Éditeur : Folio
Parution : 08/04/2016
Traduction : Isabelle Maillet
Nombre de pages : 464
Genre : littérature américaine
L'auteure :
Née à Miami en 1967, Joy Castro vit actuellement à Lincoln et enseigne la littérature anglaise à l'université du Nebraska. Après le déluge, son premier roman, a été salué par Dennis Lehane. Elle est également l'auteure de Au plus près (Gallimard, 2016), dans lequel on retrouve la journaliste de choc Nola Céspedes.
Quatrième de couverture :
Jeune journaliste ambitieuse, Nola rêve du prix Pulitzer mais est confinée aux pages Loisirs d’un quotidien de La Nouvelle-Orléans. Jusqu'au jour où on lui confie un reportage sur les délinquants sexuels libérés au moment de l’ouragan Katrina et qui, depuis, sont toujours dans la nature. Nola décide de rencontrer ces hommes pour connaître leur quotidien et comprendre leur vie. Au même moment des femmes disparaissent en plein jour dans les rues de La Nouvelle-Orléans…
Mon avis :
« Avril est le mois le plus cruel, d'après Eliot, parce que le printemps révèle les aspirations secrètes en mêlant souvenance et désir.C'était peut-être vrai dans les deux Angleterres d'Eliot, la vieille et la Nouvelle où la terre gèle, où les hommes s'emmitouflent dans des vêtements de laine.Mais ici, à la Nouvelle-Orléans, le sol ne durcit jamais. Saturé de chaleur et d'humidité, il bouillonne et se soulève. La végétation est luxuriante toute l'année, les vrilles des plantes grimpantes partent à l'assaut de tous les supports auxquels s'accrocher.Ici, souvenance et désir sont toujours mêlés et le désir ne s'endort jamais. »
L'intrigue de ce roman se déroule à la Nouvelle-Orléans, quelques années après le passage dévastateur de l'ouragan Katrina qui inonda quatre-vingts pour cent de la ville et fit de nombreuses victimes. Nola, journaliste intrépide qui couvre la rubrique Loisirs au Times-Picayune, rêve d'intégrer la section des Informations générales. Son rédacteur en chef va enfin lui donner l'opportunité de rédiger un papier sur un sujet plus sérieux que l'inauguration de la dernière boutique chic de la ville où l'arrivée d'un dragon de Komodo au Zoo. Ce dernier lui propose d’enquêter sur la réinsertion des anciens délinquants sexuels dans la société. Un sujet non sans risque et un véritable défi que la jeune cubaine au caractère bien trempé espère bien relever, armée de son Beretta et de son fidèle dictaphone Olympus. Dans le même temps, des femmes sont kidnappées dans les lieux publics de la Nouvelle-Orléans et la ville est en ébullition face au danger qui plane dans ses rues...
"Après le déluge" est un polar d'atmosphère qui ne manque pas de caractère. Sombre et bouillonnant, il nous entraîne dans les entrailles d'une ville lourde de secrets où les esprits s'échauffent dans la chaleur moite des rues qui vibrent au rythme endiablé du jazz. J'ai aimé les descriptions riches en détails des principaux quartiers de Big Easy, de la gastronomie locale et de l'histoire de la ville. A travers ce roman, l'auteure nous dresse également un portrait social des autochtones et nous parle du clivage entre les résidents privilégiés d'Audubon Place et les habitants du quartier de Metairie dévasté par le passage de l'ouragan Katrina, toujours en attente d'hypothétiques aides du gouvernement.Riche et dense, ce roman à l'intrigue habilement menée et au style fluide se laisse lire avec beaucoup de plaisir. Si vous cherchez un polar intelligent et dépaysant, "Après le déluge" devrait combler vos attentes !