De nouveaux Avengers, pour une nouvelle ère. Au menu, des jeunots, les héros de la nouvelle génération, ceux qui ont moins de charisme, souvent mis en scène par des dessinateurs au trait plus cartoony, et que les lecteurs n'ont pas toujours plébiscité, ces mois derniers... Mais bon, au scénario, on trouve Mark Waid, un de ceux qui me déçoivent rarement, et qui reste sur une prestation très sympathique avec Daredevil. Alors allons-y, et vérifions sur pièces. Première remarque, ne faites pas confiance au nom ronflant et un poil trop long, il n'y a plus d'Avengers quand commence la série. La Tour des Vengeurs a été vendue par Tony Stark, qui traverse une période creuse coté portefeuille mais reste l'heureux possesseur de gadgets et de matériels ultra cool, comme une voiture qui vole et capable de subir une modification digne du meilleur épisode des Transformers. Autre personnage central utilisé par Waid pour introduire ses idées, celui de Sam Wilson, le nouveau Captain America, qui a encore des déboires pour ce qui est de sa renommée et de l'incarnation de son statut de défenseur de l'Amérique. Ces deux-là sont le prétexte à des dialogues forts plaisants, écrits au second degré, qui introduisent un ton rafraîchissant et de l'humour salutaire. D'autant plus qu'un peu plus loin, alors que la première menace commence à se dévoiler, voici débarquer dans ces pages le nouveau Spider-Man, Miles Morales, transfuge du défunt univers Ultimate. Gros reproche que nous pourrions faire à Waid : proposer des enjeux infiniment plus modestes par rapport à la longue saga complexe et diabolique orchestrée avant lui par Hickman. On passe de l'universalité du désastre à un récit tout d'abord intimiste, terre à terre, plus proche de l'esprit des pères fondateurs Marvel, avec une attention à l'humain, aux personnalités. Par la suite les pages se corsent, avec Warbringer, un des ennemis du jeune Nova, qui souhaite permettre aux Chitauris d'arriver sur Terre. Un scénario qui, les lecteurs de la Vo vous le confirmeront, est aussi d'actualité en ce moment, puisque partie prenante de l'intrigue à tiroirs de Secret Empire.
Moi je trouve cela agréable, un changement de cap qui donne de nouvelles perspectives, et qui est séduisant dans l'esprit. Les dessins sont soignés et de haut niveau, avec Andy Kubert qui met en scène tout cet aréopage, avec la classe qu'on lui connaît depuis longtemps. Autre artiste dans ce premier tome chez Panini Comics, Mahmud Asrar, qui a un trait plus personnel, plus moderne et juvénile, et fait lui aussi partie des étoiles montantes au firmament Marvel. Tranches de la vie quotidienne et construction humanisée de son équipe encore en gestation, au moins Mark Waid a t-il correctement calibré son scénario pour coller au prétexte des "Marvel nouveaux et différents". Il permet de bien réaliser l'excitation et l'honneur de faire un jour partie de ces mythiques Avengers, tout en pointant du doigt les différences générationnelles, les désaccords qui peuvent aussi faire mourir jeune le rêve. La révélation du véritable grand ennemi qui trame dans l'ombre est finalement assez modeste, dans la mesure où il a été un tantinet surexploité, et mal exploité, ces temps derniers, mais cela permet au moins aux jeunes recrues d'ajouter une sacrée ligne sur leur Cv de justiciers en herbe.
C'est frais, c'est sans prise de tête, à lire et déguster sur le moment, tant qu'il reste des bulles. Sur le long terme, ce n'est pas de cette série dont on se souviendra le plus, ce qui ne signifie pas que la lecture est déplaisante, loin de là.
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A lire aussi : Le Daredevil de Mark Waid en Marvel Icons
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C'est frais, c'est sans prise de tête, à lire et déguster sur le moment, tant qu'il reste des bulles. Sur le long terme, ce n'est pas de cette série dont on se souviendra le plus, ce qui ne signifie pas que la lecture est déplaisante, loin de là.
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