’était pas vraiment mon univers. C’était un challenge plutôt ludique qui survenait par ailleurs à un moment charnière de mon existence. 
        Pour être franche, je n’avais pas de grandes espérances, et j’ai été la première surprise quand mon premier jet s’est résumé à huit cent pages !
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        D’abord pour des raisons pragmatiques d'abord : je n’ai pas trouvé de maison d’édition pour L’Ordre Terne ! 
        Il faut dire que la dark/ Heroic Fantasy relève d’un genre qu’on peut qualifier de « niche », et pour lequel les éditeurs français préfèrent souvent des valeurs sûres : des auteurs anglo-saxons qui ont déjà trouvé leur lectorat acquis, ou des auteurs qui ont déjà avancé sur les deux ou trois premiers tomes de leur saga (histoire par exemple de ne pas se retrouver le bec dans l’eau avec un auteur qui n’écrira qu’un seul tome et puis s’en va !). 
        Les maisons d’éditions spécialisées sont peu nombreuses et exigeantes mais à vrai dire, je n’ai pas beaucoup prospecté auprès des éditeurs. 
        L’Ordre Terne est un premier roman. C’est en quelque sorte un immense laboratoire dans lequel j’expérimente des tas de choses et j’en ai pleinement conscience. C’est un vaste foutoir qui va en s’améliorant. 
        Tout n’est pas encore parfait, mais ce qui est disponible aujourd’hui n’a rien à voir avec le premier jet. 
        Par exemple, une fois le second tome sorti, j’ai aussitôt retravaillé le premier tome pendant plus d’un an pour en ressortir une nouvelle version. Cette souplesse est un atout incroyable. Au même titre que la réactivité d’un lectorat que l’on peut trouver sur wattpad, c’est un outil formidable pour aiguiser son écriture. Bien sûr, l’auto-édition n’est pas un système parfait. Il pénalise complètement l’auteur qui n’a aucun arsenal de vente, aucun levier sur sa distribution, très peu d’outils marketing (pour les quelques auteurs qui savent que ça fait partie du jeu). Et bien sûr, il manque l’essentiel : un éditeur. Un compagnon de crise, de travail, ce phare dans la tempête qui sait vous guider et vous écouter (c’est un peu idéalisé car tous les éditeurs ne dispensent pas une attention patiente à leurs auteurs, mais via les plateformes, c’est à vous de créer votre réseau, il n’y a personne pour vous tenir la main).Hormis cela, je dois dire que les avantages sont nombreux. La facilité avec laquelle il est possible de fabriquer, diffuser, remodeler, vendre, toucher les bénéfices de son oeuvre est sidérant et je trouve ça plutôt sain que la qualité d’une oeuvre ne résulte plus uniquement du choix parfois souverain d’une maison d’édition mais d’un lectorat « en dur", de bloggers, de tout un chacun qui peut interagir. C’est encore un peu le foutoir, les réactions sont parfois dures ou parfaitement décalées, mais au final, je suis convaincue qu’il en émergera des oeuvres tout aussi colossales et sublimes que celles qui ont été façonnées par les maisons d’édition
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        Dans mon lit, la plupart du temps. Et la nuit. 
        Je me suis créé beaucoup d’outils pour m'aider. Des notes, des tableaux, des lexiques, des ‘descriptionnaires', des listes d’idées, de noms, de citations, d'extraits, et je consulte beaucoup internet, je lis d’autres livres, je regardes des séries, des documentaires sur les sujets qui m’intéressent... En fait tout me sert, même si tout n’est pas bon au final ou n’est pas utile pas tout de suite.
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        Comme les histoires d’amour, le premier roman garde une saveur particulière et inimitable.
        Ecrire La Prophétie des Sables a été une découverte émouvante (c’est peut-être pour cela que je l’ai ré-écrit une seconde fois et que, probablement, je le ré-écrirai encore !). Ceci dit, je ne sais pas si c’est le livre que j’ai préféré écrire. Je n’ai pas écrit assez pour juger... A mon avis, c’est toujours celui qui reste à écrire qui est le meilleur ! 
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L'ordre Terne - La prophétie des sables