Il y a quelques semaines, j'étais invitée au premier festival de la BD, à Manderen, au château de Malbrouck. Plus précisément début juin. Mais avant de vous parler de ce festival, j'aimerais dire deux ou trois mots, sur le château en lui-même. Eh, oui, que voulez-vous, je suis tombée sous le charme de ce château atypique, il est situé aux frontières de l'Allemagne et du Luxembourg. À ce jour, il appartient au conseil départemental de la Moselle. Classé au patrimoine historique, on pourrait s'attendre à ce qu'il soit rénové, à l'identique, c'est certes le cas, pour la majorité, mais il recèle également quelques innovations remarquable, comme son grand escalier, et son toit en coque de bateau retournée. Il est ouvert au public depuis 1998, et croyez-moi, il vaut le détour. Construit à flanc de colline, la vue y est spectaculaire. C'était le cadre idéal pour ce festival, même si j'ai entendu des visiteurs se plaindre de l'accès bus. Il fallait laisser les voitures dans un village à quelques kilomètres, du château et prendre une navette permettant de relier le festival. Il parait que l'attente était longue, entre les navettes.
Château de Malbrouck, photo trouvé sur internet
Un festival en guise d'hommage
Mais revenons à nos moutons, ou devrais-je dire, à nos super héros. Quel rapport y a t-il, me direz-vous, entre un américain, et la belle région de la Moselle, Française ? Tout simplement la seconde guerre mondiale. Car Jacob Kurzbzerg de son vrai nom, est venu défendre, ce petit coin de paradis, dans la terrible bataille de Dornot-Corny. Plus connu sous le nom de Omaha Beach Lorain (elle se déroula du 8 au 10 septembre 1944, merci Google pour les dates et fit 945 victimes en 60 heures, remercie Google).
Heureusement, que le festival avait lieu en juin et non en août comme le mois de naissance de ce grand homme, car le temps était beaucoup plus favorable. Oui, oui, je vous entends d'ici me dire, pourquoi l'ont t'ils organisé en juin, et non pas en août, alors, que cela aurait fait pile-poil 100 ans. J'aimerais bien vous répondre par filouterie, que c'est qu'ils étaient au courant que la météo serait pourrie. Mais en réalité, c'est qu'ils ont fait coïncider cet événement majeur, à un autre, de toute aussi grande importance. La sortie des Losers, cet album de comics retraçant les combats de la libération de 1944, qui jusque-là, n'était disponible que dans la langue de Shakespeare et qui sortait pour la première fois dans celle de Molière, le 2 juin.
C'est donc par une fin d'après-midi caniculaire, que j'arrivais à Metz, mon lieu d'hébergement non pas pour la durée totale, du festival, mais pour deux nuits. Après une rapide douche, je me retrouvais dans le bus, qui nous emmènerais les auteurs et nous, les gens de la presse, au château de Malbrouck. L'occasion pendant cette petite heure de trajet, d'en découvrir plus. J'avais préparé le terrain en amont (heureusement, que la médiathèque est bien fournie), mais ça ne fait pas tout. Ce fût également des moments mémoriaux avec le bus. Avec des demi-tours improbables, et une côte que je n'aimerais pas monter avec ma petite Clio par temps de gel.
Pour cette soirée de lancement, entre remises de prix en tout genre, et le traditionnel cocktail dînatoire, où l'on comble autant les yeux que les papilles, on se régalera également avec la voix d'Isabelle Lorelli, aussi belle que talentueuse, accompagnée de son pianiste Sébastien Cuiret et son contrebassiste Claude Zajda, elle nous offrira des airs suaves mélange subtile de Samba et de Cool-Jazz.
Mais celle qui m'a vraiment scotchée, c'est Minera Nueva, et son flamenco, un flamenco bouillonnant, fougueux, une maîtrise parfaite, elle vit sa danse comme d'autres leurs chansons. Moi qui danse à peu près, aussi bien qu'un fer à repasser, je suis admirative du talent de cette jeune femme.
De retour sur Metz, j'avais envie de découvrir un peu cette ville. Bien qu'il fasse déjà nuit, et que mon portable soit resté dans ma chambre pour cause de batterie à plat. Les miennes n'étaient guerre mieux, mais la douceur du soir, était là. Je suis donc partie en compagnie d'Anne Teuf (la maman de Fil et Flo chez Fleurus, entre autres.) pour une petite balade de 10 minutes, qui dura, en réalité, pas loin de 2 h, alors qu'elle et moi, désirions nous coucher tôt. Moralité, ne laissez jamais une pipelette curieuse, amoureuse d'architecture, et une dessinatrice au regard aiguisé, traîner seules dans les rues, sous peine de les voir se perdre. Cela dit, j'ai passé un agréable moment.
J'avais envie de prendre la température, comme je dis souvent, aussi, je désirais rester au moins une journée de plus, pour assister vraiment à ce festival. Je remercie infiniment le conseil régional de Moselle, d'avoir bien voulu accepter ma requête.
Honnêtement, si j'ai apprécié la soirée de lancement, j'ai en revanche adoré cette première journée. Le soleil et la chaleur étaient toujours au rendez-vous. Le château de Malbrouck se dressait toujours aussi majestueux, sur le flanc de sa colline, mais cette fois-ci, des petits villages, c'étaient formés à son pied. Des Romains, des GI et même une troupe napoléonienne. Après une rapide visite aux deux derniers, je m’intéressais surtout au petit village romain. Moi l'irrésistible Gauloise ! Et bien, honnêtement, j'ai appris une foule de choses, la plus importante, être reconstitueur est loin, d'être aussi marginale que le laisse penser certaines mauvaises langues, et que c'est hyper encadré. J'aurais aimé avoir les mêmes connaissances quelques semaines plutôt lorsque j'étais à Épinal, et que les "pauvres gars du passé", vivait sous leur tente de fortune, sous des trombes d'eau !Avez-vous déjà eu l'occasion de soulever un bouclier, ou un casque de cette époque ? À les regarder dans les films, cela parait aussi léger qu'une feuille de papier, mais que nenni. Et les cottes ! Franchement, ils ont bien du mérite tout ces passionnés d'histoire, qui font perdurer les traditions au nom du souvenir. Honnêtement, je ne regarderais plus un péplum de la même manière.
J'en profitais également pour découvrir, et le château, et l'exposition qu'il accueille, jusqu'à la fin du mois d'octobre "Les héros dessinés de la guerre de Troie à la guerre des étoiles". Je prenais tout mon temps, et ne ressortis que 2 heures plus tard, d'une part parce que c'était vraiment intéressant, et d'autre part parce qu'il faisait plus frais à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Mes narines, et mon estomac, ne résistant pas aux bonnes odeurs de grillade, je me dirigeais donc par là, pour savourer, un déjeuner bien mérité en compagnie de deux adorables passionnées, occasion pour moi, d'enrichir mes connaissances de la région, et du comics. Et mine de rien d'avoir un avis à chaud de deux connaisseuses. Si je comprends le choix d'avoir une entrée payante, j'avais un peu peur, que cela, plus le coup des parkings extérieurs se trouvant assez loin, soit un frein, mais, non. Elles même trouvaient naturel de payer, surtout que le prix n'était pas exorbitant, et qu'en plus on pouvait visiter le château et l'expo, ce qui revenait moins, cher que de le faire hors festival. En plus, elles m'apprirent une originalité que je ne savais pas. Pour les dédicaces, un système de numéro a été mis en place, ainsi pas de triche, de bousculade, l'idée leur a plu, et je dois reconnaître, que je la trouve pas mal non plus.
Qui dit salons ou festivals du livre, dit conférences, j'en sélectionnais deux :
L'une parlant du CD "Là où poussent les coquelicots" Un film documentaire de Vincent Marie. La guerre racontée en dessin, (je vous en reparlerais dans un billet dédié à ce DVD)
La mythologie propre à Jack Kirby, une conférence passionnante et enrichissante, j'apprenais entre autres que Capitaine América, était à la base destiné à de jeunes enfants âgés de 6 ans, et que Wonder Woman, a servie également à défendre la cause féminine. Xavier Fournier est un passionné, qui connaît parfaitement son sujet, mon seul regret que l'on soit trop peu nombreux à y assister, car il m'a permis non seulement de mieux anticiper, mon visionnage du film Wonder Woman, mais également donné envie de jeter un œil, dans la collection de comics de mon mari, c'est dire !
Je passais la fin d'après-midi à déguster un coca, en regardant les plus téméraires à s'exercer au saut dans le vide ou chute en hauteur, peut importe l'appellation, le résultat est le même.
C'est pendant ce festival, que je croisais la trilogie "Des enfants de la résistance". Enfin, comme dirait l'une des visiteuses qui partagea ma table lors du déjeuner, "J'espère que ça marchera et qu'ils continueront ce festival".
Voici un aperçu des 250 photos prises, comme toujours, pour voir l'intégralité, et/ou commande, vous pouvez me contacter par mail :)