Ce titre, très original, ne pouvait que présager de bonnes choses, et j’ai tout simplement adoré ce roman. Si au début on ne comprend pas forcément tout, l’histoire se met en place assez rapidement pour finir passionnante et émouvante par moment. La correspondance commence en 1946, la deuxième guerre vient de se terminer et le Royaume-Uni n’a pas été épargné. Juliet correspond avec de nombreuses personnes (mais heureusement pas assez pour qu’on puisse s’y perdre) qu’on apprend à connaître au fil du roman. Si au bout d’un moment on croit tout savoir sur eux, un élément de leur passé ou une relation ambiguë qui s’éclaircit vient bousculer nos certitudes. Les personnages sont tous très recherchés et attachants (ou presque), si bien que Juliet en vient à apprécier une personne qu’elle ne connaît que par les paroles et écrits de ses nouveaux amis !
« Cher Sidney,
N’accorde aucune foi à ce que disent les journaux. Juliet n’a pas été arrêtée et emmenée avec les menottes. Elle a juste été réprimandée par un gendarme de Bradford- qui avait grand mal à garder son sérieux.
Elle a bien jeté une théière à la tête de Gilly Gilbert, mais il ment lorsqu’il prétend qu’elle l’a ébouillanté : le thé était froid. »
A travers le cercle littéraire de Guernsey, on découvre aussi une nouvelle façon de voir la lecture : Juliet reçoit des lettres de membres qui n’ont lu qu’un livre de toute leur vie, par exemple, ou qui n’ont lu « que » des livres de cuisine ou presque (cette membre a d’ailleurs été bannie du cercle, la lecture de ses recettes étant décrétée trop horrible en ces temps de guerre où la nourriture était rationnée !).
« J’adore faire les librairies et rencontrer les libraires. C’est vraiment une espèce à part. Aucun être doué de raison ne deviendrait vendeur en librairie pour l’argent et aucun commerçant doué de raison ne voudrait en posséder une, la marge de profit est trop faible. Il ne reste donc plus que l’amour des lecteurs et de la lecture pour les y pousser. »
J’ai beaucoup aimé la fin, au mois autant que le reste du roman. J’ai terminé le livre heureuse de ma lecture, satisfaite, sans aucun regret (à part peut-être de ne pas avoir pu goûter à la fameuse tourte aux épluchures de patates… et encore, je ne suis pas sure) !
En conclusion, Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates est un magnifique roman qui retrace une passionnante correspondance et qui donne très envie de découvrir Guernesey !