Seper Hero

Seper Hero
 Auteur :Marine Barnérias
Genre : Témoignage Edition : Flammarion
Parution : 24 Mai 2017Pages : 455
Prix : 13€99 Kindel ; 18€ broché
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Seper Hero
Le 3 avril 2015, on diagnostique à Marine, jeune étudiante dynamique de 21 ans, une sclérose en plaques, appelée plus communément SEP. L’urgence de la situation, le besoin de prendre une décision quant à la prise d’un traitement ou non et le manque d’informations, l’amène à s’interroger. « La maladie c’est toi qui l’a, il faut donc chercher la solution en toi ». 

Son traitement ? Réaliser un projet rêvé : le voyage. Trois pays seront traversés : « La Nouvelle-Zélande sera mon terrain de jeux pour redécouvrir mon corps, mieux le ressentir pour mieux le défendre. En Birmanie, j’irai secouer mon esprit par la méditation pour aiguiser ma meilleure arme contre la SEP. La Mongolie sera l’étape-bilan à la rencontre de cette âme souvent délaissée alors qu’elle porte notre mémoire. Dans quel but ? Retrouver mon équilibre que la SEP tente de rompre. » 
Par ce livre, Marine s’adresse à chacun de nous. Apprenons à nous faire confiance, croire en nos rêves. Son ambition ? « Faire fleurir chez d’autres une envie de s’envoler, car ne l’oublions pas, tout est possible. »


Seper Hero
Une Seper Girl
On dit jamais deux sans trois. Je me revois encore à la table du petit-déjeuner de l'hôtel, où je logeais pour le festival des imaginales lorsque j'ai reçue cette proposition de service presse. J'avais déjà fait le choix de changer de ligne éditorial pour mon blog, et de m'intéresser plus à la littérature jeunesse. Je savais que cela ne pouvait se faire d'un coup, et puis comme le sujet de cet ouvrage m'intéressait, j'acceptais la proposition.


Trop contente d'avoir pu l'installer du premier coup. Car ma liseuse n'a pas aimé son voyage en sac à dos, et me met généralement erreur de chargement, systématiquement. Peu de temps après mon retour, je décidais de me plonger dedans, si vous me suivez, depuis un moment vous vous rappelez peut-être de l'avoir vu déjà passer dans mon rendez-vous du ", c'est lundi".
Un soir, je m'installais confortablement dans mon lit, mon bouledogue à mes côtés et je commençais m'a lecture. Au bout d'un moment, je me dis, y a un truc qui ne va pas... Me suis-je endormis sans m'en apercevoir ? Ai-je manqué de concentration ? Où alors Marine était complètement bourrée quand elle a fait ce passage-là, après tout pourquoi, cela viendrait-il de moi ! Je continuais ma lecture ou du moins, j'essayais, car je ne comprenais strictement rien à ce que je lisais. Lorsque soudain, le mot de la dernière page, ne coïncidait pas avec celui de la page suivante. Je regardais le numéro de page, et vis qu'ils se suivaient. Logique me direz-vous, et bien non, lorsque vous lisez en numérique, suivant le caractère choisit, vous avez plusieurs fois le même numéro de page, en l’occurrence, sur ma liseuse, j'ai 3 fois la même page. Cette satanée liseuse, avait téléchargé le bouquin, mais en avait avalé la moitié au passage. Grrr...
Je laissais tomber, quelques semaines plus tard, mon fils me récupérait mon service presse, au fin fond de ma boîte mail, avec un soupire et un inévitable "heureusement que tu vides jamais ta boîte mail", comme s'il n'y avait que moi qui faisais ça ! Et me l'installait en PDF sur mon ordinateur. Je laissais patienter ma lecture, c'était l'effervescence à la maison. Fiton ayant décidé qu'il était temps pour lui de prendre son envol, et de quitter le doux nid familial.
Le calme revenu, je reprogrammais ma lecture. Sauf qu'un samedi matin, j'ai lancé un SOS à mon fils, pour courir dans tout Châteauroux à la recherche d'un ordinateur, le mien venait de me lâcher. Avec tout ça, j'oubliais de lui demander de me remettre mon service presse en PDF... Puis oubliait complètement ce dernier. Jusqu'au moment où je le découvris en chair et en papier à Cultura ! J'étais sauvée !

Voyons le bon côté de la chose, ce livre, voulait sans aucun doute, être lu, à un moment plus propice de mon existence afin que j'en apprécie toute la saveur, ne dit-on pas que "c'est le livre qui nous choisit, et non, nous qui les choisissons" (cf le maître des livres)

Je ne le regrette pas une seule seconde.
À la lecture du synopsis, on pourrait s'attendre à un roman, mélo, eh bien pas du tout. C'est même tout le contraire, une fois passer le choc, de l'annonce de sa sclérose en plaque. Cette maladie qui lui tombe dessus en pleine "fleur" de l'âge. Il y a bien évidemment le rejet, le pourquoi moi, mais on sent que la jeune femme est forte, et plutôt que de s’apitoyer sur son sort, elle veut trouver des réponses, elle veut digérer ce futur qui s'annonce. Elle s'est fait confiance, ayant compris d'instinct que cela ne serait pas possible, dans le contexte de sa vie de tous les jours. Elle décide, alors, de partir, dans 3 lieux qui l'intrigue, trois lieux, qu'elle ne choisit pas non plus complètement au hasard, la Nouvelle-Zélande, pour se réapproprier son corps, ce corps, qui peu à peu, la lâchera. La Birmanie pour apprivoiser son esprit, et la Mongolie, pour embellir son âme.
Le challenge est de taille, et petit à petit Marine, s'apercevra que les mauvaises habitudes ont la peau dure. Que ces dernières se nourrissent de notre quotidien. Mais grâce à sa Rosy (sa scléROSE) elle a reçu la plus belle des leçons de VIE. Elle est bien évidemment consciente que toutes les valeurs apprises au cours de son voyage, sont plus facile à respecter, loin de tout, et de notre monde civilisé. Ce monde, où les gens surf sur "l'autoroute de la vie", balisée par des mensonges, des faux-semblant, et qui se précipitent le soir venu, sur des livres de développement personnel pour redonner un sens à leur existence.
Marine Barnérias, n'a pas essayé d'imiter un style, elle écrit simplement, avec des expressions parfois, encore enfantine, et toute la magie de ces mots, s'installent presque comme une poésie.
Je ne pouvais quand même  pas passer à côté de son impression sur le corps médicale. Je ne la juge pas, je ne les juges pas non plus, les blouses blanches, il y en a de très bien. Leurs conditions ne sont pas toujours évidentes, et les suicides dans cette branche sont nombreux. Mais je ne peux m'empêcher de me retrouver dans les mots de la jeune femme, en repensant à la maladie qui a touché mon mari, le mur de silence de la médecine, l'incompréhension que j'ai eu, mes questions sans réponse, et, l'aveu du cancérologue de son impuissance, quelques heures seulement avant la mort de mon mari.

Seper Héro, un jeu de mots, pour rendre plus belle l'expression SEP désignant la sclérose en plaque. Rien que le titre, nous en dit long, sur l'humour de notre narratrice, et de l'humour Marine Banérias n'en manque pas. Il lui donnera la force de nous faire parcourir au pas de course la Nouvelle-Zélande. L'aidera à nous maintenir dans le monde du silence, de la Birmanie pour enfin nous permettre de rêver d'un autre monde offert par la Mongolie.
Cette Seper girl, nous offre une belle leçon de vie, un livre à mis chemin, entre le développement personnel (c'est d'ailleurs dans ce rayon que le range Cultura) le témoignage, et le récit de voyage. L'auteure nous offre sans doute le plus poétique des livres de bibliothérapie que je connaisse. Un  vrai coup de cœur, que je vous recommande chaudement.
Ma note : 19.5/20 ( je ne mets volontairement pas 20, pour ne pas que l'on pense que je mets cette note par pitié, ou autre bêtise de ce genre).A lire si vous aimez : les livres de développement personnel, si vous vous posez des questions de comment améliorer votre vie, avec des petits gestes de tous les jours. Si vous aimez les romans qui vous font voyager.Passez votre chemin si vous n'aimez pas : si vous n'êtes pas curieux. Ou si vous n'aimez pas lire, en petit caractère, mais même là, ce n'est pas une excuse, faites comme moi, mettez moins de temps, pour le finir.Morceau choisit :💭Il y a bien trop de passage que j'ai noté, pour tous vous les mettre, alors voici juste les premiers.Moi qui venait pour une allergie, je me fais embarquer aux urgences pour des analyses plus poussées de "je ne sais quoi". Que m'arrive-t-il...? Je me rassure comme je peux. Ça va aller. La seule chose qui m'ennuie à cet instant, c'est de rater l'apéro !Est-ce que je vais encore pouvoir m'émerveiller de la beauté des paysages ? Des regards, des couleurs et de la même manière ?Je ne dis rien... Dans ma tête, je me répète ces trois mots : sclérose / en / plaque. C'est quoi une sclérose ? Une plaque de quoi ? Moi c'est la claque.Je vais me concentrer sur un rêve, mon dessein, et je vais l'appeler "Seper Héro" ; " pour donner envie aux autres d'aller plus haut."Quand on reste trop longtemps avec des personnes, on se prend d'amitié et on n'ose plus partir seul. On s'oublie vite à travers les autres.Ce n'est pas simple, je commence par parler à ma sclérose. Je lui parle tout le temps, comme à un compagnon de voyage. Et elle l'est. Je lui demande beaucoup de chose pour notre colocations. A sa place j'aurais rendu les clefs depuis longtemps !💭etc., etc.