Triangle Rose de Michel Dufranne, Milorad Vicanovic et Christian Lerolle, Quadrants
Pour résumer:
Dessinateur de publicité et professeur de dessin, Andreas est homosexuel. Pas une “grande folle” travestie mais un homosexuel discret, joyeux et romantique, dans le Berlin des années 30. Mais la peste brune envahit peu à peu les rues, la cité, les institutions. Des lois sont promulguées. Andreas fait l’expérience de la violence, physique ou morale. On l’envoie en prison du fait de sa préférence sexuelle, puis dans un camp de concentration. Survivant aux mauvais traitements, la libération et l’après-guerre ne lui apporteront pas plus de repos. Fait prisonnier de droit commun, un nouveau combat s’engage pour sa réhabilitation. Ce combat, qui semble perdu d’avance, se gagnera par la résignation et la trahison de son identité. Comme beaucoup d’autres homosexuels, il travestira son histoire, se dira « triangle rouge » ; se conformera à la société civile en se mariant avec une lesbienne et éduquera l’enfant qu’elle eut (de force) avec un sous-officiers nazis. Malgré le refoulement nécessaire, en état de survie durant de si longues années, Andreas n’oubliera jamais qu’il fut l’un des leurs. Devant les interrogations de son petits-fils, Andreas se livre enfin…
Ce que j’en pense:
Cette BD nous présente Andréas, un homosexuel persécuté durant la Seconde Guerre Mondiale. Tout commence avec son petit fils qui a besoin de l’interviewer pour un devoir de collège. Le jeune homme ne s’attend pas vraiment à ce qui l’attend…
Le scénario est très accrocheur et nous fait découvrir un nouveau pas de l’Histoire. Au collège et au lycée, les enseignants abordent souvent le pan xénophobie mais la persécution des homosexuels passe souvent à la trappe. Avec ce livre, j’ai découvert l’horreur de l’intérieur. C’est affreux, poignant, effrayant… Franchement, je manque de mots… Le lecteur sait bien qu’ Andréas va s’en sortir et lorsqu’il sort des camps, on découvre une autre horreur…
Les illustrations sont violentes. Le parti pris du noir et blanc est judicieux. La couleur est seulement utilisée pour les moments du présent ou encore pour le petit triangle rose qui ressort dans les dessins sombres. Ils apparaissent comme une cible. Les visages sont émaciés. Les vignettes sont poignantes et sûrement en dessous de la vérité.
Il est impossible de sortir de la lecture de cette BD indemne.
Bref:
Une BD coup de poing.
Si je devais le noter:
Un petit aperçu:
Cliquer pour visualiser le diaporama.Y a pas que moi qui en parle: