Editeur : RouergueCollection : EpikNombre de pages : 474Résumé : Alors que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d'élever Kid. Entre leurs expéditions pour trouver de la nourriture et les leçons données au petit garçon, le temps s'écoule doucement... jusqu'au jour où le mystérieux passé d'Avril les jette brutalement sur la route. Il leur faut maintenant survivre sur une terre stérile pleine de dangers.
Un grand merci aux éditions du Rouergue pour l’envoi de ce volume.
- Un petit extrait -
« Elle voyait bien ce que Kid se disait dans sa petite tête d’enfant : A quoi bon filer quand rien ne nous menace ? Si on se trouve bien quelque part, pourquoi ne pas y rester ? Kid en était persuadé : si les étoiles se ruaient à l’autre bout du ciel, c’est qu’elles étaient en danger, sans doute poursuivies par quelqu’un ou quelque chose. Avril essaya d’imaginer à quoi pourrait ressembler une telle créature. Est-ce qu’il y avait là-haut un Dieu si furieux qu’il faisait fuir jusqu’aux étoiles ? Est-ce qu’il y avait autre chose dans le ciel que l’ombre portée de l’homme, la faim d’un ogre jamais rassasié ? »
- Mon avis sur le livre -
Cher Sirius,
Depuis l’instant où j’ai entendu parler de toi, je n’ai eu qu’une seule envie : te rencontrer. Dans mon cœur de lectrice passionnée, tu représentais la promesse inespérée d’une intense retrouvaille avec la plume de ton auteur. Ton grand frère, La langue des bêtes, avait su conquérir mon cœur, et depuis que la dernière de ses pages se fut définitivement tournée, le monde me semblait bien vide : où allais-je retrouver cette sauvage poésie, cette intense féérie, cette singularité qui m’avait tellement chamboulée ? J’ai lu de nombreux livres, depuis, ai eu de nombreux coups de cœur, aussi, mais tout au fond de moi, je t’attendais sans le savoir. Et à l’instant même où je t’ai sorti de la boite aux lettres, à la seconde même où mes yeux se sont posés sur ta si jolie couverture, j’ai su que tu allais répondre à toutes mes attentes inconscientes. Tu ne m’as pas déçue, Sirius, bien au contraire, tu m’as enchantée.
Au fil de tes pages, j’ai rencontré Avril et Kid, une grande fille et un petit garçon, deux êtres perdus au milieu d’un monde ravagé, deux étoiles isolées qui s’ignorent encore. Avril et Kid, une grande sœur et son petit frère, deux couleurs de peau différentes, deux cœurs qui s’aiment plus que tout. Avril et Kid, deux âmes perchées sur un arbre immense, un arbre ami, un arbre abri, attendant depuis cinq ans Sirius qui les conduira à la Montagne. Mais Avril et Kid vont devoir fuir, s’enfuir, quitter ce refuge, partir sur les routes, poursuivis pas les Etoiles Noires, qui surgissent du passé d’Avril pour bouleverser leur présent … et leur avenir, aussi, peut-être, si ce mot signifie encore quelque chose sur cette Terre dévastée. Et alors, Sirius vint à leur rencontre, bien différent que celui qu’ils s’attendaient à voir … Saura-t-il les conduire jusqu’à la Montagne ?
Sirius, tu nous présentes la fin du monde, la fin d’un monde. Du moins, c’est ce que l’on pense, au début : Comment le monde pourrait-il survivre si ni les plantes, ni les animaux, ni les humains, ne sont plus capables de se reproduire ? Comment la vie pourrait-elle subsister si mêmes les étoiles ne sont plus capables de rester accrochée dans le ciel ? Tu nous obliges à regarder en face ce monde ravagé, dévasté, cette Terre qui pourrait être la nôtre demain, peut-être. Mais surtout, tu nous forces à dévisager la vérité en face : lorsque tout s’effondre, lorsque les ressources s’épuisent, lorsque survivre devient un combat quotidien, alors toute trace d’humanité s’efface définitivement du cœur des hommes. Redevenus bêtes, cruels et assoiffés de sang, ils ne pensent qu’à leur propre survie sans plus jamais tendre une main charitable à plus petit que soi. Tu nous poses cette terrible question, tu ouvres cette affreuse interrogation : ne serions-nous pas, finalement, pires encore que les Zanimos que nous considérons comme inférieurs à nous ?
Sirius, avec une telle thématique - la fin du monde -, tu aurais pu être semblables aux autres romans post-apocalyptiques : un récit dramatique, qui fait peur, un récit tragique, qui accable. Mais tu n’es rien de tout cela. Tu ouvres les yeux de tes lecteurs sans pour autant les déprimer, tu les invites non pas à broyer du noir mais à chercher la lumière dans toute chose. Tu les pousses à changer de regard sur le monde qui les entoure, tu les exhortes à découvrir la Vérité qui se cache un peu partout autour de nous et en nous : nous sommes tous des Zétoiles, et nous faisons tous parti de la même Constellation. Et quand je dis « tous », je ne parle pas uniquement de nous, frères et sœurs humains en dépit de nos différences - bien que si tout le monde reconnaissait déjà cela, nous aurions fait un grand pas en avant - mais bel et bien de nous, êtres vivants, humains comme animaux, animaux comme plantes, plantes comme humains. Nous appartenons tous à la grande Constellation de la Vie, et c’est ensemble que nous pouvons faire de cette Terre un monde d’harmonie, de paix, d’amour et d’espoir.
Sirius, tu n’imagines même pas à quel point j’ai aimé te lire. Tu as fait surgir en moi des cascades d’émotions, tu m’as fait sourire, tu m’as fait pleurer, tu m’as fait trembler, tu m’as fait vibrer. Tu es tellement bien écrit, c’est dingue, c’est comme si les mots prenaient vie pour m’emmener dans un voyage, ou dans un rêve, je ne sais pas très bien. Comme si les mots n’étaient plus de simples mots, mais des étoiles, eux aussi, et que la Constellation harmonieuse et magnifique qu’ils formaient, c’était toi, ce livre que j’ai pris tant de plaisir à découvrir, à savourer. Ce livre que je relirais sûrement très régulièrement, juste pour voyager dans le monde des rêves à nouveau, juste pour retrouver Avril, Kid et ses Zanimos. Ce livre que je conseille à quiconque voudra bien m’écouter, suivre mes conseils, suivre mes pas.
Sirius, tu as été une de mes plus belles lectures de l’année. Alors je tenais à te remercier pour cela. Et à travers toi, je veux remercier ton auteur, ce Conteur qui t’a donné vie. Merci Stéphane Servant, merci infiniment pour vos livres qui, à chaque fois, font descendre toutes les Zétoiles du ciel dans mes yeux ébahis.
Merci.