Bref, littérature jeunesse, donc. Et la, je tombe sur des romans dont j'entends beaucoup parler: les séries Les Filles Au Chocolat et Tara Duncan. Dans l'intérêt de la science (et pas du tout parce qu'il fait froid et que j'ai envie de lectures faciles sous mon plaid avec un chocolat chaud), j'ai donc emprunté les premiers tomes de ces deux séries destinées aux ados. De toute façon, même à (presque) 35 piges, je reste une ado dans ma tête.
Résumé et avis en bref: Cherry a 13 ans et vit à Glasgow avec Paddy, son père. Cherry n'a plus de maman, mais elle sait que cette dernière était japonaise. Paddy rencontre l'amour et déménage avec Cherry dans le sud du pays. Sauf que la nouvelle fiancée de Paddy a déjà quatre filles d'un précédent mariage. Cherry arrivera-t-elle à se faire une place dans cette nouvelle famille?
Je comprends tout à fait pourquoi cette série a autant de succès. Ca a très bien marché sur moi, donc je pense que les petites nanas préados vont accrocher à 200%. L'histoire est toute mignonne, il y a des rebondissements et des explications auxquels on ne s'attend pas, et une jolie romance pour Cherry.
Certains sujets graves sont traités, comme la recherche de l'identité, la mort d'un parent, la mythomanie, le divorce, l'acceptation, la famille recomposée, l'amooouurr... et bien sur l'adolescence. Ca reste " gentillet " sans virer gnan-gnan. Je vais vite lire la suite 🙂
Jaquettes et traductions: Le titre original est Cherry Crush, dont la traduction littérale est " coup de coeur pour Cherry ", avec un jeu de mot puisque " crush " peut désigner un bonbon ou une douceur, et Cherry veut aussi dire " cerise ". Donc la traduction française " Coeur cerise " est très bien trouvée. Avec les cupcakes de l'illustration, on pense à un gâteau fourré à la cerise. Bon, en l'occurrence, il s'agit de chocolat (quelqu'un veut un Mon Chéri?), mais ça passe. Apparemment il y avait eu une autre version du livre, qu'on avait appelé Un chéri pour Cherry. Jeu de mot lourdingue (et les Mon Chéri refont surface dans ma tête, mais passons).
Coeur Cerise a été gardé en finnois, en allemand et en espagnol. En catalan, on a Couleur Cerise, en roumain c'est La Passion de Cherry, et en hongrois Rêve de Cerise. Ces titres marchent tous et sont, de toute façon, bien mieux que Un chéri pour Cherry 😉
Au niveau des illustrations, on a soit la couverture rouge de l'édition originale en anglais qui est reprise, soit celle de l'édition française avec les cupcakes. La version roumaine a un peu réarrangé l'illustration originale mais ça reste très ressemblant. La couleur dominante est le rouge, quelle que soit l'édition, et des petits clins d'oeil au Japon sont présents. Il y a enfin une version anglaise avec le portrait de Cherry.
Mon avis: Coeur Cerise est un vrai petit délice 🙂 J'ai replongé avec joie dans les tourments de l'adolescence - qui ressemblent d'ailleurs à s'y méprendre aux tourments des adultes. Ca m'a rendue toute nostalgique de mes vacances à la mer, quand avec mes copines on se pâmait devant le beau gosse de 16 ans du camping. Véridique 😉
Le métissage: Cherry est différente; elle n'a pas de maman, et ne ressemble pas à son papa. C'est parce qu'elle est métisse nippo-écossaise (maman japonaise et papa de Glasgow). Ce métissage n'est pas exploité plus que cela, mais c'est une part importante de l'identité de Cherry.
Cherry se rattache à sa maman par des objets " japonisants ", qu'elle garde dans sa boite à trésors. En quête de son identité, de savoir qui elle est vraiment, Cherry se construit un monde dans lequel le Japon a une grande place.
La mythomanie: Comme beaucoup d'enfants qui n'ont pas de parent(s), Cherry préfère imaginer une maman super star plutôt que d'admettre la dure réalité. C'est un mécanisme d'auto-défense bien connu. Cette tendance que Cherry a à embellir sa réalité, bien morne, lui posera des problèmes. Cependant, elle découvre bientôt que lorsque l'on rencontre des gens ouverts d'esprit qui sont prêts à vous accueillir telle que vous êtes, mentir n'est plus aussi essentiel.
La famille: nous voici devant plusieurs modèles familiaux alternatifs: un papa célibataire qui peine à joindre les deux bouts et qui sacrifie son rêve pour sa fille unique, et une maman qui a pris la décision de mettre fin à une relation abusive, malgré un business à gérer et quatre filles à éduquer.
Ces deux là vont former une famille recomposée, en tentant de ne pas trop froisser les sensibilités.
Le divorce: Chez les Tanberries, le départ du papa, très peu présent, a plutôt été bien vécu par trois des filles. Mais pour l'aînée, Honey, ce n'est que provisoire et son papa chéri va revenir. Le fait que Paddy et Cherry viennent s'installer chez elle bouleverse les certitudes de réconciliation entre ses parents dont rêve Honey.
La crise d'ado: les affres de l'adolescence n'aident pas. Honey a 14 ans et est hyper sensible. Elle déborde d'émotions contradictoires. Je me suis complètement retrouvée au même âge, avec mes parents qui divorçaient aussi. J'ai compris ses sautes d'humeur et sa détresse.
A côté de ça, on a Cherry, qui a six mois de moins, et qui compose avec la situation d'une autre manière: elle s'évade dans sa rêverie et se perd dans les histoires qu'elle se raconte.
L'amour: Cherry s'éveille à ses premières amours, et c'est très chou. Le problème c'est qu'il est déjà pris, mais il insiste. Je n'aime pas trop quand les garçons " insistent ". Ca m'a un peu saoulée. Cherry sait ce qu'elle fait, et ce mec, un peu perdu, s'amourache d'elle, et ne comprend pas pourquoi elle préfère mettre de la distance. Hello mec, t'es déjà pris??? Sois un peu au clair avec tes sentiments, avant d'aller compter fleurette à une autre. Bref, ce gars est aussi un ado un peu perdu.
Cependant, leur relation est très mignonne, et les moments volés pendant la nuit ( n'allez pas vous imaginer quoi que ce soit, elle n'a que 13 ans, ils ne font que parler, même pas de bisou, ok??) sont vraiment jolis et emprunts de magie. Et le dénouement est plutôt chouette, on ne peut qu'être content pour nos deux tourtereaux.
Le chocolat: cette série s'appelle Les Filles en Chocolat, mais pourquoi donc? Mais parce que Paddy, le papa de Cherry, a pour projet de monter une entreprise de chocolaterie, dans laquelle toute la famille est impliquée! Surtout pour goûter ses créations, comme le chocolat à la betterave (un succès plus que mitigé), ou celui à la cerise 😉
In a nut shell: c'est un roman que j'ai vite lu, et que j'ai beaucoup aimé. C'est bien écrit, les personnages sont choupis, ils ont tout de même une certaine profondeur psychologique, et il y a beaucoup de poésie dans l'écriture. Mention spéciale aux baignades dans l'eau glacée, au bâtiment du BnB, et à la roulotte. Parfait pour les jeunes filles, de pré-ado à ado (10 à 15 ans, je dirais).
L'auteure: Cathy Cassidy est née en 1962 à Coventry, en Angleterre. Elle a toujours aimé écrire et dessiné, et a écrit son premier livre d'images pour son petit frère lorsqu'elle avait huit ans. Elle écrivais aussi des BDs qu'elle vendait quelques pences à ses amis, pour ensuite les leur reprendre et les vendre à d'autres, car elle n'avait pas accès à une photocopieuse!
Cathy Cassidy a commencé sa carrière dans un magazine, puis elle a repris ses études en école d'art. Après avoir été professeur d'art à Coventry pendant quelques années, elle a déménagé avec son petit ami, Liam, en Ecosse, afin de fonder une famille. Elle continuait d'enseigner l'art. Maintenant que ses enfants sont grands, elle vit à Liverpool dans une belle maison victorienne.
Cathy Cassidy est végétarienne depuis 30 ans et végane depuis 10 ans. Elle adore ses chats et ses chiens, et bien sur écrire. C'est une auteure prolifique de littérature jeunesse, plutôt pour les jeunes filles.
Vous pouvez en apprendre plus sur elle en visitant son site web (en anglais).
Produits dérivés: Coeur Cerise est le premier tome de la série Les Filles Au Chocolat, dont chaque tome est consacré à une fille de la famille recomposée Tanberry-Costello.