Nous sommes dans la ville des ducs de Bretagne, ce n'est pas la fête des fleurs, ce sont plutôt les fleurs qu'on retrouve sur les cadavres. Et des cadavres, il y en a un paquet et ce n'est pas beau à voir.
Comme le dit si bien l'auteur,
" Au départ les cauchemars engendrent les monstres. Ensuite c'est l'inverse. "
Editions Chemin faisant - Collection Hermine noire- Mai 2016
J'ai découvert Michel Dréan par le biais de son recueil de nouvelles noires " Le festival des cannes ". Sa " presque " analyse des seniors m'avait totalement emballé grâce à son écriture et son humour bien décapant.
" Le deuil du tigre " se situe dans un tout autre registre. Point d'humour à l'horizon et pas la plus petite trace de vieux.
On est plutôt sur les traces d'un tueur en série qui tient son rôle à merveille. On décortique le subconscient, on visite les tréfonds de l'âme, on s'invite un peu aussi dans les sous-sols du mal.
Alors voilà, je ne suis pas fan des sempiternelles aventures de serials killers ,toutes fabriquées dans le même moule pourvu qu'il ressemble à un moule à cake. Généralement, ce genre de roman bat tous les records d'épaisseur, s'enlise dans des détails inutiles , se noie dans un vocabulaire HYPER, HYPER conceptuel. Et blablabla et blablabla.
Michel Dréan m'a habitué à une écriture directe, sans fioriture, sans trop de sucre ni de miel. Et malgré l'intrigue dépourvue de légèreté et d'humour (parce que là franchement, ce n'est pas possible d'en faire hein !), on retrouve avec plaisir cette écriture savoureuse, fluide, qui ne s'égare pas dans les futilités.
Coup de foudre pour un auteur dont on ne parle pas suffisamment à mon goût et coup de cœur pour ce roman construit autour d'une bonne intrigue et d'un excellent dénouement.
Et qui sait si j'aime les bonnes chutes.
Je ne saurais trop vous recommander de le lire.