Titre original : The handmaid’s tale
Margaret Atwood
Traduit de l’anglais (Canada) par Sylviane Rué
Robert Laffont, 2005
Lu sur liseuse
Depuis la diffusion de la série en avril 2017 sur le site web américain Hulu, on a vu réapparaître le livre dont elle s’est inspirée. Curieuse, j’ai préféré découvrir le roman avant les films.
Roman d’anticipation qui glace les sangs, il décrit une société totalitaire patriarcale dans laquelle les femmes sont divisées en trois catégories : les épouses (souvent infertiles), les Marthas qui entretiennent la maison et les Servantes toujours habillées en rouge et dont on ne doit pas voir le visage, ni aucune partie du corps, qui servent uniquement à la reproduction.
Je crois que je vais garder longtemps l’image de l’homme (le Commandant) copulant avec la servante, l’épouse se tenant au-dessus d’elle… L’amour est banni, la séduction n’est pas de mise, la société vise la reproduction et rien d’autre.
La servante Defred raconte son histoire, dévoilée tant bien que mal par bribes. La narration est hachée, entrecoupée de commentaires du personnage pas toujours captivants, de son parcours personnel incomplet, et de ce qu’elle vit chez ce Commandant et son épouse. L’action s’accélère un peu dans le troisième tiers du roman mais… trop peu.
La narratrice prévient :
« Je regrette qu’elle (l’histoire) soit en fragments, comme un corps pris sous un feu croisé ou écartelé de force. Mais je ne peux rien faire pour la changer. »
Bah oui, j’ai bien compris mais cela a gêné ma lecture…
Je n’ai pas été subjuguée par ce roman présenté souvent comme un déjà classique de la dystopie. J’ai trouvé le rythme trop lent et surtout j’ai eu l’impression qu’il y avait un décalage entre le message que voulait nous transmettre l’auteure et ce que le lecteur reçoit. L’écriture crée une distance qui nous empêche d’éprouver une réelle empathie pour le personnage de la servante. Et pourtant, objectivement, la situation des femmes ne peut que nous hérisser, nous inquiéter, mais il me semble que l’auteure ne parvient pas à son but (avec moi, en tout cas).
Je suis maintenant encore plus curieuse de découvrir la série parce que je me demande de quelle manière le livre a pu être adapté, étant donné qu’il part un peu dans tous les sens, sans réellement approfondir telle ou telle voie.
Moka a bien mieux apprécié que moi.