King size kirby : l'histoire de marvel selon le king kirby

Par Universcomics @Josemaniette
Vous en voyez souvent, vous, des albums de collection qui dépassent les cinq kilos, sont présentés dans un magnifique coffret slipcase, et s'étalent sur plus de 800 pages? Bien entendu, c'est assez peu courant, et il fallait bien le centième anniversaire d'un monstre sacré des comics comme Jack Kirby pour se retrouver face à la bête. Seul repoussoir pour le lecteur qui n'a pas un budget extra large à disposition, le prix. 150 euros, voilà qui place ce King Size Kirby hors de portée de nombreuses bourses, malheureusement. Il n'est pas question que de Kirby, dans ce mastodonte. Le choix de l'ordre chronologique des récits publiés est aussi une manière de prouver combien l'artiste est le pilier fondamental qui soutient tout l'édifice Marvel, au même titre, si ce n'est plus encore, que le toujours souriant Stan Lee. D'ailleurs le point de départ est situé en 1940, quand Marvel s'appelait encore Atlas, et que Kirby se rodait sur des choses comme Red Raven Comics et Marvel Mistery Comics. En 1941 le King entre dans la légende de plein pied avec le premier numéro de Captain America, celui où le justicier assène un bon direct à la mâchoire de l'infâme Adolf sur la couverture. Propagande et histoire main dans la main, on jubile. C'est un résumé incroyable de l'aventure Marvel qui se déploie ensuite. En gros, vous allez croiser tout le monde, avec les Fantastic Four (vite, revenez!) Thor, les Vengeurs, Hulk, Nick Fury, Galactus, Silver Surfer, Les Eternels, Les Inhumains, Devil Dinosaur et les X-Men. Et ce n'est pas tout, d'autres histoires inattendues sont plutôt à classer au rayon des comics sentimentaux, de science-fiction, ou western. La versatilité la plus totale de Kirby fait qu'il est à l'aise sur tous les terrains, et c'est avec plaisir qu'on retrouve en format extra large quelques pépites indispensables, comme celles tirées de la Mad Bomb (Captain america #200, en duo avec le Faucon) ou encore la rencontre entre les Fantastiques, la Panthère Noire, et les Inhumains (dans un annual de la série des FF).
L'avantage du format oversized, c'est bien entendu d'apprécier le talent pour les splash page, pour le dynamisme, l'inventivité extraordinaire de certaines compositions, que Kirby a su proposer au fil de son oeuvre. C'est une véritable leçon sur l'art de créer un comic-book de super-héros, qui nous rappelle page après page que les règles fondamentales de l'anatomie sont certes importantes, mais que sans la perspective personnelle de l'artiste, capable de se les approprier pour les pervertir et donner corps et vie au résultat final, alors la bd reste un ensemble de jolies illustrations figées. Ici on peu lire, et presque, par endroits, s'immerger dans les reliefs, les combats, les atmosphères épiques.
Reste comme déjà évoqué l'écueil du prix, mais les histoires contenues dans ce dinosaure sont ou bien facilement trouvables ailleurs (allez, vous en possédez déjà une bonne partie si vous aimez le vintage et Kirby) ou bien très rares et susceptibles de s'adresser avant tout au collectionneur et aux fans acharnés du King. Un objet hors norme pour amoureux fou, certains diront que quand on aime, on ne compte pas...
Disponible chez Panini Comics.

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