Par le vent pleuré de Ron Rash

Par le vent pleuré de Ron RashPar le vent pleuré

Ron Rash

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle Reinharez

Seuil

Août 2017

199 pages

Le titre, d’abord. Magnifique, non ? Dans la version originale : The risen. Rien à voir. Mais il illustre bien le contenu du roman. Le titre français s’explique à la page 135, ces mots sont de Thomas Wolfe. Ils ont un large pouvoir d’évocation.

Un écrivain à la dérive raconte une période de sa jeunesse, l’été 1969, l’été de son dépucelage aussi bien sexuel qu’alcoolique. Ce passé ressurgit à la découverte d’ossements dans la berge d’une rivière. Une jeune femme frivole, deux frères, un grand-père tyrannique, quatre personnages ambigus. Il n’est pas besoin d’en dire davantage.

Sous des allures de polar noir, c’est un roman d’initiation que nous offre Ron Rash, mais aussi un roman sur le poids de la culpabilité, sur la responsabilité de nos actes, sur la rivalité fraternelle et qui met en avant la fragilité de l’être humain et sa quête de liberté.

Ron Rash sait raconter des histoires, c’est indéniable. En alternant habilement passé et présent, en saupoudrant son texte de bribes d’informations, il garde son lecteur en haleine et l’oblige à tourner les pages avec frénésie. Le récit est elliptique et c’est ce qui fait la force de ce roman. Nous n’avons pas toutes les clés en main facilement, elles se méritent, et il nous faut, parfois, être patient.

Le passé éclaire le présent, bien sûr,  il est le temps du secret, le temps des mensonges, de la dissimulation et de la manipulation. Le narrateur, trop jeune à l’époque, n’avait pas compris tous les tenants et les aboutissants des événements. Il était naïf. Quarante-six années plus tard, il part à la quête de la vérité. Il va remuer les eaux troubles de cette rivière au bord de laquelle s’est  joué un drame.

C’est une narration efficace et le roman prend son envol avec son dernier paragraphe…

Ron Rash, de qui j’ai lu tous les romans, m’a encore séduite…